Regarder cette daube à été pour moi une lente et longue agonie, une épreuve de force consistant à me plonger, volontairement et de plein pieds, dans la médiocrité la plus banale, la plus affligeante, afin de pouvoir vous raconter ce que j'ai vu. Laissez moi donc vous conter le voyage dans ce monde, dans lequel je me suis plongé le temps d'un épisode.
Mon voyage commençait, et je voyais sous mes yeux défiler l'absence d'originalité, ou tout suivait un code, un protocole préétabli par des dizaines si pas des centaines d’œuvre antérieure. Je me voyais plonger dans un monde ou tout semblant d'idées originale était tué dans l’œuf, étouffé par un scénario convenu et des situations vues des centaines de fois. Néanmoins, au plus j'avançais dans cette vision des limbes, au plus j'arrivais à développer un pouvoir latent. Celui de voir les choses avant qu'elles ne se produisent, le puissant pouvoir de précognition grandissait en moi. C'était comme si je savais qui allait dire quoi avant même d'avoir vu l'épisode, comme si j'avais lu le script. Aucune des situations n'arrivaient à me surprendre, aucun dialogues non plus d'ailleurs.
Cependant, je dois reconnaître que mon pouvoir n'était pas aussi puissant que je le prétends. certaines choses ne pouvaient pas être prévues, comme si les scénaristes avaient voulu écrire des situations sans le moindre sens, dans le but de perturber sans la moindre élégance et sans la moindre finesse, mon super pouvoir. Par exemple, le fait qu'après seulement 3 jours les 2 protagonistes principale qui ne se connaissait pas deviennent BFF (meilleur amis pour la vie). Certaines autres scènes, ayant potentiellement le pouvoir de perturber cette nouvelle habilité, étaient amené avec tellement de maladresse, avec si peu de brio au niveau de la réalisation, que j'arrivais à les voir venir, et regardait ébahi, et surpris ce spectacle pathétique étouffé ses quelques trop rares potentielles surprises avec des clichés vus et revu, en particulier dans ce type de séries.
Cependant, assez parlé de moi. Au plus je progressais, au plus je constatais que ce monde était aussi défini par des règles étranges, comme si la moindre poussière de personnalité des personnages était traqué et finalement détruite par ce monde. Ainsi, tous les personnages remplissaient des catégories déjà vue et revue. Citons: le meilleur ami gay, la citadine qui vient à la campagne pour fuir quelque chose, le groupe de trois black avec une coupe afro (ridicule ceci dit en passant) qui font de la musique, la rousse bonasse machiavélique qui a fait le deuil de son frère en 3 heures et qui n'a d'autres traits que d'être une peste, la jeune lycéenne modèle et timide qui veut sortir de sa perfection oppressante, et j'en passe. En fait, c'est comme si la totalité de ce monde y compris la manière de le filmer ne correspondait même plus à des code ou à des protocoles mais était devenu ces codes et ces protocoles. Tout ces éléments faisant que ce monde, ne me semblait pas vouloir poser le moindre enjeu convaincants, Comme si il essayait de m'éloigner de mon écran, de me faire détourner les yeux, de fermer l'onglet dans lequel il se logeait. J'étais las de ce monde, et mon désintérêt allait grandissant, et ceci malgré, comme dit plus haut, quelques scènes touchantes et bien amenées. La vérité est que je souhaitais en finir.
Ce qui fut fait, après 46 minutes de douleur, et de fascination devant ce spectacle aussi médiocrement convenu. je réussis donc sans peine à sortir de cet univers aussi vain, qu'inintéressants, ne sachant pas très bien si j'allais lui laisser une seconde chance, ou le laisser dans l'anonymat qu'il n'aurait probablement jamais du quitter.