Le crime parfait ? So old school ! Les meilleurs avocats d’Angleterre ne sont pas des guerriers de la justice à traquer et enfermer les vrais coupables. Non, ils se déchirent pour la première place des classements faits par la profession. Leur leitmotiv ? Tout le monde à le droit à une défense. Et peu importe si leur maîtrise parfaite de la loi et de ses moindres nuances sert à libérer un coupable. Une certaine conception de la défense en somme.
Accusé d’un meurtre sauvage, Liam Foyle (Toby Kebbell) sera défendu par le meilleur avocat d’Angleterre Will Burton (David Tennant). Acclamé par la profession, suivie par le grand public, la carrière de Burton inspire et attise les convoitises. Notamment de la part de Maggie Gardner (Sophie Okonedo). La défense de Foyle est une énième promenade santé pour Burton, pourtant les conséquences vont être désastreuses pour l’avocat, devenu la cible d’un homme dérangé et cruel.
Diffusé sur BBC One The escape artist, mini-série découpée en 3 épisodes de 55 à 60 minutes est l’oeuvre anglaise la moins anglaise qui soit. Pendant 3 heures se développe une histoire, une seule histoire, sans ramifications et complications inutiles et malheureusement aussi sans psychologie. Si comme moi vous pensez y voir un exposé sur l’éthique des avocats vous risquez d’être déçu. Le scénario des plus simplistes se contente de poser un problème et d’en donner une fin. Les personnages apparaissent pour les besoins de la narration et disparaissent pour la même raison. La réalisation, très classique, est en revanche une réussite. Sans filtre et avec une caméra stable elle offre aux téléspectateurs une jolie photo d'Edimbourg et sa campagne environnante. C’est bête à dire mais il est très agréable de voir un ciel terne lorsqu’il pleut et un terrain lumineux lorsque le soleil frappe.
Ce compte-rendu vous semblera négatif. Le final m’a donné un goût de trop peu et pourtant j’ai passé un bon moment ! Les décors et le cadre y participent amplement au même titre que le casting. Évidemment David Tennant, ici dans sa 528ème série, est un monstre de talent. Parvenant à varier chacune de ses prestations, il est ici tout en retenu, c’est un homme tranquille sur qui le chagrin s’abat dans un environnement absurde où il se rend compte de son impuissance. Au bord des larmes, fragilisé, il m’a bouleversé dans un face à face avec son fils par une interprétation si subtile. Son pire ennemi interprété par Toby Kebbell est un pervers charismatique, un manipulateur derrière un grand sourire de séducteur. La fameuse rivale, sous les traits de Sophie Okonedo est en retrait, attendant l’heure du triomphe pour dévoiler l’arrivisme qui la dévore.
J’ai du mal à faire une conclusion. Si vous n’attendez des anglais que des réquisitoires et des observations sans concessions sur la société ne perdez pas votre temps devant The escape artist. Si vous aimez vous laissez embarquer dans une histoire simple et efficace allez-y. David Tennant peut valoir à lui seul l’effort.
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