Perle oubliée
Quand je fais des critiques sur ce site, j'ai souvent deux raisons différentes de la faire : soit il s'agit de reprendre une critique faite pour un travail ou pour une demande, soit il s'agit de...
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le 1 avr. 2020
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Quand je fais des critiques sur ce site, j'ai souvent deux raisons différentes de la faire : soit il s'agit de reprendre une critique faite pour un travail ou pour une demande, soit il s'agit de recommander une série que le temps a effacé. C'est le cas ici de la série The World God Only Knows, traduite en français par Que sa volonté soit faite, titre qu'on oubliera volontiers malgré la bonne idée sur le papier du traducteur.
Face à cette série, et à son prémisse, on s'attend pourtant au pire : un joueur invétéré de jeux de dragues s'appelle lui même le Dieu Tombeur, et est mandaté par l'Enfer pour aller retrouver des âmes perdues, qui se cachent dans le failles du cœur. Pour faire sortir les âmes perdues, Keima Katsuragi (c'est son nom) doit donc faire tomber amoureuse les jeunes filles qui ont le cœur en peine. Accompagné dans sa tâche de la démone Elucia de Lute Ima, Katsuragi se met donc au travail avec beaucoup de rancœur, car il déteste plus que tout les filles réelles, qu'il ne parvient pas à comprendre.
Face à ce prémisse, on s'attend alors au gros lot : fan-service racoleur, personnages archétypaux, petites culottes en pagaille. Il n'en est rien.
Car la série est plutôt tranquille de ce côté là : elle se concentre très rapidement sur les différents personnages, et va rapidement se constituer en arcs courts de un à deux épisodes, où Keima cherchera à séduire une jeune fille le plus souvent en résolvant le problème de son cœur. Puis, après le baiser libérant l'âme perdue, la jeune fille oubliera tout de leur rencontre et Katsuragi attendra la venue d'une nouvelle âme perdue.
Ces arcs sont extrêmement bien construits, que ce soit en terme d'écriture ou de développement des personnages. On comprend rapidement que Katsuragi n'est pas non plus totalement froid face à ces jeunes filles et qu'il tentera de les sauver en leur faisant comprendre leurs erreurs et en les faisant avancer vers un nouveau départ.
De même, les jeunes filles ne sont jamais simplettes ou stéréotypées : leurs problèmes sont très souvent décrits avec beaucoup d'intelligence (mention spéciale à Shiori la bibliothécaire). La réalisation n'est pas en reste avec de très beaux moments, même si il ne faudra pas chercher trop loin non plus.
On peut craindre alors le sexisme, comme dit plus tôt : c'est un sujet sur lequel je fais de plus en plus attention dans un manga, et même si le personnage de Katsuragi est terriblement puissant, on ne peut s’empêcher de penser que chacune des rencontres qu'il a fait lui ont permis de grandir de son côté et de mettre en lumière ses propres problèmes. Si il s'agit quand même d'une série dotée d'un personnage masculin unique et fort, les personnages féminins ne sont ni potiches ni passives devant l'histoire.
Petit bémol cependant : il y a toujours une sorte de petite passage entre deux arcs d'une durée d'un épisode à peu près, ressemblant énormément à des fillers et ne servant à presque rien. Les personnages principaux n'y sont pas développés, on ne revoit pas les différentes filles (ce qui aurait pu être intéressant), bref, on passe bien souvent 24 minutes à se demander si c'est vraiment utile. Ils restent sympathiques mais font descendre la qualité générale des deux premières saisons. Ce qui va complètement changer avec la saison 3 (et je vais devoir commencer quelques SPOILERS).
La dernière saison va en effet très rapidement prendre une tournure très différente, en plaçant un compte à rebours sur la tête du Keima l'obligeant à draguer plusieurs filles en même temps. On ressent véritablement la pression du protagoniste et les problèmes que causent la drague multiple. Mon 8/10 vient de là, sinon je l'aurais laissé à 7/10. Sans parler du finale, qui pose véritablement les problèmes dans la pensée de Keima et vient le mettre dans les cordes.
Pourtant, la série ne sera jamais finie, alors qu'il ne manque presque rien. Le studio Mangolde, responsable de la production, a en effet fait faillite et n'a jamais pu terminer la série. Si la fin est disponible en manga, je ne la recommande qu'à moitié, car la série n'est pas une adaptation fidèle et prend de nombreuses libertés. Néanmoins, de nombreux éléments laissent à penser que la série aurait du finir de la même façon.
C'est donc une série que je recommande, et que je trouve dommage dans sa perdition complète face aux trop nombreux shōjos que nous avons connus durant la décennie 2010. Si la série n'a pas grand chose d'originale à proposer, elle est surtout d'une efficacité certaine dans la construction narrative, et n'hésite pas à utiliser ses propres règles pour les déformer plus tard. Tout ce que j'aime.
Créée
le 1 avr. 2020
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3 j'aime
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