Bon je dois dire que j'avais un a priori sur cette émission que je pensais racoleuse et que j'avais rangé, à tort à côté de la désastreuse et malsaine Koh lanta.
J'ai regardé seulement deux épisodes et je pense que j'en regarderai d'autres. Bien sur ce n'est pas du tout par voyeurisme, de toutes les façons la nudité est masquée. Pourquoi on pourrait se le demander. Le rapport à la nudité dans nos sociétés est trouble et malheureusement souvent malsain. Voir un / des corps nus quelle importance. C'était peut être une bonne occasion pour éduquer petits et grands et leur montrer qu'un zizi, une foufoune ça n'est pas uniquement risible ou sexuel. La nudité peut être pure, la nudité peut être naturelle et sans arrière pensées, nous sommes comme ça c'est tout ! Oui mais ils auraient été censurés. Encore une fois pourquoi ? Bref il faudra encore du temps, oh oui !...pour faire évoluer les mentalités. Revenons à notre propos, les candidats.tes ne sont donc pas là pour exciter les spectateurs mais pour montrer les talents qu'un.e homo sapiens modernicus est capable de mettre en œuvre dans une nature hostile sans s'appuyer sur le technicisme. Enfin si, le couple à droit à deux objets "magiques", un chacun qui l'aidera à passer ou plutôt tenir 21 jours sans supermarché, ni tout le confort dans lequel nous baignons tous sans y penser.
Un.e spectateur.trice conscient.e, mon cas, pourrait se dire que un homme, une femme vont certainement et facilement à minima sympathiser, surtout s'entraider pour réussir et survivre le mieux possible. Et bien non et pour ma part sur les deux émissions que j'ai vues j'ai découvert que le côté social était prépondérant. J'ai du mal tomber mais à chaque fois les hommes (particulièrement le second) étaient toxiques. Leur postulat c'était la dominance. Le premier garçon était docte, et assez "condescendant sympathique" au lieu d'être aidant, de faire montre d'une bienfaisante organisation des tâches. Il avait tendance à dévaloriser en douceur sa partenaire. Heureusement après quelques discussions houleuses celle ci le lui fit comprendre et comme il était un peu "sapiens" il mit de l'eau dans son vin. Ils accomplirent donc la tâche de survivre en suçant des cailloux pendant 21 jours et finirent bons amis. Le second quant à lui était horrible et sa compagne vraiment gentille qui souhaitait participer aux taches même difficiles était assez franchement écartée. Bien sur elle n'aurait peut être pas participée à 50% mais dans des situations de survie on ne va pas faire des comptes d'apothicaires, toute bonne volonté, tout aide est bienvenue et puis un peu d'altruisme que diable, de bienveillance (c'est à la mode), une coopération ne sera jamais parfaitement égalitaire chacun ayant des compétences différentes (richesse) et ce n'est pas grave. Si je peux soulever un gros caillou je vais le faire sans faire ressentir à l'autre que je suis plus fort, bref que je le domine. Et bien non le mâle n°2 par petites touches au début imprimait sa domination, l'écrasante supériorité de sa testostérone. Au bout de six jours la pauvre partenaire qui souhaitait améliorer leur abri se vit rabrouer clairement et assez méchamment. Môssieur ne voulait pas ce n'était pas la peine et puis c'était lui qui faisait le plus de boulot, qui s'occupait le plus du feu, qui ramenait le plus de noix de coco ! "Je décide parce que je fais plus et mieux que toi et si tu n'es pas contente c'est pareil" ! Plongeons dans "Sa Majesté des mouches" le postulat est le même. Là on peut comprendre devant des c... pareils comment une femme peut se sentir mal, blessée et humiliée, en situation de faiblesse ignominieuse. Ici devant la caméra elle baissait la voix essayait d'arranger. Oui encore une bonne leçon "Si tu ne peux point mordre n'aboie point" Bilan elle passera une nuit de plus à l'écart de ce triste personnage et quittera bien mal dans ses baskets cette drôle d'aventure qui avait tournée au vinaigre malgré elle. Pour ma part je fulminais ! Heureusement le phallocrate en prit pour son grade il se blessa en grimpant à un cocotier et épuisé quitta l'émission deux jours plus tard.
Nous sommes au vingtième et unième siècle et l'homme n'avance pas bien vite. Ses défauts profonds correspondant à l'appel de ses pulsions le dominent toujours et il en faut très peu pour qu'il rejoigne la bête qu'il est. Sigmund Freud s'en alarmait déjà dans ses pamphlets sur la guerre. Nous n'avons pas progressé et des émissions comme celle ci, paraissant de prime abord un peu bébêtes, qui mettent à nu les motivations de leurs participants.es le montrent bien. La domination est une qualité de l'homme primitif inhérente à sa survie. La domination devient le défaut de l'homme moderne. Pourtant grâce à l'école, à la vie sociétale posée sur des lois cela devrait être atténué, maitrisée. Malheureusement ce n'est pas le cas. L'homme veut dominer "always" et en avoir toujours plus quitte à laisser ses congénères mourir alors que lui déborde ! Partout les compromissions, les petits arrangements, partout la compétition pour des gratifications de toutes sortes qu'elles soient matérielles, financières ou sexuelles, partout la violence particulièrement la violence patriarcale, partout le meurtre et enfin partout prônée par les plus hautes sphères du pouvoir, la guerre !