"Une table s'il vous plaît."
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le 11 mai 2017
Adaptation du manga éponyme de Natsume Ono. Ou, plus exactement : Ristorante Paradiso est un manga en un volume, que l'autrice a ensuite poursuivi à travers sa série Gente, laquelle se déroule au même endroit et avec peu ou prou les mêmes protagonistes. Les événements de Ristorante Paradiso s'insérant entre les tomes 2 et 3 de Gente. Or, comme un volume ne suffit pas à produire une série de 11 épisodes, celle-ci mélange des histoires des deux titres. Cette recomposition du scénario fonctionne - la structure d'origine s'y prêtait - et je n'ai vraiment noté qu'une incohérence ; un personnage découvrant que sa fille joue du violon, alors que nous l'avons vu en faire dans un autre épisode.
La Casetta dell'Orso est un restaurant romain ouvert quelques années auparavant par Lorenzo Orsini. Lequel, pour accommoder les passions... particulières de son épouse Olga, a pris soin d'engager pour le service des hommes d'âge mûr et presbytes. La série commence à l'arrivée de Nicoletta, fille d'Olga issue d'un précédent mariage, et dont elle a caché l'existence. Celle-ci, jeune adulte fraichement débarquée de la campagne, devient apprentie dans les cuisines du restaurant.
La série mélange plusieurs passions de la mangaka : l'Italie, la cuisine italienne, les gentlemen, et les lunettes. Pourtant, il ne s'agit pas plus d'un manga sur la cuisine italienne qu'un boys love, domaine dans lequel Natsume Ono s'illustre sous le nom de basso. Non, Ristorante Paradiso est avant tout un titre sur les relations humaines, prenant ici pour cadre un restaurant italien. L'âge de la plupart des protagonistes ne sert pas juste à décorer ; ils ont eu une vie riche, possèdent pour certains jusqu'à des petits enfants, sont divorcés et parfois veufs. L'histoire nous invite à les suivre dans leur quotidien, et à les découvrir à travers les yeux de Nicoletta ; ainsi que des clients ou d'anciens employés du restaurant. Il s'agit de chroniques douces-amères mais pleines de vie, la mangaka n'ayant pas son pareil pour décrire avec subtilité les sentiments et les amours de ses personnages. C'est souvent touchant, charmant, très agréable à suivre.
L'anime a l'avantage de proposer un trait légèrement plus passe-partout que celui de l'autrice, lequel pourra sans doute rebuter certain·e·s lecteur·ice·s. La version manga, disponible chez Kana, restera toutefois la version de référence pour moi, mais avec un matériau d'une telle qualité, difficile de rater l'adaptation animée.
Celle-ci a été confiée à David Production. Par rapport à ACCA 13 et Goyo, les autres séries de la mangaka transposées sur le petit écran, je trouve malheureusement que Ristorante Paradiso ne s'en tire pas aussi bien. Mais il faut dire que ces deux titres ont bénéficié de la crème de la crème en matière de studio d'animation. Cet anime souffre surtout d'un recours aux images de synthèse voyantes et rarement utilisées à bon escient. Une vraie faute de goût. Mais la mise-en-scène compense tant bien que mal ce problème technique. Ceci dit, Ristorante Paradiso est sans doute la série d'animation adaptée des œuvres de Natsume Ono pour laquelle l'adaptation s'avère la moins pertinente, dans le sens où elle n'arrive pas forcément à compenser avec son nouveau format. Ce n'est pas aussi plaisant visuellement que les deux autres animes, et la musique se remarque peu. Il y aurait pourtant largement eu de quoi jouer sur le cadre italien de l'histoire.
Ristorante Paradiso n'en demeure pas moins un excellent anime, mais parce qu'il part d'une base extrêmement solide et ne fait aucune erreur lors de son adaptation ; si nous mettons de côté son recours à l'image de synthèse. C'est pour cela que je recommande de privilégier le manga si vous en avez l'occasion, et si le style graphique de l'autrice ne vous dérange pas. Dans le cas contraire, l'anime fera parfaitement l'affaire. Quel que soit le format, il s'agit d'un titre qui mérite véritablement le détour.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste [Les Incontournables] Les séries d'animation japonaises
Créée
le 6 août 2019
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