À l'instar du cinéma, les séries TV bénéficient aujourd'hui, vu leur popularité, d'une véritable Histoire du format, et en ce sens possède (déjà) ses quelques classiques incontournables pour qui veut vraiment s'y intéresser. Rome fait office de figure de proue en la matière, ou du moins c'est comme ça qu'on la présente. J'avoue être aussi bon cinéphile que piètre spectateur sériel, je me devais donc de rattraper tout ça rapidement.
La saison 1 de Rome est franchement laborieuse, mettant presque la moitié de la saison a vraiment démarrer. 6 épisodes pour installer ses personnages, c'est long ! D'autant que des deux personnages principaux, seul Pullo est réellement intéressant, à la fois parce qu'il est le plus drôle (l'autre est franchement psychorigide) et parce qu'il évolue le plus (Vorenus reste malgré tout très prévisible). Ce n'est pas la faute des acteurs, loin de là, mais disons que l'écriture est mitigée. Cette dualité qui peut fonctionner dans des buddy movies ne marche pas systématiquement ici car Rome n'a pas pour but de faire rire mais bien d'être grandiose. C'est d'autant plus dommage qu'en marge de ce duo principal, les personnages secondaires sont tous plus intéressants les uns que les autres, incarnés par une brochette d'acteurs fort inspirés.
À cet égard, la saison 2 s'avère du coup nettement plus réussie que la première, d'une part car elle est libérée de toute contextualisation ou mise en place nécessaire mais également parce qu'elle délaisse notre tandem de base pour s'intéresser justement aux autres personnages de la série. Le fait que les scénaristes ont du condenser 4 saisons en une (Rome devant faire 5 saisons de base) a-t-il contribué à cet effort d'écriture ? Peut-être, en tout cas ça marche : le rythme est plus soutenu, les intrigues plus passionnantes et la lente chute de chacun des personnages bien plus épique que leur ascension.
Dans les deux cas, reconnaissons aussi à HBO d'avoir su imposer une esthétique résolument cinématographique à tous les niveaux (costumes, décors, figuration) ce qui a peut-être couter la vie à la série mais paradoxalement la rend aussi unique. Une saison qui coute plus cher qu'un film hollywoodien standard, voilà qui était osé !
En défintive, Rome n'a pas démérité, malgré ces quelques défauts d'écriture cités, son titre de classique des séries, tant elle a su apporter un souffle radicalement nouveau dans le domaine comme HBO l'avait déjà fait avec quelques autres séries auparavant elles aussi devenues classiques. Une découverte que je ne regrette pas d'avoir faite (merci San !) même si le début manque un peu trop de sel pour que je puisse la vénérer de manière incontestable !
Saison 1 : 6/10
Saison 2 : 8/10