Onze, c'est le nombre d'épisodes pour que Cartoon Network déprogramme la série Beware the Batman ( prenez garde à Batman dans notre doux pays). Autant vous dire que pour une série de 26 épisodes, c'est un accident industriel en plus d'être un désaveu pour la chaîne. Cette dernière ayant précédemment déprogrammé deux très bonne série ( Young Justice et Green Lantern TAS) j'attendais la sortie en DVD de cette itération de pied ferme afin d'assouvir encore un peu plus mon insatiable bat-sexualité, convaincu de la qualité de la série.
Malheureusement, passé un générique fort gracieux doté d'une musique entêtante , la réalité me rattrapa et me mit face au premier problème de la série : c'est excessivement laid. Que les choses soient claires, je n'ai absolument rien contre la 3D dans l'animation et Green Lantern, qui semble utiliser la même technologie graphique, était plutôt réussi d'un point de vue visuel.
Chez son voisin de Gotham en revanche, les décors sont vides, lisses, les visages sont inexpressifs et Gotham n'a absolument aucune personnalité. D'un point de vue design, on notera une Batmobile absolument atroce et un Batman se rapprochant de celui de 2004 ( The Batman). Heureusement que les animations efficaces évitent au show de sombrer totalement et parviennent même à donner quelques combats réussis.
Pour ce qui est du doublage, il est très oubliable en V.O, la faute au doublage de Batman qui force sur le grave en voulant imiter Kevin Conroy. En V.F en revanche, Adrien Antoine livre, comme toujours, une performance efficace.
La principale qualité de Beware The Batman est de déstabiliser le connaisseur en proposant des personnages inédits ( Katana) , des méchants traditionnellement de seconde zone (Anarky, Professeur Pyg, Mr Toad) et des réinterprétations plus ou moins heureuses de certains personnages centraux ( Alfred en majordome militaire bourru est parfait alors que Harvey Dent est un personnage encore plus caricatural que dans Batman Forever).
Malheureusement, la plupart de ces choix sont ruinés par un design au mieux moyen ( Killer Croc), au pire ridicule (Gueule d'Argile).
En ce qui concerne l'histoire, on peine à trouver du liant entres les épisodes et on enchaîne les historiettes en baillant régulièrement. Et puis soudain tout s'accélère et la série montre son ambition en livrant une deuxième partie de saison bien plus accrocheuse, tellement accrocheuse qu'on en oubli la direction artistique et qu'on se surprend même à jubiler devant plusieurs retournements de scénario ou combats.
Critique initialement publié sur Le con, le culte et les écrans.
Mal jugé par le public et les dirigeants du fait de sa première partie, la série ne connaîtra malheureusement jamais de suite et c'est bien dommage tant le vilain vers, c'était changé en papillon.
Au final Beware The Batman n'est ni plus ni moins que la transposition d'Harvey Dent à l'écran. Ennuyeuse et paresseuse lorsqu'elle est sage comme ce brave Harvey elle se révèle captivante et bien écrite lorsque, comme double face, elle accepte enfin de montrer toute sa folie.