Toi, oui toi qui jadis passais tous tes samedis matin devant les cartoons, armé d'un bol de céréales et d'un verre de jus de fruits, en pyjama et les yeux somnolents, toi qui regrettes tant ces années d'insouciance où regarder des immondices tel que Disney Channel n'était pas considéré comme un crime contre l'humanité, à une époque où seul le générique d'une de tes séries préférées suffisait à provoquer en toi une violente montée d'endorphine, quand les Simpson c'était encore cool, que t'avais pas peur de dire que Martin Mystère c'est la vie, et qu'Atomic Betty ce sera ta hlel, laisse moi te dire une bonne chose ; l'ère de l'animation est loin d'être révolue.
Lorsque des productions comme Archer commencent à décliner, que les Simpson manquent cruellement d'innovation (et de qualité) depuis une bonne dizaine d'années, et que nos TV sont inondées par American Dad et Les Griffin, difficile de croire à la rédemption des séries animées américaines..
Faites donc place à Rick & Morty, le petit nouveau arrivé à point nommé ; un concentré pur jus 100% pulpe de délire en barre, teinté d'un soupçon subtil de satire plus qu'appréciable, à l'inverse de South Park, bien plus incisif dans ses propos mais parallèlement moins accessible du coup.
Relents alcoolisés à foison, grossièretés à outrances, humour noir et cynisme omniprésent, répliques cinglantes, univers extensible à volonté et dessins colorés (à la manière de Futurama), ajoutez à ça des dizaines de références à la culture populaire par épisode, et un rythme ultra-frénétique..
Non vous ne rêvez pas, voici la recette de Rick & Morty, l'ingrédient final étant ce génie fanatique qu'est Dan Harmon, qui n'a que faire d'un fil rouge ; tonton Dan lui quand il pose ses burnes sur la table et que les quatre pieds s'enfoncent dans le sol, tout le monde se met à genoux les mains tendues au ciel en priant la clémence des têtes géantes.