J'ai pris le train de Riverdale en marche, regardant en l'espace de quelques jours les 3 saisons existantes (pour finir la saison 3 dans les temps).
Et c'est plutôt inégal, soyons franc, mais pas inintéressant.
Il y a de l'idée mais l'exécution laisse à désirer.
Les points positifs
Globalement, le look de la série est très travaillé et bien mené. C'est une sorte de bulle intemporelle où le moderne côtoie le vintage aussi bien dans les vêtements que les accessoires.
On découvre aussi un univers ultra référentiel qui va des titres d'épisodes tous tirés de films de genre (horreur, teen, série B, thriller) à des références à des scènes célèbres de film comme Shining, Star Wars, Scream, Ca, Hitchcock, les films noirs, La Fureur de vivre, Le Silence des Agneaux, etc... Pour une amoureuse du cinéma, c'est une joie.
La série oscille doucement entre Twin Peaks, Gossip Girl et Desesperate Housewives.
Les personnages principaux sont des ados archétypaux qui jouent à fond leur rôle.
La série développe ainsi une aspect presque factice qui permet au spectateur d'avoir du recul par rapport aux évènements.
Mais (il y a toujours un mais) ce recul bienvenu ne peut effacer certains points négatifs et ouvre la porte à la superficialité et parfois au jemenfoustisme.
Les personnages changent d'avis comme de chemise et de personnalité aussi. Parfois dans un même épisode, au gré de ce que demande l'avancée de l'intrigue ou la conclusion d'un arc que les auteurs ne savent pas gérer correctement.
Des évènements graves sont volontiers poussés sous les tapis en soie des grandes maisons de Riverdale pour refaire surface ou pas plus tard. Bon sang les exactions du couvent des Soeurs de la Merci vont du trafic d'enfants à la reprogrammation sauvage de jeunes homosexuels sans que quiconque ne fasse quoi que ce soit, même pas une dénonce aux autorités!
La plupart des situations sont totalement invraisemblables et je ne parle pas ici des meurtres.
2 exemples : l'une des héroïnes se voit spoliée par un membre de sa famille de son compte en banque. Ceci grâce à une fausse signature. Elle fait la preuve que la signature est un faux. Et une fois que c'est fait, ne récupère pas son argent et ne fait RIEN.
Autre exemple, un ado est en prison et forcé de se battre dans un ring clandestin et quand il s'évade : RIEN!
Les héros sont donc des adolescents de 17 ans qui gèrent un réseau mafieux, sont chefs de gang, boxeurs professionnels, sont propriétaires de night club, font chanter des hommes politiques etc....
Autre point noir, les adultes agissent vraiment comme des idiots alors que les ados se comportent en adulte.
Et il chantent, tous, tout le temps (la torture des épisodes musicaux est réelle!).
Mais bon an mal an, c'est distrayant.
Côté casting, c'est solide.
Les jeunes (qui ne sont pas tous vraiment jeunes, mais passons) sont compétents et convaincants. C'est plutôt chez les adultes qu'on retrouve des visages connus comme Madchen Amick, Lochlyn Munro, Luke Perry (paix à son âme), Skeet Ulrich, Gina Gershon ou Molly Ringwald qui ont suffisamment de métier pour se sortir des pires merdes scénaristiques. Mais franchement, ils ont du mérite.
La saison 1 est vraiment bonne.
Un bon petit mystère, un meurtre bien odieux, des secrets à tous les coins de rue. Le ton est sérieux mais distancié comme il faut. En plus elle ne fait qu'une dizaine d'épisodes, juste ce qu'il faut pour gérer ce qui doit l'être.
La saison 2 part en vrille complet. C'est crétin au mieux, atterrant au pire.
Le mystère principal du "Black Hood" est bon mais trop édulcoré et étiré en longueur avec une saison de 23 épisodes. Les sous intrigues mafieuses ne tiennent pas la route et c'est dans cette saison que les 180 ° de personnages sont les plus flagrants.
La saison 3 remonte le niveau.
C'est encore trop compliqué et entrecoupé de sous intrigues inintéressantes du genre Archie fait de la boxe mais les trames principales du jeu de rôle meurtrier et de la Ferme tiennent leurs promesses.
J'attends donc la saison 4 avec impatience.