Sans forcément être la meilleure série de tous les temps, Rome réussit à se révéler très intéressante de par son concept. La reconstitution (au final, chose la plus importante dans une série historique) est incontestablement le gros point fort de cette série, que ce soit dans l’ambiance instaurée au fil des épisodes, la musique ou bien sûr les décors (incroyables). Sur le respect même de l’Histoire, ça prend un peu plus de liberté pour pouvoir coller à l’intrigue romancée. Des fois, ce n’est pas dramatique, des fois ça fait un peu plus tiquer. L’intrigue elle-même est plutôt bien construite regroupant différents éléments que j’apprécie bien : l’amitié, la loyauté, le pouvoir, la trahison, l’honneur… Tout autant d’ingrédients parfaitement dosés pour donner court à un récit prenant et même captivant, malgré le fait qu’on sache déjà ce qui va se passer et comment ça va se finir (on sent d’ailleurs venir ces passages au cours des épisodes).
Le gros défaut, au final, de cette série est de ne pas avoir pu se conclure correctement et sans précipitation (suite à l’annulation (trop) précoce), du coup il y a pas mal d’intrigues qui n’ont pas donné de suite quand d’autres tentent tant bien que de mal de se finir sans trop de dégâts (ce qui n’est pas toujours le cas). Ainsi le dernier épisode tentera de mettre tout ce qui est possible de mettre mais ne fera que le rendre plus indigeste. Le point d’orgue de la série restera donc le final de la saison 1, véritable apothéose. Un autre point qui m’a un peu déstabilisé, ce sont les ellipses temporelles, parfois mal amenée et mal marquée (j’ai plusieurs fois mis 2-3 minutes avant de comprendre qu’on avait sauté dans le temps, de plusieurs mois voire années). C’est pas un point négatif en soit, mais ça perturbe toujours un peu.
Sur le casting, il y a du très bon, du bon et du beaucoup moins bon. Comme on traite un passage très connu de l’Histoire, qui a déjà été pris et repris de nombreuses fois ; on est forcément un peu influencé quant aux personnages historique et aux acteurs. Autant j’ai bien aimé certains d’entre eux, autant je n’ai pas réussi à adhérer à d’autres. Reste les personnages fictifs dont les acteurs sont dans l’ensemble plutôt bons. Techniquement, j’ai déjà dit que la musique et les décors étaient géniaux pour la reconstitution de l’époque, je ne vais donc pas revenir là-dessus. La série à recours à plusieurs scènes relativement grandiose aux effets spéciaux et cascades très bien maîtrisés, chose rare dans une série qui a dix ans ; tout comme dans la mise en scène qui participe grandement à créer cette ambiance particulière nous plongeant au cœur de la Rome dans les derniers jours de sa République.
Rome se révèle donc être une série très intéressante sous divers aspects, même si elle a quelques faiblesses et manque de rigueur ici et là. On se laisse facilement transporté par l’histoire, les personnages, les intrigues ; si bien qu’au final on passe un excellent moment en plus de se régaler les yeux. Néanmoins, la série a également recours à la violence (aussi bien physique et psychologique) et au sexe de façon plutôt cru, elle n’est donc pas à mettre entre les mains de n’importe qui.