Playing House par dylanesque
En voilà une bonne surprise !
J'avais entendu parler de Playing House après la diffusion du pilote et dix semaines plus tard, quelques enthousiastes m'ont convaincu de donner une chance à la série d'USA Newtork. Je crois bien que c'est la première fois que je pioche dans la programmation de cette chaîne (même si en faisant un tour sur Wikipédia, je viens d'apprendre qu'ils sont responsables de Code Lisa !). C'est aussi la première fois que le duo Jessica St. Clair (aperçu dans Parks & Rec, The Office, Veep et plus récemment, la femme de Forrest dans l'excellente Review) et Lennon Parham (aperçu dans Parks & Rec, Arrested Development et Mad Men) ont le droit à leur série et c'est un essai franchement réussi.
Dans le pilote, Emma vient de se faire virer d'un poste haut placé dans la plus grand compagnie chinoise et revient dans son village d'enfance. Elle retrouve Maggie, sa meilleure amie, enceinte de plusieurs mois et qui vient de découvrir que son mari la trompe avec une allemande sur Internet. En attendant la naissance du bébé, les deux femmes vont vivre ensemble, se serrer les coudes et vivre quelques aventures en compagnie des joyeux habitants de Pinebrook. Je ne sais pas si ce résumé vous a donné une folle envie de vous jeter sur les dix épisodes de la première saison mais je vous conseille chaudement de ne pas vous faire une idée arrêtée de la chose avant d'y avoir jeté un œil. Dès le pilote, tous les ingrédients sont là : un duo principal avec une belle alchimie et beaucoup d'énergie, un timing comique à la fois très précis et joyeusement foutraque, une galerie de personnages attachants et une ambiance "small town" qui peut facilement rappeler Gilmore Girls. C'est la seule comparaison que je ferais car, bien que ne débordant pas d'originalité, Playing House est singulière et sait mélanger à sa façon le doux et l'amer (allez, on peut aussi faire le rapprochement avec le travail d'un Bill Lawrence même si, je le redis, St. Clair et Parham ont un style qui leur appartient complètement).
On est pas là pour rire à gorge déployée mais plutôt pour sourire franchement et s'attendrir régulièrement face à la complicité d'Emma et Maggie, dont les petits défauts sont explorés minutieusement tout au long de la saison. C'est une belle amitié et un duo féminin comme on en voit rarement à la tête d'une comédie, qui favorise plus souvent les bromances. Côté masculin, c'est un plaisir de retrouver Zach Woods (The Office, Veep et Silicon Valley) dans le rôle du frère de Maggie et Keegan-Michael Key (du duo Key & Peele, aperçu récemment dans Fargo) dans celui de l'ex d'Emma. On aura également la visite de Jane Kaczmarek, Jason Matzoukas, Bobby Moynihan et Andrew Daly, pour ne citer que les têtes les plus connus qui viennent peupler Pinebrook. Même si j'ai binge-watché ça comme un malade durant le week-end et que mes souvenirs se mélangent un peu, il n'y aucun mauvais épisode à déclarer, aucune baisse de régime, la qualité est constante. Mention spéciale à l'épisode de l'accouchement où l'énergie habituelle est décuplée : ça gueule tout le temps sans jamais être braillard et les catchphrases s'enchaînent à une vitesse folle de manière toujours organique. J'ai même eu les yeux embuées et pas seulement car j'étais fatigué. Pas de quoi non plus crier au génie, on se dit juste à la fin du dernier épisode, où la boucle se boucle, "c'était charmant".
Alors on en redemande et je ne sais pas si une seconde saison est prévue. Si la série est annulée, ce sera un deuxième coup dur après la disparition d'Enlisted parce que des comédies drôles et adorables comme ces deux-là, on en trouve plus tant que ça.
