Bref, un bon photographe ne fait pas forcément un bon anime..

Mes amis, si vous lisez ces quelques lignes, cela signifie que vous vous êtes égarés dans les abysses de la Japanimation (ou alors qu'un de vos amis fan de ecchi vous l'ait conseillé, auquel cas je vous demanderai de revoir au plus vite la possibilité de rompre tout contact avec lui, surtout s'il lui a mis plus de la moyenne).

Ne vous en faites pas, je suis ici pour vous remettre dans le droit chemin. C'est très facile : soit vous m'écoutez aveuglément et vous cliquez, selon votre choix, sur la croix rouge en haut à droite de votre navigateur soit sur la flèche "précédent" en haut à gauche de celui-ci. Sinon, vous pouvez finir de lire cette critique et reporter ces indications dès que vous en aurez terminé.

Ah aussi, comme à l'accoutumée avec moi, il y a du spoil. Mais bon, vu l'anime c'est pas très grave.

Alors petite chose à savoir qui a tout de même son importance, cet anime est tiré du jeu éponyme qui est un jeu drague. Alors autant je ne vais pas juger le jeu car je ne l'ai pas essayé, autant je vais me faire plaisir sur l'anime car désolé, mais c'est du raté. Clannad a le même esprit mais Clannad est connu et reconnu pour sa qualité. Donc PhotoKano est un échec total, enfin presque... Vous allez comprendre.

Commençons dans l'ordre. Je vais vous résumer cette fabuleuse histoire qui nous est proposée. Kazuya Maeda est un jeune adolescent tout ce qu'il y a de plus banal, il est en deuxième année d'études (équivalent à notre première) au lycée Kouga. Et puis son père lui donne son appareil photo, alors j'y connais rien mais ça a l'air d'être une sacrée bête de course.
Depuis ce jour, dès que notre ami dégaine son appareil, les femmes tombent comme des mouches. J'sais pas si l'appareil dégage un parfum aphrodisiaque ou autre, mais c'est assez impressionnant je dois dire.

Déjà que Kazuya semble connaître les filles les plus belles de son lycée, maintenant elles se proposent de poser pour lui...
Moi ça marchait pas avec mon Nokia Lumia quand j'allais en classe.

Enfin bon. Voyant que les filles demandent à poser pour le Don Juan, Hiromichi Kudō le président du Club de Photographie lui demande de rejoindre son club de Photographie afin de "préserver la jeunesse de blablabla". Les autres membres du club sont Itta Nakagawa, Takashi Azuma, Yuko Uchida; respectivement expert des prises en contre-plongée, expert des prises en plongée et experte des prises furtives. (Petite précision, en vous épargnant les détails, le club respecte les règles éthiques en n'éditant la photo qu'avec l'accord du sujet, en photographiant avec l'appareil visible et seulement dans les zones publiques reconnues par l'école).

Bon il y a également le Club de Photo, ayant seulement trois membres qui sont Katsumi Kurebayashi, Ruu Narita et je reviendrai plus tard sur le troisième.

Quelle est la différence entre les deux clubs me direz-vous ? Le premier ne prend en photo que les étudiantes, alors que le second prend les photos officielles de l'école.

Mais ils ont aussi un point commun : tous ces personnages sont d'une inutilité rare, c'est quelque chose, moi je vous le dis !

Sans grand suspense, le héros choisit la voie des courbes féminines et ainsi débute son aventure érotico-ecchi (soft hein je précise, rangez vos mouchoirs). Comment ça ce mot n'existe pas ? Vous avez pourtant bien compris le sens, c'est l'essentiel.

Et c'est là que le gros moment de rigolade (ou de malaise, c'est au choix) arrive. Dès que Kazuya va quelque part, y'a une de ses amies qui y est, dans telle ou telle situation et proposera (ou se fera proposer mais sans JAMAIS refuser) de poser pour quelques photos.

Bon je vous les présentes comme d'habitude :
-Haruka Niimi : la fille la plus populaire du lycée, amie d'enfance de Kazuya et est dans le Club de Tennis
-Hikari Sanehara : la troisième membre du Club de Photo, elle ne prend que des "natures mortes", une Kuudere
-Aki Muroto : la Présidente du Conseil des Élèves, très stricte sur les règles du lycée, anciennement dans le Club de Natation
-Nonoka Masaki : amie de collège et camarade de classe de Kazuya, athlétique et pleine de vie, fait partie du Club de Softball
-Mai Sakura : amie de Kanon (la sœur de Kazuya), fille timide et dans le Club de GRS
-Rina Yunoki : fille très douce et gentille (un peu niaise sur les bords) et seule membre du Club de Recherche Culinaire
-Tomoe Misumi : camarade de classe de Kazuya, c'est une Dandere qui cherche à ne pas se faire remarquer.

Que ce soit l'amie d'enfance qui se balade en maillot de bain dans le lycée, ou la meilleure amie de la sœur de Kazuya pendant l'entraînement de Gymnastique Rythmique et Sportive (GRS, Remember le collège); y'en a pour tous les goûts !

Et y'a aussi les fameuses situations incroyables de prévisibilité : Kazuya qui tombe et se s'appuie sur les seins de Rina (qui lui dit d'ailleurs "c'est pas grave",limite il aurait pu continuer tranquille s'il faisait style de toujours tomber), Kazuya qui glisse dans le couloir et sa tête arrive pile-poil sous la jupe de sa bécasse d'amie d'enfance (un pylône la fille, Kazuya c'est littéralement une pierre de Curling et elle ne bouge pas d'un iota !), Nonoka qui se jette dans les escaliers et atterrit sur la bouche de Kazuya (d'ailleurs ils sont fort pour être resté au même niveau des escalier malgré la chute de Nonoka, Newton s'en retourne dans sa tombe !); là aussi y'en a pour tous les goûts...

D'ailleurs Kazuya est du style compulsif, il se ballade dans le lycée, il voit une fille faire x ou y chose, il s'écrit "YOSH ! SHOOT CHANCE DA !", traduisible par "OUI ! UNE OPPORTUNITÉ DE PHOTOS !", va prendre ses photos... en ensuite se montrer et aborder la fille. Oui, le mec prend des photos sans permission comme ça (il a dû comprendre qu'aucune ne lui refuserait, malin le type).

D'ailleurs, à propos de refus, un truc qui m'a scié c'est qu'il s'arrête pas là le coco, c'est un paparazzi en herbe le gars : il surprend Aki, la Présidente du Conseil de Élèves entrer de manière illicite dans l'enceinte de l'établissement, elle qui est toujours très à cheval sur les règles allant jusqu'à les connaître par cœur.
Allez petit quiz : Que va faire Kazuya envers Aki ?
A) Il va chercher à la couvrir
B) Il va la dénoncer au Directeur
C) Il va faire comme s'il n'avait rien vu
D) Il lui balance le carnet de règle de l'école à la tête pour infraction

Eh bien oui, vous avez vu le piège, vous êtes des perspicaces ! Il va la photographier et user de chantage afin qu'elle pose pour lui quand il le souhaite et donc de ne pas divulguer les photos, compromettantes pour son statut de Présidente du Conseil des Élèves.

Enfin bon, l'anime va tourner autour du désir de Kazuya de devenir toujours meilleur (sans doute pour prendre toujours plus de photos sexy...) avec ses modèles.

Mine de rien, y'avait un coup à jouer dessus. L'idée de construction était attrayante à mon goût qui plus est. En effet, dans le jeu, à la manière de centaines de jeu dating sim, ou même simplement Visual Novels, le héros peut choisir avec qui il va flirter.
Par exemple dans Clannad, il y a une histoire d'amour principale et deux OVA permettant de voir 3 autres histoires (je ne connais pas le nombre de couples possibles dans le jeu).
Ici, PhotoKano va adopter une construction similaire : 4 épisodes pour monter le début de l'histoire, engager les relations avec les différents personnages féminins... Ensuite, chaque épisode racontera une histoire d'amour avec une autre des filles (exceptée une qui durera 2 épisodes).

Et à partir de cet instant, on sait que l'anime fonce droit dans le mur : le rythme devient inexistant, puisqu'il y a toujours un retour en arrière afin de commencer un autre couple; aucun attachement aux personnages n'est possible puisqu'on ne le voit que durant les 4 premiers épisodes et celui consacré; tout va beaucoup trop vite et parfois en contrario avec la personnalité de la demoiselle (exemple flagrant à l'épisode 7 où un personnage froid et distant refusant de sourire (suffit de retourner voir la liste des filles pour savoir de qui il s'agit) va, en 12 minutes top chrono rire, sourire et devenir plus extravertie... Désolé mais ça n'accroche plus là).

Clairement ça devient un schéma d'épisode bêtement répété, comme une simple recette de cuisine :
Étape 1 : Déclencher une action entre Kazuya et une des demoiselles pour amorcer l'histoire
Étape 2 : Kazuya aide la demoiselle en détresse
Étape 3 : Grâce aux phéromones aphrodisiaques de l'appareil photo, la demoiselle se rapproche irrésistiblement de Kazuya, donc il prend des photos CQFD
Étape 4 (pouvant se combiner avec l'étape précédente) : Diverses sorties selon les goûts, piscine, aquarium, plage, parc d'attractions (originalité/20)
Étape 5 : Kazuya déclare sa flamme (sauf deux exceptions, dont une assez originale qui m'a franchement plu)

Par contre je vous épargne l'épisode 13... Je sais pas qui dans le staff a eu l'idée de pondre ça (ou de l'adapter s'il existait dans le jeu), mais c'est un "non" définitif et irrévocable pour moi.
Vous voulez savoir ? Vraiment ? Bon j'avoue, c'est trop marrant, il faut que vous le sachiez.

En fait c'est une histoire avec sa sœur ... déjà là j'ai cru que je regardais un hentai de type inceste vu le pitch ridicule, mais en plus quand la phrase "nous ne sommes pas liés par le sang" est apparu à l'écran, j'ai cru mourir de rire... Putain les gars si vous voulez vraiment faire un inceste, j'sais pas assumez-le, ou cherchez autre chose que cette excuse bidon ressortie tout le temps !
(Bon au final j'ai pas vraiment compris s'ils se mettaient en couple à la fin, soit j'arrivais plus à voir l'épisode, la vue troublée par mes larmes de rire, soit c'était assez confus (dommage qu'on n'ait pas eu le droit à l'avis des parents, j'aurai trop voulu voir leur réaction !).

Donc si on résume, les 12 épisodes (le 13 il existe pas on est d'accord ?), bah en réalité, il n'y en a que 5 quoi, mais le 5ème étant décliné pour chaque fille. Et c'est dommage car les épisodes deviennent des OVA (ce qui ne me dérangent pas, comme je l'ai dit pour Clannad), mais 5 épisodes c'est trop pauvre et ça va trop vite.

Le plus dommage c'est qu'avec certaines filles, si l'une d'elles était l'héroïne principale, il y aurait eu un coup à jouer car beaucoup plus intéressantes et profondes que l'autre bécasse d'amie d'enfance quoi... Sérieusement avec Nonoka, Aki ou Hikari l'anime aurait pu traîner en longueur sur cette histoire principale et ça n'aurait pas été de refus !

Surtout que pour l'histoire avec Haruka l'amie d'enfance, désolé mais on apprends qu'ils se sont dis "je t'aime" étant gosses, et vous allez me faire croire qu'ensuite "pouf !" plus rien jusqu'au lycée, allant jusqu'à dire "je t'aime depuis que nous sommes enfants ? Eh les gars, à d'autres hein, on me la fait pas à moi ! Et non, ils ne sont pas atteints d' Alzheimer...

Deux autres exemples, Alice la cosplayeuse que l'on voit 2 fois avait pourtant un potentiel scénaristique assez intéressant, et une historie d'amour en second plan que je n'aurai jamais comprise si elle n'avait pas été révélée à la fin.

Et c'est pas comme si le côté technique rattrapait la chose, oh ça non. Mais bon, c'est le studio Madhouse, donc ça reste correct. Petit détail qui me fait mal au cœur, Miyuki Sawashiro (ma seiyū préférée) incarne Tomoe Misumi, mais cela ne rattrape en rien le reste.

Bon, je pense vous avoir convaincu, vous, les plus tenaces derrière votre écran, ayant failli regarder ce trou noir. Je ne vous empêche pas de le regarder non plus si vous y tenez vraiment, vous pouvez passer un sacré bon moment de rigolade.

Allez, vous avez lu la critique jusqu'ici, je vous récompense : y'a un des personnages qui m'a fortement plu. Comme quoi, même si c'est nul, on peut y trouver un peu d'espoir !

Je pense avoir fait le tour. Malgré le talent de notre ami Don Juan, l'anime sort par la petite porte.

Bref, un bon photographe ne fait pas forcément un bon anime..