Prenez une idée de départ déjà trop utilisée (un jeune homme se retrouve propulsé dans un monde de moyenâgeux fantaisiste). Ajouter les clichés classiques du genre (la rencontre avec une demi elfe, le héros qui en tombe amoureux…). Mélangez avec l’idée simple mais efficace du die & retry (il tente, il meurt, il recommence). Mixer le tout avec un bon développement de personnages. Saupoudrez le tout avec intrigue bien ficelée. Vous obtenez Re:ZERO -Starting Life in Another World (ou Re : Zero kara Hajimeru Isekai Seikatsu). Est-ce indigeste ? Ou est-ce étonnant, distrayant, intéressant, détonnant, prenant et passionnant ?
L’histoire commence de manière banale. Un adolescent, Natsuki Subaru, débarque dans un monde alternatif au sien on ne sait trop comment ou pourquoi. Il découvre vite qu’il n’a pas de super pouvoir et qu’au final, ce n’est pas vraiment ce qu’il espérait. Alors qu’il est en train de se faire dépouiller, une jeune elfe, Emilia, le sauve. Il décide alors de l’aider dans la recherche de l’objet qu’elle a perdu. Il finit par retrouver la trace du voleur, entre dans une échoppe et se fait tuer. Fin? Non. Il revient à la vie, quelques heures avant de s’être fait tuer. Tout le monde se comporte comme si rien ne c’était passé, comme si tout cela n’avait pas encore eu lieu. L’histoire entière va alors se concentrer sur la façon dont Subaru va réussir à éviter à ses amis, ou lui-même, de faire tuer grâce à ce don, ou cette malédiction, au choix. Car son pouvoir semble lier à une sorcière, morte depuis longtemps mais craint de tous et qui a certainement un lien avec sa chère Emilia.
Le point fort de l’anime, c’est son personnage principal. A la fois énervant, brave, pathétique et tenace. Il est imparfait, fragile. Il échoue, il se trompe et parfois nous montre le pire de l’homme. Il peut être jaloux, antipathique, trop fier ou exploser de frustration et de colère. Mais à chaque fois son comportement évolue en fonction de la situation à laquelle il fait face. Un exemple, au début, il pense que cette résurrection n’est pas possible, qu’il délire. Puis il réalise que si, il s’est déjà fait tuer. La terreur et la douleur sont alors ancrées dans son cœur et dans son corps. Il est pétrifié lorsqu’il revoit la personne qui lui a fait cela. Va-t-il réussir à surmonter cette peut pour sauver les personnes à qu’il tient ? Quasiment chaque épisode vous laisse sur ce genre de cliffhanger et vous n’avez qu’une seule envie c’est de connaitre la suite. Vous finissez par vous attacher à lui, vous avez pitié de lui lorsque l’auteur semble prendre plaisir à le torturer, vous voulez le soutenir lorsqu’il n’a aucune chance et, au final, vous partagez ses émotions. Un vrai ascenseur émotionnel !
Les autres personnages aussi sont attachants. Au premier abord, ils sont assez stéréotypés. Mais l’anime arrive à les développer et au final, ils apparaissent plus complexes que l’on pourrait le penser. Cette qualité d’écriture est certainement dû au matériel premier qu’est le light novel duquel est tiré l’anime. En outre, l’animation est bonne et la bande son colle parfaitement à l’ambiance.
Au final, cet anime est la petite pépite de 2016 pour le moment. Il est typiquement l’anime dont on n’attend pas grand-chose, car on pense avoir vu cette histoire déjà une dizaine de fois. Puis l’histoire se développe, nous surprend, nous rend accros et on s’aperçoit à quel point on aurait eu tort de ne pas l’avoir visionné.