Primal est une oeuvre abrupte, féroce, âpre et dure. En un mot, Primal est brutale.
Les aventures de cet hominidé taciturne et de sa compagne à la dangereuse mâchoire sont cruelles et violentes. Leur monde, préhistoire fantasmée peuplée de monstres impitoyables et affamés, est implacable. C'est la nécessité et la haine qui lient d'abord ce duo improbable, bien avant une forme timide d'amitié qui tient plus de la coopération que de la véritable affection.
Point de dialogues, et surtout pas entre nos deux héros, pas vraiment faits pour s'entendre mais pourtant bien placés pour se comprendre. Borborygmes, grondements, hurlements et autres grognements font office de langage dans cet univers primitif. Et, sans qu'un seul mot ne soit prononcé, la série atteint une parfaite osmose entre images et sons - expérience que Tartakovsky avait déjà tentée avec un certain succès avec Samuraï Jack - réussissant aussi bien des séquences d'action haletantes que des instants qui vous prennent au cœur et aux tripes.
Les graphismes, bruts de décoffrage et servis par une animation nerveuse et des couleurs tranchées, expriment toute la brutalité des cette course à la survie désespérée, seul véritable fil rouge (sang) de la série. D'épisodes en épisodes, c'est un perpétuel chassé-croisé avec une mort souvent fort peu enviable, prétexte à la découverte d'un monde qui ne laisse guère de répit tant à ses personnages qu'aux spectateurs.
Puis arrive le final sous tension extrême des cinq épisodes qui composent la première partie, nous laissant dans l'attente fébrile d'une seconde fournée, et peut être le cœur un brin égratigné...