Il faut se souvenir d'emblée du fait que je n'ai aucun humour. Mais comme je suis perméable aux bonnes critiques de Télérama (peut-être précisément parce que je manque d'humour), j'ai tenté le coup une fois encore, et l'ai regretté amèrement. Ce machin inclassable n'était pas pour moi. Au milieu du 4ème épisode, on a décidé de sauter directement au 9ème tant ça devenait intolérable de perdre ainsi du bon temps de loisir à se fader cette histoire sans queue ni tête. Pourtant, les deux premiers épisodes auraient pu laisser augurer une réflexion douce-amère sur le diktat d'une bienveillance mollassonne comme on le subit si souvent désormais, dans une société française contaminée par le "inappropriate" à l'américaine, qui ferait presque regretter les verres de whisky qui volaient à la figure des invités de Droit de réponse dans les années 80. Un type un peu largué traque avec zèle les éclats de rire dissidents d'un pays qui pourrait être le nôtre dans quelques mois seulement. A partir de là, il y avait mille développements palpitants possibles, pour qui aurait relu Farhenheit 451 récemment, mais, hélas, l'intrigue fait le choix du vide absolu et met obstinément le cap sur une résolution grotesque lors d'un spectacle dérouté par une bande de bras cassés anarchistes qui voudraient faire le putsch du bidonnage en direct à la télé d'état. Et vas-y que je te tire la langue au bourgeois, comme si c'était le comble de l'irrévérence hilarante... j'étais perdue pour la cause depuis trop longtemps, rien n'a pu rattraper la consternation et l'accablement qui s'étaient emparés de moi. Le plus sidérant, à mon sens, c'est qu'un financement ait pu être trouvé pour une série aussi expérimentale quand l'argent est devenu si cher.