Justice Privée

Critique réalisée après avoir vu les deux saisons (2024).

J'ai apprécié l'expérience audiovisuelle, maîtrisée. Néanmoins, les deux saisons me laissent avec un arrière goût assez salé en bouche, comme si la série comme beaucoup faisait la promotion d'une justice privée, en dehors de tout cadre institutionnel. Pour la saison deux, on est plus dans la notion de justice, mais on affiche les héros comme des meurtriers de sang froid. L'expérience est teintée par cette vision rétrograde de cette pratique qui a officiellement disparu de notre société. Elle était pratiquée surtout à un âge préjuridique avant le développement des institutions judiciaires. Pour moi, cette forme de justice reste le symbole des civilisations primitives; et je regrette de la voir mis en avant.

Je parle bien de justice, et non de vengeance ici.

La saison 1 s'en sort bien, mais la saison 2 en particulier est moralement vacillante.

Si je devais noter saison par saison, je donnerai un bon 8 à la saison 1 tandis que la deux aurait un 6.

Ces deux saisons bénéficient de bons personnages, bien développé. Cela est vrai en saison 1 et en saison 2, où les flashback de l'époque de Reacher à l'armée sont bien introduits et permettent de faire le point avec son équipe de choc d'enquêteurs. Ainsi, on peut se lier avec les personnages qui n'apparaissent jamais dans le présent, mais qui sont fortement liés à l'intrigue. C'est une écriture intelligente de la part des scénaristes.

La réalisation est soignée. Peu de défaut, quelques incohérences et des chorégraphies maîtrisés, une musicalité acceptable et adaptée aux scènes. C'est déjà bien.

Au final, je ne regrette que cette morale un peu négative qui se dégage de cette série. Elle ne critique rien, elle met en avant un permis de tuer à des civils qui sont couverts par les forces de l'Ordre à chaque fin de saison. Et à aucun moment, il ne semble y avoir un soutien. Ironiquement, Reacher bénéficie de la même mansuétude qu'il a dénoncé à l'armée. Discours ironique ou erreur dans l'écriture, il n'y a qu'un pas.