Retour au château
7.4
Retour au château

Série ITV (1981)

'Que' 6 épisodes, sauf qu'un épisode ça dure 1h30 quand même !


L'intrigue est intéressante. Le rythme est assez lent pour ne pas dire mou, les auteurs prennent leur temps pour tout développer et le moins qu'on puisse dire, c'est que ça change des séries actuelles où les auteurs ne peuvent s'empêcher de tout presser en accumulant des tonnes de révélations en un épisode sans jamais prendre le temps de développer quoi que ce soit. Ici, il ne se passe pas grand chose, il n'y a même pas beaucoup de scènes par épisode malgré la longueur et ce grâce à une exploitation approfondie des situations. Situations qui se résument en deux ou tris personnages qui parlent, qui partagent leurs expériences.


Dans "The hateful Eight", j'étais un peu frustré de tout ce verbage inutile : les personnages parlent au lieu d'agir et on ne ressent jamais vraiment leur personnalité (d'ailleurs je ne sais toujours pas où sont les salopards dans ce film). Ici, en revanche, on ressent vraiment la caractérisation des personnages, tant au travers du contenu de leurs dialogues que de leur façon de s'exprimer. Et ça c'est plaisant, parce que ici on peut dire que les dialogues sont bons et les personnages bien écrits.


C'est d'ailleurs là tout l'intérêt de cette série : les personnages secondaires. Le héros est d'ailleurs mis au second plan pendant très longtemps (les auteurs le laissent là en guise de contemplateur) tandis que les personnages secondaires hauts en couleurs se déploient, révèlent leurs forces et surtout leurs faiblesses. Parce que ça raconte surtout ça, cette histoire, la déchéance d'une famille si noble, si riche, si bien sous tout rapport.


La mise en scène est très simple, quelques plans sans effets superflus, des mouvements lents qui suivent les personnages en pleine marche (pour peu on se croirait dans un roman de Henry James) ; autrement dit, la caméra est au service de l'histoire. Sans doute n'y avait-il pas un énorme budget pour cette série, mais ça ne se ressent pas, les auteurs ayant joué la carte de la simplicité, du non spectaculaire. Les décors sont sympathiques et assez bien exploités (on les reconnais d'ailleurs d'un épisode à l'autre). On en voit que peu de pièces de ce château, mais c'est suffisant (au contraire d'autres œuvres où on reste avec un goût de trop peu).


Les acteurs sont bons. Je ne connaissais que Irons, qui joue assez bien malgré sa jeunesse (d'ailleurs les maquillages pour le vieillir sur la fin sont assez réussis). Les autres sont tout aussi bons. Le jeu n'est pas forcément subtil, en témoigne la prestation de Anthony Andrews (qui joue un ivrogne), mais les acteurs ne dépassent jamais de leurs limites et semblent à l'aise dans leur composition.


Bref, cette série pourrait être un peu plus dynamique mais en l'état ça reste un truc plutôt sympa de loin supérieur à bien des séries actuelles où les auteurs ont peur de laisser leurs spectateurs trop longtemps au calme. Et puis que c'est bon de ne pas avoir des cliffhangers débiles à la fin des épisodes ; bien sûr, ça se termine sur une note plus grave, mais ce n'est pas exagéré et ce n'est pas non plus un nœud à reprendre absolument au début de l'épisode suivant... c'est juste une histoire coupée en plusieurs parties et racontée simplement.

Fatpooper
7
Écrit par

Créée

le 20 juin 2016

Critique lue 456 fois

3 j'aime

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 456 fois

3

D'autres avis sur Retour au château

Retour au château
Fatpooper
7

Le déclin de l'empire aristocratique

'Que' 6 épisodes, sauf qu'un épisode ça dure 1h30 quand même ! L'intrigue est intéressante. Le rythme est assez lent pour ne pas dire mou, les auteurs prennent leur temps pour tout développer et le...

le 20 juin 2016

3 j'aime

Retour au château
Gamete
8

Critique de Retour au château par Gamete

Une action lente ( mon mari a du coup dormi les trois quarts du temps! ) mais superbe adaptation avec un jeu d'acteur sans pareil. C'était pour moi l'occasion de découvrir l'auteur Evelyn Waughn car...

le 3 mai 2024

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

122 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

120 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

108 j'aime

55