L'historienne et la plante verte

Doté d'un personnage principal intéressant (une jeune femme noble qui préfère le travail au mariage) et un récit lancé sur le registre de la comédie sensé rendre le propos sur le libre-arbitre encore plus efficace, la série peine malheureusement à imposer son ton et son propos.
Et malgré le thème de l'indépendance féminine, la série use et abuse des clichés habituels des scénarios de drama historiques coréens (secrets de famille, complots politique alambiqué, enfant caché, amours contrarié...).
Reconnaissons toutefois que cette série reste un honnête travail où on peut apprécier l'implication des acteurs et des équipes techniques. L'ennui est régulièrement chassé par quelques moments de comédie qui fonctionnent bien. Et à défaut d'être la jolie série émancipatrice qu'elle aurait pu être, l'oeuvre propose de nous faire découvrir la cour du roi sous l'angle inhabituel des "historiens". Alors que les plupart des séries historiques mettent en avant les monarques, les princes, les reines, les concubines ou les conseillers, ici on chemine aux côtés des historiens et on découvre quelques faits et usages intéressants sur les autres fonctionnaires qui peuplaient le palais.
Cependant, malgré cet aspect didactique que j'ai trouvé plaisant, un autre point m'a plutôt gêné : alors que l'on reproche fréquemment au cinéma du début du 20e siècle de ne laisser que des rôles de potiches aux personnages féminins (faibles, inaptes, inutiles ou encombrantes) ici le rapport de force s'est inversé et le personnage masculin principal (le prince Dawon) est cantonné au rôle de plante verte. Si longtemps les femmes n'ont été que décoratives et secondaires pour les scénaristes, l'actuel mouvance féministe qui se fait jour dans les productions ne devrait pas commettre les mêmes erreurs mais proposer plutôt une altérité de traitement entre les genres.
Et si vous ajoutez à cela le fait que le scénario s'enlise sur la fin de la série faisant perdre tout intérêt au récit et que la réalisation reste dans sa zone de confort, vous comprendrez que j'ai eu du mal à apprécier les cinq derniers épisodes.
Au final j'ai un avis assez mitigé sur l'ensemble même si je n'ai pas eu l'impression de complètement perdre mon temps non plus... ou presque :)