Rome d’HBO, c’est un peu comme si on vous invitait à un banquet de l’Antiquité où l’on vous sert du drame politique sur fond de conquêtes militaires, assaisonné de trahisons croustillantes, et le tout arrosé d’un bon vin de débauche romaine. Bienvenue dans l’Empire romain, où la politique se fait à coups de poignards, où l’on change d’alliés plus vite qu’on ne change de toge, et où le moindre dîner peut se terminer en bataille rangée (et pas juste parce qu’il y a un manque de vin).
L’histoire suit deux niveaux d’intrigue : d’un côté, les grandes figures historiques comme Jules César, Pompée, Marc Antoine et Cléopâtre, qui s’affrontent pour le pouvoir avec des discours dramatiques et des complots à n’en plus finir ; de l’autre, les gens du peuple, représentés par les soldats Lucius Vorenus et Titus Pullo, deux types qui se retrouvent dans le grand tourbillon de l’histoire, sans toujours vraiment comprendre comment. Ils sont un peu comme les Forrest Gump de la Rome antique, présents à chaque moment clé, mais toujours avec un regard de « qu’est-ce qu’on fout là ? ».
La grande force de Rome, c’est son attention aux détails. HBO n’a pas fait les choses à moitié : chaque tunique, chaque colonne de marbre, chaque goutte de sang semble authentique, et la reconstitution de l’Antiquité est tellement immersive que vous aurez presque envie de vous commander une toge en ligne. Mais attention, on est loin de la version propre et dorée des péplums hollywoodiens. Ici, la Rome antique est sale, brutale, et plus corrompue qu’un sénateur ayant trop bu au banquet. Le Forum est un nid de vipères, les rues sont pleines de boue (et de choses que vous ne voulez pas vraiment identifier), et la politique est un sport de combat.
Côté personnages, on est servi : Jules César, interprété par Ciarán Hinds, est charismatique et calculateur, un homme qui sait comment plier le destin à sa volonté (jusqu'à ce qu'il rencontre des poignards mal placés). Marc Antoine, joué par James Purefoy, est l’incarnation même du soldat débauché, un homme qui aime autant la guerre que la fête, et qui fait passer ses conquêtes militaires au même niveau que ses conquêtes… disons plus intimes. Et que dire de Cléopâtre ? Séduisante et dangereuse, elle sait comment jouer ses cartes pour manipuler les hommes de pouvoir, tout en gardant une aura de mystère exotique.
Mais les vrais héros de la série, ce sont Vorenus et Pullo. Ces deux soldats bourrus apportent une touche de réalisme brut à cet univers de complots politiques. Vorenus est le type droit, honorable, presque trop sérieux pour son propre bien. Pullo, lui, est une véritable force de la nature : impulsif, un peu idiot parfois, mais toujours prêt à faire parler ses poings (ou son épée). Leur relation, entre bromance et querelles sanglantes, est l’un des cœurs battants de la série. Ils traversent tout, des champs de bataille aux bordels, avec une résilience digne des héros de tragédies grecques (mais en plus amusant).
Rome, c’est aussi la série qui ne recule devant rien en termes de violence et de sensualité. Vous aimez les batailles épiques avec des têtes qui volent ? Vous êtes au bon endroit. Vous aimez les intrigues amoureuses un peu scandaleuses qui se déroulent entre deux intrigues politiques ? Rome vous offre tout cela, et plus encore. Chaque épisode est une explosion d’excès romain : du sexe, du sang, des trahisons et, parfois, un peu de sagesse stoïque pour équilibrer le tout.
Cependant, Rome n’est pas sans défauts. Si vous n’êtes pas un passionné d’histoire romaine, vous pourriez parfois vous perdre dans les nombreux complots et alliances changeantes. Qui est avec qui, déjà ? Pourquoi ce sénateur trahit-il celui-là ? Il y a des moments où l’intrigue politique devient aussi tortueuse que les catacombes de la ville. Et bien que la série soit ambitieuse dans son récit, elle a parfois du mal à garder un rythme constant, surtout quand elle s’attarde trop sur des discussions politiques alors que tout le monde attend… plus de batailles ou de coups bas.
En résumé, Rome est un festin épique pour les amateurs de drames historiques, servi avec une bonne dose de sang, de trahisons et de passions brûlantes. Si vous aimez les récits où la grandeur et la décadence s’entremêlent dans un spectacle aussi sublime que sordide, cette série est faite pour vous. Mais préparez-vous à vous accrocher, car dans l’Empire romain, il n’y a pas de place pour les âmes sensibles… ou les gens qui aiment des intrigues simples.