La série a fait parler d’elle à sa sortie, et c’est vrai qu’elle est globalement de très bonne qualité. Alors je n’ai pas lu toutes les nouvelles dont s’inspire cette première saison d’anthologies, mais on y retrouve à chaque fois le côté un peu paranoïa et la touche si particulière de Philip K. Dick. Avec des thèmes centraux comme l’identité du soi, les rêves, l’illusion, le bonheur, la perception du soi, l’humanité… Ces anthologies nous font découvrir tout un tas d’histoires et de personnages passionnants. Après, il est vrai qu’il y en a des meilleurs que d’autres. J’ai bien aimé la dynamique qui s’installe entre les personnages dans The Hood Maker, dans cet univers dystopique qui pourrait même s’ancrer dans les années 80, et dont le twist final n’en sera que plus magnifique. Impossible Planet ira plus chercher du côté de l’intemporalité de l’amour, au travers d’une histoire touchante.
The Commuter est peut-être celui que j’ai le moins aimé, mais peut-être aussi parce qu’il est celui qui s’ancre le moins dans la SF ou l’anticipation, tout en donnant une vision intéressante du bonheur et de la parentalité (et puis Timothy Spall y est extraordinaire). Idem avec Crazy Diamond, avec cette fois-ci un Steve Buscemi impérial, dont l’histoire déstabilisera un peu par ses thématiques et son ton. En revanche, Real Life, avec Anna Paquin et Terrence Howard, m’a vendu du rêve (sans jeu de mot), avec un épisode qui joue à merveille sur notre perception de la réalité, notre propre identité, et comment le bonheur et la recherche de ce bonheur peut nous affecter. Human Is sera lui aussi de très haute volée, avec un Bryan Cranston superbe, et une intrigue de pure SF mais qui portera un regard intéressant sur notre propre paranoïa de l’inconnue, de l’étranger, et comment cela peut affecter notre jugement. Mais surtout, ça sera un magnifique épisode sur ce qu’est l’amour et surtout, ce qui fait notre humanité.
The Father Thing sera lui aussi intéressant, dans le sens où il va puiser beaucoup dans l’ambiance et les thèmes des films des années 80 tels que E.T ou Les Goonies, mais y instaure une atmosphère plus « Dickienne », ce qui rendra l’ensemble surprenant. Autofac (qui est je crois la seule que j’ai lu) n’est pas mal du tout non plus, que ce soit dans son twist final, qui remet beaucoup en question le reste de l’épisode, mais également les messages sur notre société de consommation, notre perception de soi (encore), notre libre arbitre. Safe & Sound sera peut-être l’épisode que j’ai préféré, parce que même si s’inscrivant dans un futur proche, il est celui qui, étrangement, porte le regard le plus intéressant sur notre société en posant la question des libertés individuelles, du contrôle des masses, et surtout de l’adolescence. C’est un épisode qui sonne étonnamment juste dans notre période actuelle, et qui si elle donnera du grain à moudre aux complotistes, nous amènera surtout à réfléchir sur notre société. De l’anticipation comme je l’adore ! Et puis à cela, s’ajoute bien sûr Kill All Others, dans une veine à peu près similaire, dans cet univers hyper-répressif, presque terrifiant, qui nous rend complètement paranoïaque.
J’ai cité certains noms déjà, mais le casting global de ces anthologies sera vraiment très bon, que ce soit aussi bien les têtes connues que les nouveaux venus. Chacun donnera consistance et poids à son personnage, faisant qu’on s’y attache et les rendant surtout très crédibles dans des situations au final pas si étrangères. Techniquement, la série aura les moyens à la hauteur de son ambition, que ce soit pour les décors ou les effets spéciaux, et certains épisodes seront même de qualité cinématographique. La musique sera en accord avec les différents épisodes, tout comme la mise en scène, qui est d’ailleurs de très bonne facture également. J’ai beaucoup aimé le travail fait sur la photographie, car on y décèle déjà les différents univers et atmosphère des épisodes, où une seule image permet de nous replonger dans l’ambiance d’un épisode.
Sans forcément être du niveau de Black Mirror, Philip K. Dick’s Electric Dreams est un petit bijou du genre, avec cette première anthologie d’épisode tous plus immersifs et passionnants les uns que les autres. Un pur régal de SF et d’anticipation !