Après 23 épisodes, je ne peux poser qu’un regard introspectif rempli d'admiration envers la série Ousama Ranking. D'admiration, mais aussi de tristesse de ne pas l'avoir davantage apprécié malgré toutes ses forces.
Cet anime de 2021-2022 est l’adaptation par le studio Wit du manga éponyme écrit et dessiné par Touka Sosuke, qui a souhaité nous raconter pour l’occasion une histoire à mi-chemin entre conte féérique et aventures de cape et d’épée. Nous suivons plus particulièrement les pas du jeune prince Boji, enthousiaste à l’idée de succéder son père, le géant Bosse qui est considéré comme le plus puissant des Rois. Malheureusement, Boji n’est pas seulement affligé par des bras bien faibles, mais son mutisme et sa surdité lui valent également les quolibets de tous les habitants du royaume. Désemparé par son impuissance, Boji va cependant faire la connaissance d’une créature des ombres, Kage, qui va l’épauler et devenir un allié indéfectible face à des intrigues de cour qui menacent de plus en plus l’existence du prince.
A première vue, et fondamentalement, Ousama Ranking s’avère être un anime simple, mignon même, qui sous des allures d’ancien conte transmet des messages positifs sur la confiance en soi, la rédemption et le triomphe de l’effort. Mais après quelques épisodes, il sait aussi jouer sur les attentes, en explorant d’autres figures autour de Boji ; des êtres bien plus ambigus au passé torturé et aux sombres intentions, dans un monde varié aussi riche qu’impitoyable. C’est avec une facilité presque déconcertante qu’Ousama Ranking arrive à nous happer dans son flot d’événements alors que ses coulisses sinistres se dévoilent. Boji qui n’était déjà pas un gagnant dès le départ, devient un underdog de plus en plus attachant dans ses périples malgré son flot de larmes en continu excessif.
Ainsi, durant sa première moitié, l’oeuvre semble entamer une ascension inexorable vers la grandeur. Malheureusement, arrivé à ses sommets, peu après sa première moitié, la série commence à montrer des signes de fatigues. Une fois que ses principaux acteurs et les différents royaumes ont été exposés, Ousama Ranking revient alors pleinement à son intrigue principal tragico-fantaisiste qui a conservé le charme de ses débuts mais dont la simplicité ne suffit plus. Même l’exploration de l’antagoniste principale lors du dernier arc du récit a bizarrement peiné à capter mon attention.
Cela dit, même lorsque les pleurnichements de Boji et le fin du sens de la découverte se ressentent, il est difficile de rester partial devant les efforts du studio Wit qui ont clairement mis le cœur à l'ouvrage pour ce projet. Nous avons affaire ici à une adaptation aux petits soins qui élève l’anime d’un bon cran et lui donne une énergie époustouflante. Entre l’esthétique old-school mélangée à du polissage moderne aux couleurs vives, le travail sur le langage des signes récurrent, ainsi que l’animation démente des moult combats, l’aspect visuel d’Ousama Ranking transporte notre imagination sans faille et impressionne.
En somme, nous avons droit avec Ousama Ranking à une série remplie de surprises mais aussi d'une légère déception. L’un dans l’autre, le studio Wit arrive à confirmer avec ce projet qu’il est l’une (la ?) des meilleures choses arrivée à la japanimation durant la dernière décennie, en arrivant à créer une nouvelle fois un anime qui vaut clairement le détour, sans toutefois atteindre l’exceptionnel.