Proposal Daisakusen par ZongZong
Se gavant de BigMac, conduisant des Ford, Nike Air aux pieds, nous occidentaux avons bien du mal à nous habituer et à comprendre ces bridés qui mangent du pain au melon, des algues, voire des chiens. Le truc c'est que leur autonomie culturelle devrait être un exemple. Ils ne craignent aucune concurrence directe et n'ont donc aucun modèle à suivre. Les dramas n'ont pas à craindre l'émergence des séries américaines au Japon et c'est ça qui les rend uniques et bizarres à la fois. Rien que pour ça, on devrait s'y essayer.
Alors, Proposal Daisakusen, c'est frais, marrant et mignon tout plein. Les musiques touchent notre corde sensible, tous les personnages sont authentiques, et bien que stéréotypés, on finit pas par haïr tel ou telle connard ou connasse parce qu'il ou elle ne sait pas ce qu'il ou elle veut ou est trop cruche ou trop lâche pour se bouger. Personnellement je me suis très vite attaché non pas au personnage de Yamapi dont les talents d'acteur sont à vérifier mais à cette histoire, à ces tourtereaux qu'on a envie de voir unifiés.
Très loin des habitudes contemporaines à la mode qui incitent à forniquer à droite à gauche, à l'heure de la consommation de masse, Proposal Daisakusen renonce à la vulgarité de nos amis libertaires et choisit de s'éloigner des normes hollywoodiennes. Ici le côté conte de fée est assumé : c'est très sain, les premiers baisers se font en deuxième année de fac, les premiers ébats amoureux après la vingtaine, les scènes de kiss sont rares et se résument à des bisous sur la bouche... Et c'est ça qui nous rend tout mou, ce côté innocent et naïf, à l'eau de rose, enfantin, disneyiens. La série nous donne envie de croire en un amour simple et sans convention sociale, surtout quand on sort d'un épisode de How I met your mother.
Au premier abord, on pourrait vite trouver le côté un épisode = une photo rébarbatif mais on arrive facilement à passer outre. Il faut dire qu'il faut regarder la série sans prétention. C'est sur que chercher les défauts à droite à gauche serait chose aisée, surtout pour un adepte des shows américains non-initié de la culture japonaise.
Bien que chaque épisode ait le droit à son petit proverbe un peu vaseux du genre "qui ne tente rien n'a rien" ou "ne jamais remettre au lendemain ce que l'on peut faire le jour même", ils ne sont jamais utilisés à outrance ou à des fins mélo-dramatiques extrêmes ce qui permet à la série de rester casual et d'éviter le piège de la morale lourdingue. Idem pour la critique de la société ou par extension des humains, incarnée ici par la fée, qui reste assez légère. On sent que du début à la fin elle reste prétexte à.
En gros, Proposal Daisakusen, c'est le meilleur drama du monde de la Terre. Il réussit à raconter une histoire romantique dynamisée à coup de voyages spatio-temporels sans s'encombrer d'explications Sheldonesques style rupture continuum espace-temps.
Regardez, pleurez, aimez.