That 88's Show !

Bon d'accord, le titre est un peu facile, et Reply 1988 a sa propre identité, sa propre marque de fabrique, mais je ne peux pas nier que ça m'a évoqué That 70's Show : Cette bande de pote, vie de quartier, dans une époque importante pour l'histoire d'un pays, que ce soit économiquement ou culturellement, ponctuée d'une B.O a propos. La comparaison s'arrête là, sauf peut-être sur le petit point négatif qui, personnellement, n'est pas ma tasse de thé : dans Reply 1988, les "blagues" et autres "malaises comiques" sont soulignés par des "mêêêêh" de chèvre, là où That 70's Show accueille ces fameux "rires" forcés et millimétrés des vieilles séries américaines tournées en public. Je n'apprécie ni l'un, ni l'autre, mais dans les deux cas, quand on est plongé dans la série, ce sont des détails qu'on parvient à oublier.

Bref, laissons l'américain de côté, et passons au Coréen.

Honnêtement, j'avais déjà vu le pilote il y a un bout de temps, et je n'avais pas accroché. En voyant 20 épisodes d'en moyenne 1h30 chacun, j'ai pas osé aller plus loin tout de suite, mais je l'ai gardé sous le coude, voyant tout de même les notes unanimes de tous mes éclaireurs, même les plus exigeants. Alors bon, en plus, spoiler alert, c'est l'année de ma naissance, c'est l'année des dragons, c'est pas rien ! Passionnée en plus par l'histoire fascinante de la Corée, je ne pouvais pas passer à côté de l'occasion d'en savoir davantage sur une époque proche mais charnière.

Très très très vite, les personnages deviennent attachants. Et c'est là la plus grosse clef de la réussite à mon goût. Quand tous les personnages sont bien écrits, tous différents, tous suivis sans trop gros favoritismes, on ne peut que se délecter de les voir évoluer.

Alors c'est sûr, il y a du négatif : pour commencer, tous les écrans télés, couvertures de livres/mangas, pochettes de disques, de cassettes audio, toutes les affiches et tiquets de concert sont floutés. C'est non seulement très désagréable, mais en plus, quand on n'y connait pas grand chose à la culture populaire et musicale en vogue à l'époque en Corée, on se sent particulièrement largué. Je ne sais pas si c'était aussi flouté lors de la diffusion en Corée, si c'est le cas, je pense que la plupart des gens ont pu deviner ce qui l'était, car ce sont des références qu'ils ont, mais pour les ignares qui visionnent sur Netflix France, herm, j'ai eu très régulièrement la sensation d'assister à des private-joke et de ne même pas avoir de quoi fouiller pour m'y intéresser. Bon, mais bon, je suis bien consciente que je n'était pas le public cible et qu'ils s'en tapent un peu de ma frustration xD
Autre négatif, je l'ai dit les bruitages "mêêêêh" qui sont quand-même un peu lourds, un peu trop réguliers à mon goût, m'enfin, on finit par s'y attendre et s'en accommoder.
Sur le fond, j'ai à la fois trouvé intelligent les parties où ils apparaissent en âge mûr en 2015, car ces petits flashs ponctuent et fidélisent, en attisant une certaine curiosité "qui est le mari ?" en parallèle à l'histoire de jeunesse racontée, mais au final je le met quand même dans le négatif, pour la simple raison que ces personnages ne sont pas super bien joués. Au delà du fait qu'on ne retrouve pas trop l'attitude des "jeunes" qu'ils sont supposés avoir été (je veux dire, en 27 ans, on change, alors pourquoi pas), leur jeu est franchement moyen, et ces passages finissent par devenir un peu ennuyeux. ça n'a rien de grave, puisqu'ils ne sont que peu nombreux et ne durent jamais longtemps : gardons-les donc pour leur rôle, celui d'attiser la curiosité et d'induire en erreur.

Globalement, c'est tout, le reste est positif, la façon de filmer a quelque chose d'un peu vieillot malgré la qualité d'image, ça fait bien echo au reste, on voit bien l'ambiance des différentes maisons, les différentes fratries, les rapports avec les parents et les personnalités bien marquées de chacun.
J'ai aimé tous les acteurs, toutes les relations, cette espèces de bienveillance qui n'est pas parsemée de tragédie...

Bienveillant, donc, sans aller trop loin dans le gnangnan et en gardant le cap sur des sujets et des façons de les traiter qui parlent à toutes les générations.

Park Bo-Gum, évidemment. Slow Park Bo-Gum is still Park Bo-Gum, je ne me lasse pas de sa façon de jouer ses personnages, quels qu'ils soient, il a vraiment des expressions de visage à lui, et pourtant il parvient à les faire coller au simple comme au complexe. Je ne dirais pas que son personnage est mon favori....

Mais il reste attachant et bien écrit. Une petite mention quand même pour Ryoo Joon-Yeol qui joue à mon avis le personnage le plus réaliste de tous, quasiment aucun de ses traits ne sont forcés et il m'a évoqué beaucoup de choses observées ou vécues dans la vie réelle.
Hery porte bien son rôle, sa façon de danser est magique, un personnage très frais, qui énerve de temps en temps mais jamais assez longtemps pour devenir insupportable : et puis, c'est son charme.

Impossible, je pense, de soulever tous les points. Mais c'est un sacré bon moment à passer, je ne doute pas que ce serait un 10 haut et fort si j'avais eu les références !