Pour être libre, c’est un peu comme si tu prenais un boys band des années 90 (en l’occurrence 2Be3), que tu lui donnais son propre show télévisé en espérant qu’il saurait jouer la comédie, et que tu assistais à un crash aussi inévitable qu’un karaoké sur des rollers. L’idée de base ? Suivre les aventures semi-fictives de Frank, Adel et Filip, nos trois idoles de l’époque, qui tentent de conjuguer vie privée et carrière dans la lumière des projecteurs. Sauf qu’en réalité, le résultat est plus proche d’un accident cosmique en slow-motion que d’une success-story.
Le pitch pourrait presque te faire croire à un truc à la Friends version boys band : "trois potes inséparables qui galèrent pour devenir célèbres". Mais très vite, tu te rends compte que la série manque cruellement de tout ce qui rend un show divertissant : le jeu d'acteur, l'humour, et surtout un scénario un tant soit peu crédible. À la place, tu as droit à des dialogues aussi artificiels que le gel dans les cheveux des protagonistes et à des scènes d'une platitude qui te fait douter de l'intérêt de l'entreprise. Spoiler : il n’y en avait probablement pas.
Les 2Be3 étaient déjà célèbres pour leurs chorégraphies millimétrées et leurs sourires ultra-bright, mais ici, les voir essayer de jouer la comédie, c’est un peu comme regarder quelqu’un essayer de danser avec des menottes aux pieds : c’est laborieux, parfois douloureux, mais tu ne peux pas t’empêcher de fixer, fasciné par le désastre. Leurs interactions sont tellement mécaniques que tu pourrais presque entendre un réalisateur en arrière-plan leur souffler les répliques. Le talent vocal ne se traduit visiblement pas en talent d’acteur.
Et ne parlons même pas des intrigues. Chaque épisode semble suivre une formule aussi prévisible qu’un tube des années 90 : un problème bidon (un conflit d’ego, un crush mal géré, un malentendu qui se résout en cinq minutes), suivi d’une solution encore plus simpliste, et tout ça emballé dans des décors aussi vides que les dialogues. On dirait un feuilleton qui se déroule dans un univers parallèle où tout est plat, lisse et totalement dénué de substance. C’est un peu comme regarder une pub interminable pour des T-shirts à motifs et des pantalons taille haute.
Le comble, c’est que même les fans des 2Be3 ont dû se demander pourquoi cette série existait. Était-ce un moyen de capitaliser sur la popularité du groupe ? Probablement. Mais au lieu de nous offrir une plongée fascinante dans le quotidien de stars, on nous sert une caricature aussi fade qu’un yaourt nature sans sucre. Les rares moments où la série essaie de se prendre au sérieux finissent par devenir involontairement comiques, comme si elle se parodiait elle-même sans le vouloir.
En résumé, Pour être libre est une série qui aurait dû rester une idée jetée sur un coin de table lors d’une réunion marketing, et non un produit final diffusé à la télévision. Entre le jeu d’acteur approximatif, les intrigues simplistes et les dialogues risibles, elle a tout du naufrage télévisuel. À part pour les fans nostalgiques du groupe, cette série est surtout un rappel que certaines choses sont mieux laissées à l’imagination... et que le talent d’un boys band ne réside définitivement pas dans la comédie.