Attention spoiler pour ceux qui n’auraient pas vu les saisons précédentes.
Comme son nom l’indique (ou l’indiquait) Prison Break était une série télévisée annuelle en 22 épisodes basée sur le concept d’une évasion de prison. On y suivait ainsi Michael Scofield, un génie qui s’envoie lui-même en prison pour y sortir son frère Lincoln. Les saison 2,3,4 poursuivent l’intrigue autour de l’incarcération injuste de Lincoln et tournent toujours dans les thèmes de la prison ou de la cavale. Il y avait notamment un fort usage du symbole, de l’Histoire et de récits mythologique pour donner un ton énigmatique et proposer une enquête pour Scofield ce qui fait essentiellement avancer l’intrigue dans la saison 4. Si la série a la réputation d’avoir une saison 1 magistrale et a perdu en qualité par la suite, en ce qui me concerne je n’ai pas détesté les saisons 2,3,4 et ai même trouvé la saison 4 amusante malgré le côté forcé de l’intrigue. Par contre la saison 5 là c’est un autre niveau.
La saison 5 de Prison Break ne dure que 9 épisodes. Sauf que contrairement à la saison 1 dont l’histoire pouvait tenir en 13, l’histoire proposée ici aurait dû s’étaler sur bien plus d’épisodes étant donné qu’elle est composé de 3 actes de 3 épisodes ce qui provoque une sensation d’empressement. Le 1er acte correspondant à l’évasion, le 2ème le voyage avec les péripéties et le 3ème qui est le dénouement comme tout bon schéma narratif classique. Avec les même showrunners aux commandes et un pilote qui présente plusieurs mini-intrigues en réintroduisant Scofield, Lincoln, Sara, des assassins et T-bag, l’espoir est présent. Mais on découvre alors que l’évasion est déjà planifiée et que “prison break” est fini au 3ème épisode. Je vous passe le fait que les personnages “méchants” sont archi prévisibles, la tentative de recréer des situations tendues comme dans les saisons 1 & 2 ne fonctionne pas du tout, le nouveau tatouage est TOTALEMENT inutile et est très mal utilisé (envoyer une photo en Ultra-HD depuis une webcam dans un désert au Yémen). Si le contexte de mettre les protagonistes dans l’actuelle guerre civile peu médiatisée au Yémen est intéressante, le traitement lui est ridicule, avec des personnages plus que stéréotypées et un bad guy pas du tout charismatique.
Donc pas de plan d’évasion, pas vraiment de suspense, (où est la soundtrack de Ramin Djawadi ?), une intrigue forcée avec des éléments qui ont l’ait intéressants pour ne servir à rien (cf rôle de T-Bag), un jeu d’acteur très moyen si on retire Robert Knepper et Rick Yune et une résolution beaucoup trop rapide qui semble rushée ; ça ne valait vraiment pas le coup. D’ailleurs je ne connais pas le coût de la série, je suppose qu’il n’y avait pas beaucoup d’argent vu la pauvreté des décors notamment la situation des “méchants” de cette saison qui participe à l’incohérence générale du truc. Quand une cellule ultra secrète du FBI c’est 3 personnes et un simple bureau (et les serveurs bien accessibles dans ce bureau) dans une université avec un scanner facial que tu bypass avec un dessin c’est qu’il y a manque de budget, d’idées et que les écrivains se sont, mais alors, vraiment, chiés sur cette saison.