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Si j'écris cette critique c'est principalement pour laisser un avis aux gens qui, comme moi, pourraient s'intéresser à cette série après avoir regardé Neon Genesis Evangelion, en se disant quelque...
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le 9 oct. 2015
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Si j'écris cette critique c'est principalement pour laisser un avis aux gens qui, comme moi, pourraient s'intéresser à cette série après avoir regardé Neon Genesis Evangelion, en se disant quelque chose comme "tiens ça a l'air cool, ça a l'air un peu du même genre, avec des mechas et de la philosophie soft".
Vous pouvez passer votre chemin.
Je peux comprendre qu'on apprécie, encore plus qu'on déteste, personnellement même avec le plus grand attrait pour le genre, les 26 épisodes me laissent un goût franchement amer. Je ne suis pourtant pas d'accord avec ceux qui parlent de pâle copie d'Evangelion.
S'il est vrai que dès le premier épisode, des archétypes apparaissent, et des parallèles peuvent être faits entre certains personnages ( Ayato/Shinji, Reika/Rei, Haruka/Misato, Maya/Gendo, on peut même avoir l'impression que Asahina est une tsundere à la Asuka, puis dans les épisodes suivants on peut noter une petite correspondance entre Jin et Gendo), la rapprochement reste très superficiel, même si c'est assez perturbant dans le cas de Haruka qui ressemble vraiment à Misato mais avec une coupe de cheveux différente (je vous laisse juger : Haruka et Misato ).
Car, oui, c'est vrai, après quelques épisodes, l'histoire s'éloigne sensiblement de celle d'Evangelion même si la construction ressemble (un nouvel ennemi supposément extraterrestre à combattre à chaque épisode).
Le truc c'est que RahXephon date de 2002 donc je suis parti du principe que comme il n'existait pas de film post-anime et que Bones (le studio) n'avait probablement pas subi les mêmes problèmes que Gainax à l'époque d'Evangelion, RahXephon devait probablement avoir une histoire plus aboutie, mieux résolue, avec un univers qui ne nécessite pas de connaître tous les produits issus de la franchise pour en reconstituer la mythologie et ses 34 fins alternatives (un des seuls reproches que je ferais à Neon Genesis Evangelion ).
Mais que nenni.
C'est même l'inverse et c'est justement un des problèmes majeurs de l'anime.
Attention je ne dis pas qu'il n'y a pas le moindre plot twist ou pas la moindre résolution... Juste que... ça manque cruellement d'enjeu...
Ce problème a deux causes : les personnages, et la résolution de l'histoire.
Concernant les personnages, le problème n'a rien à voir avec un quelconque plagiat d'Evangelion, je pense que le panel est juste trop large, ce qui fait que très peu d'entre eux sont vraiment approfondis dans leur personnalité ou leur psychologie. Sincèrement, même Ayato qui est pourtant celui qu'on voit le plus, me semble un des moins humains et crédibles. Face aux questionnements auxquels ils est confronté vis à vis de ses origines ou à des simples prises de position, soit il change d'avis de façon totalement arbitraire du genre "je ne veux pas me battre... bon en fait, si, finalement, je vais me battre jusqu'au bout lol !", puis est dans un déni ahurissant de la réalité (le mec met les trois quarts de l'anime à accepter le fait que sa mère soit son ennemie alors que d'une part, on le sait depuis environs les deux premières minutes, et d'autre part, dans ces premières minutes on se rend justement compte du peu de lien qui l'unit avec sa mère, même de sa propre bouche... Bref, sa relation avec sa mère n'a juste aucune cohérence) - sans oublier les jours où il a besoin de réfléchir... sans qu'on sache vraiment à quoi.
Il y a une pléthore de personnages comme ça qu'on voit beaucoup moins qu'Ayato et qui ne sont pas creusés du tout (on essaime des mystères autour de certains pourtant), y a même un épisode spécialement consacré à un flashback autour de plusieurs de ces personnages, qui ne sert strictement à rien à part à épaissir le mystère de l'origine des Muliens, l'histoire qui arrive aux personnages ne présente strictement aucun intérêt. Dans le tas, Jin, le personnage très charismatique mais pas du tout attachant (le mec ne parle jamais), Itsuki, Makoto la vipère blanche (qui est juste insupportable), Sayoko, Soichi, Elvy... (oui, j'utilise la page wikipédia pour les noms).
En fait, pour être plus concis, on va dire qu'à peu près AUCUN personnage masculin n'est crédible (sauf le journaliste qui ressemble à Columbo (oui, il y a ça)). Ils sont tous plus ou moins creux et assez peu utiles (sauf Ayato évidemment, qui est par essence utile puisque c'est le héros).
Bon bien évidemment avec autant de personnages il devait y en avoir quelques-uns (quelques-unes, ici) de réussis, soit par leur cohérence, soit par l'attachement qu'ils exercent sur le spectateur, soit par leur approfondissement : si vous êtes motivés pour regarder malgré tout, sachez que l'épisode 19 est très nettement le meilleur de l'anime même si son utilité vis à vis de la trame principale est absolument nulle, et fait du personnage à priori anecdotique d'Asahina (qu'on voit dans l'épisode 1) quelque chose de bien cool. Sinon bien sûr on retrouve beaucoup de mystère qui se résout de manière assez satisfaisante autour de personnages comme Quon et Reika. Enfin, Megumi est chouette aussi, sans être ouf.
Bref, l'ensemble reste tout de même tout à fait passable.
Surtout lorsqu'on considère la fin et la résolution de certaines intrigues (ou l'arrivée de révélations sans aucun impact, du genre l'identité du père d'Ayato, ce qui ne sert strictement à rien).
Du genre, qu'est-ce qu'un B ? Qu'est-ce qu'un D ? Pourquoi un mec est immortel ?
Franchement, on s'en fout complètement. Au final, sachez que vous ne saurez jamais vraiment ce que sont les Muliens (après on peut avoir des hypothèses mais aucun élément ne l'explique clairement). Par contre vous saurez les histoires de famille de tout le monde. Mais tout ça n'aura aucune putain d'importance puisqu'à la fin, contrairement à Neon Genesis Evangelion justement, où tout reposait sur une réflexion et un choix, dans RahXephon l'issue est une sorte de destinée implacable orchestrée depuis longtemps, et qui, en plus, est clairement perçue comme POSITIVE. Il n'y a même pas de drame ! Je ne veux pas dire que la tragédie soit indispensable à la fin, mais ça aurait peut-être un peu plus d'enjeu si on s'en foutait pas complètement de la mort de quelques personnages de façon totalement collatérale (même les personnages de l'anime s'en foutent pour la plupart) et si à la fin, finalement, il n'y a pas d'ennemi mais que des gens plus ou moins bons qui... ne se battent même pas vraiment ?
Je veux dire, où est le suspense quand la résolution de l'histoire ne semble pouvoir être QUE positive ?
Bref, après si vous n'avez pas vu Evangelion du tout, vous pouvez éventuellement apprécier, mais il ne faut surtout avoir aucune attente en termes de scénario et être patient - parce que sans aller jusqu'à dire comme certains que j'ai lu, que l'anime est soporifique, le rythme est parfois en effet plutôt lent, et si l'animation n'était pas très jolie, et la BO très bonne et plutôt originale (mélange classique/jazz), j'aurais probablement abandonné bien avant la fin.
Mais ne cherchez pas une claque. Ne cherchez pas une réflexion métaphysique. Ne cherchez pas de philosophie soft. Ne cherchez pas de héros torturé. Ne cherchez pas d'enjeu planétaire.
Enfin, si vous cherchez ça, matez plutôt Neon Genesis Evangelion.
Mais pas ce truc.
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Créée
le 9 oct. 2015
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