Abordons tout de suite l'attrait principal de Return of the Condor Heroes (ROCH), toutes versions confondues: le couple Duong Qua (Yang Guo) et Tieu Long Nu (Xiao Long Nu). Que vaut donc la version de 1995 à ce niveau? Eh bien, elle a parfaitement bien rempli les attentes. Louis Koo et Carman Lee font assurément le taf en tant que "Qua-nhi" et "Co co" dans cette adaptation, et leur alchimie fait plaisir à voir.

  • Louis Koo est ultra charmant et interprète très bien le côté rebelle de Duong Qua. Donc on y croit quand toutes les demoiselles qu'il croise finissent par en pincer pour lui.
  • Quant à Carman Lee, on ne pouvait pas faire mieux pour représenter la beauté froide de Tieu Long Nu. Bien sûr, Idy Chan dans la version des 80s était charmante et incarnait bien le côté innocent de la jeune fille, et Liu Yi Fei dans la version de 2006 était aussi très belle et collait mieux à l'âge réel que ce personnage a censé avoir. Mais je trouve que c'est le côté froid et détaché de Carman Lee qui représente le mieux Tieu Long Nu.

Je regrette juste que ça manque de scènes construisant leur complicité. J'aurais voulu que la série nous montre plus leur quotidien quand elle l'entrainait encore en tant que son élève, ainsi que plus de moments où il arrive petit à petit à percer la carapace de sa froide et impassible prof. C'est un truc que la version des 80s avait mieux réussi à faire.


Le reste du casting est assez anecdotique. Il faut dire que dans l'histoire elle-même, ces personnages ne sont que secondaires. Les seuls qui comptent, c'est Duong Qua et Tieu Long Nu, même si Tieu Long Nu passe la moitié du temps à se tirer.

Mentionnons tout de même l'actrice de Ly Mac Sau (Li Mochou) qui fait bien ressortir son côté cruel, mais qui n'est pas aussi belle qu'elle devrait être, et celle de Hoang Dung (Huang Rong) qui nous offre une interprétation de qualité. Mais pour le reste, bah ce n'est pas folichon.


Après, c'est plus la faute de l'intrigue qu'un problème de casting. Car soyons franc, ROCH est sans doute le volet le moins passionnant de la trilogie Condor Heroes. L'histoire se focalise beaucoup trop sur l'amour contrarié entre les deux protagonistes. Et donc... on se fait un peu chier en vrai.

Surtout que c'est toujours la même chose qui se passe: Tieu Long Nu se tire pour le bien de son chéri, puis ils finissent par se retrouver et se promettent de ne plus se quitter, mais 2j plus tard, rebelote, elle se tire de nouveau, et ainsi de suite.

Du coup, quelle que soit l'adaptation, bah ça ne me vendra jamais autant du rêve que les deux autres volets de la trilogie. Et la seule chose qui compte au final, c'est de savoir si les 2 acteurs principaux répondent suffisamment aux attentes niveau look. C'est un peu triste, mais c'est comme ça avec ROCH.

Toutefois, faut quand même lui reconnaitre des messages assez progressistes pour l'époque où se situait l'histoire, mais aussi pour l'époque de la publication des livres:

  • Liberté d'aimer qui on veut, peu importe les normes sociales: Duong Qua et Tieu Long Nu représente un couple tabou aux yeux de leur pairs, et c'est bien pour ça que tout leur entourage les désaprouve au début. ROCH nous envoie le message que peu importe le regard des autres, quand on s'aime, on en a rien à cal, et les gens peuvent bien aller se brosser. Ca peut s'appliquer aux relations prof-élève, tout comme à celles homosexuelles, ou encore celles entre personnes avec une forte différence d'âge. C'est un message universel, qui marche pour toutes relations (entre adultes consentants, entendons-nous) qui ont un jour été jugées "inadaptées" par la société.
  • Le regard sur le viol et "la souillure" qui en découle: une femme qui a des relations charnelles avant le mariage était considérée comme souillée et avait donc peu de chance de trouver un mari. Plutôt injuste, pour une femme qui se fait violer. Mais Duong Qua n'en a jamais eu que faire de ces jugements à la zob, et il comprend que sa dulcinée est une victime dans l'histoire, et ça ne change donc rien à son amour pour elle. Il l'aime même d'autant plus et sa conviction de prendre soin d'elle pour le reste de sa vie n'en est que plus forte.
  • Anticonformisme et justice ne sont pas des termes contraire: Duong Qua est un rebelle, un punk de son époque. La vie n'a pas été tendre avec lui dans son enfance. C'est pourquoi il est bien décidé à ne laisser rien ni personne dicter sa conduite. Il aurait pu devenir amer et full égoïste en empruntant cette voie, mais au contraire, il utilise cette liberté de penser et d'agir pour réparer les injustices dont sont victimes les gens qu'il juge dignes. Malgré son jeune âge au début de l'histoire, il sait distinguer les gens biens des enfoirés. Et c'est ce qui fait tout son charisme.

En bref, ROCH est une ode à la liberté de vivre comme on l'entend, tant qu'on sait faire preuve de compassion et de bienveillance. C'est fort classique vu d'aujourd'hui, certes, mais dans le contexte de son époque, c'était plutôt ROCH'n'roll (huhu). Dommage que ça manque quand même de dimension plus épique.

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