Ribbon no Kishi, ou Princesse Saphir (1967-1968), est l’adaptation d’un manga shoujo d’Osamu Tezuka.
L’histoire nous emmène dans un royaume fictif de style européen moyen-âgeux (même s’il y aussi train/voiture et autres à certains moments) qui fête la naissance de l’héritier du trône, sauf que contrairement aux attentes, le nouveau-né n’est pas un garçon mais une fille. Le roi et la reine, qui craignent pour le futur du trône face à la tradition agnatique, décident d’élever l’enfant comme un homme. Ainsi, le (la) jeune prince(sse) Saphir va grandir comme un garçon manqué à l’état pur. Qui plus est, l’ange chargé depuis les cieux de définir son genre a décidé qu’il serait fort drôle de lui donner un coeur féminin et un coeur masculin. Des années plus tard, alors que le chérubin malicieux, réprimandé par le Grand Patron, va tenter de reprendre son coeur masculin, Saphir en tant qu’héritier doit protéger son royaume et déjouer les nombreux complots des membres de la cour qui veulent révéler son secret et faire chuter le souverain.
Ce type de récit pourrait faire penser à juste titre une oeuvre comme la Rose de Versailles, et pour bien des personnes, Ribbon no Kishi est un précurseur (il y a bien Torikaebaya Monogatari déjà à l’époque Heian cela dit). La thématique des genres est de loin l’aspect le plus intéressant de cette série mais l’anime ne l’aborde finalement que bien peu à mon goût. La plupart des épisodes se contentent de conter les nombreuses aventures de Saphir, une héroïne pleine d’énergie et de fougue, qui contrecarre les méchants Muramulin et Nylon (un bon psychopathe celui-là). L’avis que cet anime soit révolutionnairement féministe me paraît aussi bizarre quand on voit que le côté masculin du personnage n’a pas le droit d’être associé à des choses douces, et que son côté féminin est vu comme frêle. Cela dit il y a bien quelques bons moments où l’on voit Saphir être confrontée à sa dualité interne, surtout quand elle fait face au prince Franz, envers qui elle a un faible (épisode 19 par exemple).
La série est aussi très épisodique. Il y a bien un tournant dans la série où l’on pense que les choses sérieuses vont commencer mais assez étrangement, Ribbon no Kishi revient plusieurs fois au statu quo en faisant tuer puis revivre certains personnages. Il n’y a guère que les derniers épisodes où les choses bougent vraiment afin de conclure l’intrigue.
En terme de production, Ribbon no Kishi est l’une des plus anciennes séries de cette liste mais elle est pourtant déjà en couleurs. L’oeuvre possède une animation mouvementée mais elle accuse aussi de pas mal d’erreurs, d’approximations et de recyclage. L’un dans l’autre, décent pour l’époque.
En conclusion, Princesse Saphir a un concept très intéressant mais dans la réalité, cette série a mal vieilli et j’ai eu du mal à la regarder dans son entièreté vu qu’il s’adresse surtout aux enfants. C’est aussi à partir de cet anime que j’ai commencé à restreindre bien plus mes choix, afin de ne pas devenir un zombie avant de terminer cette liste. Peut-être que le manga vaut davantage le détour cela dit (c’est souvent le cas).