Riverdale est un amas de clichets consternants:
- Le bellâtre, chanteur, musclé, en quête de sens, qui frôle le summum de la transgression social lorsqu'il abandonne la football pour s'adonner à l'écriture de chansons d'une platitude remarquable.
- La jeune fille blonde ( c'est ici très important d'enfoncer les portes ouvertes), innoncente, pleine de "convictions" parodiques et éphémères; dont les objectifs principaux sont de se préoccuper de la vie de ses comparses, et de venir en aide à quiconque croise son chemin, quitte à oublier d'exister en tant que personnage à part entière (comme toute femme qui se respecte)
- La garce ( brune cette fois, il faut bien les distinguer) qui se repenti en 2 épisodes puis dont les dialogues se cantonnent à décrier la personne qu'elle était "avant", soit deux épisodes plus tôt. Une méchante riche qui se moque des pauvres qui devient une gentil riche qui est amis avec les pauvres, tout cela, sans jamais se démaquiller.
- Mon préféré, le prolétaire de base, la victime de service, une sorte de David Copperfield lyophilisé, qui ne se pause et ne pause pas de questions de société. Il est la représentation de la classe populaire, ce que les plats picard sont à la gastronomie Française: une fade réplique, peu coûteuse néanmoins. N'oublions pas qu'il est fils d'un "serpent". Les scénariste n'auront donc pas trouvé meilleur nom pour une bande de motards, des méchants péremptoires mais qui sont quand même dotés d' un coeur et d'une remarquable solidarité. En effet, il ne faut pas oublier que l'adorable victime/narrateur est l'engeance de toute la pauvreté de la ville et doit donc susciter de la compassion, tout en évitant agilement de poser le moindre sujet de fond, tel que la maltraitance sur les jeunes, ou la remise en cause de l'ordre établi.
- Et finalement la garce qui ne se repentis pas, malgré la gentillesse, de prime abord gênante puis finalement complètement irritante, dont fait preuve le reste de la bande. Mais on ne doute pas qu'elle fondra en larmes et en excuses avant la fin de la saison 2.
Finalement Riverdale est très bien décrite par ses personnages aux plastiques impeccables, dont les interactions n'amène à aucune construction, mais sont de simple mouvements d'une intrigue à une autre. On se perd en lieux communs, on n'oublie pas de ne parler de rien, tout en maintenant une espèce de suspens sans enjeux. Je trouve que cette série est extrêmement impressionnante dans sa façon de créer et de faire durer une intrigue aussi lacunaire, en ignorant les contraintes temporelles (des personnages qui se decouvrent un amour infini en un épisode, des réconciliations à la sauvette), et cela avec une bande son des plus lourdingues (Je ne trouve pas de terme plus approprié).
Bref une série comme on en voit peu, un cas d'école de l'éloge de l'entre soit et de la stagnation, et tout cela en insistant lourdement sur de nombreux clichés genrés et sociaux.