Pour présenter un peu, Revue Starlight est une franchise qui dans un premier temps a vu le jour sous la forme d’une comédie musicale (avec les 9 seiyus de l’anime), puis un anime et un film (qui conclut Revue Starlight) ont suivi par la suite.
L’anime Revue Starlight raconte l'histoire de 9 lycéennes de la Seisho Academy (un lycée prestigieux formant des jeunes filles au théâtre, ce qui inclut donc chant et danse). Elles font toutes partie de la 99ème classe de l’Academy (l’Academy étant sur ses 100 ans) et souhaitaient chacune devenir la "Star" lors de revues organisées par une mystérieuse girafe (oui), Revues qui semblent se dérouler dans une dimension temporelle différente de celle où les filles font leur vie au lycée, tout en se préparant « dans la vraie vie » pour jouer la pièce « Starlight ».
Même si les 9 personnages ont toutes un focus qui leur est accordée, l’anime est centré autour d’Hikari et Karen, deux filles qui étaient amies durant leur enfance et se sont séparées suite à la décision de Karen d’aller à Londres pour se former et devenir une « Star », tout en se faisant la promesse de jouer la pièce « Starlight » après l’avoir vu toutes les deux et avoir été ébahies par la pièce.
Lors de ces « Revues », les héroïnes se battent avec des armes, que ce soit épée, arc, dague, masse, etc... (avec un côté très shonen dans le fond vu que c’est avant tout une bataille de détermination, le but étant d’être l’étoile la plus éclatante, que ce soit par le combat et par le chant).
Ces « Revues » sont précédées par des phases Slice of Life qui servent à développer les dynamiques entre les personnages, comment elles se comportent entre elles et s’influencent mutuellement, les doutes et rivalités qu’elles peuvent avoir, et qui servent à faire du build-up vu que les personnages sur lesquels les épisodes sont centrés auront leur revue en fin d’épisode.
Les Revues sont donc constamment le climax des épisodes, avec des combats qui ont une animation un peu pauvre malgré quelques bonnes idées de réalisation, et surtout des insert songs (10 pour 12 épisodes) qui font également un gros travail de développement des personnages vu que leur musicalité, les paroles, ainsi que la façon dont les héroïnes peuvent prendre l’avantage sur l’autre durant un combat via ce qu’elles disent en chantant.
Ces insert songs sont absolument somptueuses, elles donnent beaucoup de dynamisme à ces passages, tout en étant très riches musicalement, avec une bonne partie qui ont différents temps musicaux pour appuyer le développement des personnages et donner une personnalité propre aux revues. C’est clairement l’aspect que j’aime le plus de la franchise Revue Starlight, c’est pour moi la franchise weeb avec mes insert songs préférées (avec Utawarerumono, et ça c'est fort).
Cela peut poser néanmoins un petit problème, car il y a trois points où se focaliser durant les revues, il y a dans un premier temps les combats, dans un second les paroles des insert songs, mais également les dialogues entre les personnages qui peuvent se faire en même temps que les insert songs passent. J’imagine que ce « souci » est moins dérangeant quand on parle japonais, mais quand ce n’est pas le cas, il faut à la fois suivre l’action, les paroles des chansons ainsi que les dialogues, ce qui les rend parfois un peu difficiles à suivre. Il faut d’ailleurs préciser que ses insert songs sont toutes chantées par les seiyus des personnages, ce qui contribue à leur donner de la vie.
A la manière d’un Utena, (le réalisateur a travaillé sur Mawaru Penguindrum et ça se ressent à la réalisation) il y a également pas mal de symbolique visuelle durant ces revues pour appuyer le développement des personnages et des thématiques.
Néanmoins, ça ne prend jamais le pas sur le reste, c’est avant tout là en supplément, nous n’avons pas là un anime qu’on pourrait qualifier de « prétentieux», et c’est quelque chose que j’ai beaucoup apprécié, ça rend l’appréciation plus immédiate même si l’analyse après le visionnage peut être également satisfaisante vu la richesse de Revue Starlight (que ce soit l’anime ou encore plus le film qui va encore plus loin à ce niveau).
A propos des personnages, j’avoue avoir eu un peu de mal au premier abord, car selon moi la série est un peu victime de son format dans le sens où 12 épisodes représentent une durée un peu juste pour développer 9 personnages, c’est parfois difficile de tout retenir concernant les personnages car l’anime est étonnamment « pragmatique » dans sa gestion des personnages vu qu’il n’y a pas vraiment de passages « inutiles », quasi tout sert un minimum à développer les personnages et leurs interactions, même des passages qui pourraient sembler anecdotiques au premier abord ne le sont pas réellement finalement.
Il n’empêche que les personnages se révèlent être très attachants sur le moyen terme, l’anime est certes assez léger dans le ton général (que ce soit la série ou le film, même si le film et quelques épisodes ont un côté plus sombre, mais on reste assez loin d’Utena qui pouvait se révéler être vraiment sombre par moments) mais ça n’empêche pas aux personnages d’avoir leur profondeur (même si elles sont toutes assez clichées au départ, et c’est clairement voulu de la part de Revue Starlight qui a un côté un peu meta via son symbolisme). Leurs interactions sont également très vivantes et funs, ce qui contribue à leur donner de l’attachement.
C’est néanmoins un peu dommage que le chara design des personnages soit aussi basique, car ça n’aide pas à donner une première bonne impression des personnages, surtout qu’elles sont assez clichées au départ (ce qui est certes voulu, Revue Starlight jouant pas mal sur des tropes assez communs de shoujo-ai/magical girls).
Concernant la série animée, je l’avais donc globalement bien aimé (encore plus suite à un re-visionnage, ma note étant de 7 à l’origine pour remonter à 8 suite à une rewatch) pour ses personnages, ses musiques sublimes, le développement de ses personnages, même s’il n’est pas sans défauts. Comme je l’ai évoqué, son chara design est un peu trop classique/basique, le fait qu’il y ait 9 personnages à développer en 12 épisodes fait un peu de mal à l’ensemble car ça va vraiment vite et il faut faire preuve de beaucoup d’attention en regardant vu que les personnages sont assez riches pour un anime de 12 épisodes.
D’autant plus que la partie Slice of life n’est pas toujours hyper intéressante à regarder vu que le spectateur (ce qui est mon cas) sera surtout intéressé par les revues, alors que les deux parties des épisodes ont le même degré d’importance.
Cela peut donc faire que le spectateur pas assez attentionné aura l’impression que les personnages sont uniquement des tropes sur patte, car il n’aura pas fait attention à des passages très courts qui peuvent être assez révélateurs concernant les personnages.
Quant aux thématiques de l’anime, elles ne réinventent pas la roue et sont assez classiques dans le fond, avec ce qui est manque de confiance, rivalité, jalousie, peur d’aller de l’avant, dépendance affective, affirmation de soi, etc... mais elles sont très bien illustrées dans les revues et les interactions entre les personnages, tout en faisant du build-up pour le film qui est un gros pay-off émotionnel et thématique.
C’est donc selon moi un anime très bon, qui ne plaira clairement pas à tout le monde car tous les personnages sont des femmes, c’est pas un anime torturé avec un gros drama ou autre, et le côté « anime musical » ainsi que le côté symbolique peut repousser vu qu’il n’y a pas à proprement parler de « gros scénario » liant l’ensemble, il est plus un prétexte pour le développement des personnages et les revues (quelque chose qu’il partage avec Utena qui ne se regarde pas vraiment pour le scénario lui-même selon moi).
Néanmoins je préfère prévenir, selon moi il n’est pas complètement satisfaisant en l’ayant fini, c’est le film qui se chargera de mettre un point final au développement des personnages et des thématiques de l’anime. Car personnellement je restais un peu sceptique en finissant l’anime la première fois, je trouvais qu’il manquait un petit truc sur lequel je n’arrivais pas vraiment à mettre le doigt (contrairement à Madoka, Utena ou même Evangelion qui restent complets en série), et en y réfléchissant, je me suis rendu compte que le développement des personnages n’était pas suffisamment conclusif, et le film a répondu à cette « plainte » que j’avais. Je recommande donc très vivement de regarder également le film si vous avez au moins aimé certains points de l’anime, vu que le film fait absolument tout mieux que la série tout en concluant merveilleusement l’ensemble.
Bref, Revue Starlight est un Rap Battle avec du théâtre japonais et c’est donc très cool.
Pour voir ma critique du film : https://www.senscritique.com/film/gekijouban_shoujo_kageki_revue_starlight/critique/277203931