Par où commencer ?
Ah oui, alors à tous les fans de l'anime, vous êtes prévenus rien qu'à ma note, la critique est du même acabit.
Prison School, c'est avant tout une histoire simple : une école pour fille qui, grâce à un changement dans la direction, va accueillir 5 garçons, dénommés Kiyoshi Fujino, Takehito Morokuzu (alias Gakuto), Shingo Wakamoto, Jōji Nezu, Reiji Andō . Autant vous dire que les demoiselles ne sont pas vraiment emballées par la chose.
C'est là qu'intervient la perversité masculine, chose cohérente en soit, quand on sait qu'il y a apparemment 1 garçon pour 200 filles, surtout à leur âge.
Idée de génie oblige, c'est donc une opération de voyeurisme qui est mise en place et sans que le doute ne s'installe, nos jeunes amis se font prendre la main dans le sac.
À partir de cet instant, le Bureau des Étudiants Clandestin prend les choses en main et décide d'enfermer les 5 compères dans la prison de l'école afin de se repentir de leurs péchés pendant 1 mois avec comme conditions : si quelqu'un tente de s'évader, 1 mois est ajouté à la sentence, si une seconde tentative d'évasion est ratée, ce n'est plus 1 mais 3 mois qui sont rajoutés, et la troisième fois, c'est l'exclusion de l'établissement.
C'est donc maintenant que commence la vraie vie de nos joyeux compagnons qui vont tout faire pour retrouver leur liberté d'antan. Chose peu aisée quand ils sont confinés à l'écart des autres tout le temps et qu'ils sont surveillés en permanence par le BDE Clandestin, à savoir 3 jeunes filles semblant androphobes au plus haut point :
-Hana Midorikawa, la secrétaire complètement impulsive voire psychopathe (peu importe la définition que lui donne l'anime);
-Meiko Shiraki, la vice-présidente sado-maso aussi ridicule et inutile que son tour de poitrine est immense;
-et enfin la présidente Mari Kurihara, la très méchante demoiselle voulant faire exclure les garçons par tous les moyens possibles.
Voilà nous y sommes, en seulement quelques phrases, j'ai déjà énoncé deux des plus grands défauts de l'anime à savoir l'histoire et les personnages.
L'histoire tout d'abord, en fait elle se perd et se coupe, c'est un bazar monstre au fil rouge plus que mince. Elle se joue de petites histoires telles des arcs et de la volonté perpétuelle de retrouver la liberté, tant par des désirs futiles et égoïstes que des volontés de groupe. De ce fait, le rythme s'en ressent et on peut passer du coq à l'âne sans vraiment comprendre le but de la manœuvre.
Ai-je aussi besoin de rajouter que ces histoires ont du mal à nous immerger complètement tellement l'anime est entrecoupé de scènes inutiles bien ecchi comme il faut ?
Ces scènes font le bonheur des amateurs du genre mais font le désespoir de ceux qui n'en sont pas friand. J'estime qu'il était largement, très largement possible d'enlever des dizaines et des dizaines de ces scènettes tout en gardant un côté ecchi pour ceux que ça intéresse, sachant que ça n'est pas non plus dénué d'intérêt, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dis.
Du coup, il ne me fut pas rare de soupirer d'exaspération, en particulier devant Meiko, je me demande pourquoi elle existe sachant que 90% (je crois que je suis gentil) de ses apparitions sont limités à des plans sur son anatomie de façon plus ou moins grotesque et suggestif.
Ce qui me permets de rebondir sur le deuxième point : les personnages. Ils sont tellement au second plan : parmi les 5 garçons, seuls 2 sont plus détaillés que les autres, ces derniers étant ridiculement attachés à un ou deux aspects de personnalités, et complètement vide à côté.
Pour le BDE c'est le même discours, vous avez eu mon avis sur Meiko un peu plus tôt. Concernant Hana, c'est un personnage qui va toujours jouer sur la vengeance et rend ses apparitions à l'écran très prévisibles sur ses actions, qui peuvent devenir assez dérangeantes; et pour Mari, bah c'est une méchante quoi, elle parle comme une méchante, réagit comme une méchante, agit comme une méchante... Incroyable développement.
Pour moi il y a clairement des lacunes dans le suivi et le développement psychologique des personnages, qui semble pourtant apparaître comme un point phare de l'œuvre. Ça va trop vite et c'est pas assez en valeur pour que ce soit bien fait et pertinent (malgré une incrustation dans construction narrative intrigante).
Honnêtement, un seul personnage retient mon attention, c'est le directeur de l'établissement qui déjà a une façon de parler très atypique avec des fin de phrases toujours sur un ton quasi-dramatique et un gros plan sur lui. De plus, c'est un pervers de première classe mais agissant toujours de façon calme et posée, presque impassiblement. De fait, lorsque Mari (accessoirement sa fille), voit dans le reflet de la fenêtre une image d'une fille dénudée sur son ordinateur, sa remarque se limitera à se demander s'il ne devrait pas installer des stores.
Un personnage peu développé certes, mais qui a le mérite de m'avoir bien fait rire, surtout lors de ses discussions avec les 5 garçons. C'est un pervers saugrenu assez rafraîchissant, je dois l'admettre.
Mis à part cela, le néant absolu.
Et c'est dommage, tellement dommage quand on voit le soin apportés aux graphismes de l'anime, et à certains plan, réussis de la plus belle des manières. Un impressionnant jeu de lumières qui rendait parfaitement bien sur les personnages, surtout qu'il est fréquent d'avoir des gros plans sur ces derniers, de ce point de vue là, rien à redire.
C'est le même constat pour les musiques qui, pour plusieurs d'entre elles m'ont surprises de par leur qualité et leur appropriation à l'action. Sans doute un point que je n'attendais pas.
Et que dire de certaines scènes, nous plongeant dans un total sentiment de malaise ou d'engouement tant la tension psychologique et la pression sont palpables ! Il est clair qu'il s'agit là du ton sur lequel l'anime a voulu jouer sur toute sa longueur, mais cela n'a fonctionné que brièvement.
Cependant, ce sont de maigres consolations comparées à l'atroce souffrance du visionnages de certaines scènes, que dis-je, certains épisodes !
Je pense avoir fait le tour. Un anime qu'il m'aura tout de même fallu terminer afin de pouvoir le critiquer en bonne et due forme, un anime auquel je fus enchaîné pendant tout ce temps.
Bref, un Prison Anime...