De toutes les séries de la Trilogie du Samedi, Roswell a sans doute était une de mes favorites, j'étais archi fan, j'étais accro !! En sachant qu'une série reboot a vu le jour il y a quelques années et que ça aller être un ratage comme toutes les séries recyclées (ça n'a pas loupé), j'ai revisionné la série d'origine pour le fun et avec beaucoup de nostalgie. Sans surprise j'ai remarqué bon nombre de défauts qui m'avait échappé il y a 20 ans et j'ai voulu poser une petite analyse critique dessus et mettre en relief l'évolution des séries pour ados.
L'HISTOIRE
La série a tenu 3 saisons dont la troisième a permis une fin convenable tandis que la WB avait abandonné le projet. Max, Michael et Isabelle sont trois extraterrestres vivant à Roswell, leur vaisseau s'est écrasé en 1947 dans le désert. Ils sont amenés à dévoiler leur secret à Liz, Maria et Alex, tentent d’échapper aux forces fédérales qui les recherchent activement tout en vivant leur vie d'adolescents...... En gros c'est ça.
Pitch de base : le principal problème de Roswell est à peu près le même que celui de nombreuses séries. Un pitch de base a été écrit comme point de départ mais pas l'histoire dans son ensemble, ce qui fait que comme la plupart des séries, la première saison est très bonne tandis que la suite part dans tous les sens. Certaines intrigues sont abandonnées, d'autres développées pendant 1 ou 2 épisodes puis laissées en plan, on n’y comprend rien... Résultat, pas mal d’épisodes de la saison 2 et 3 sont inutiles ou ennuyants. Et c'est dommage.
Scénario : je reconnais qu'au revisionnage, certains pans de l'histoire m'ont paru un peu ridicules. Déjà, les extraterrestres sont représentés comme le bon cliché popularisé par la culture américaine : les petits hommes verts aux longs doigts, grands yeux noirs façon alien. Pourtant, l'histoire de la planète Antar, du royaume, de la guerre entre Skins et antariens, de l'héritier… aurait pu être plaisante surtout pour un public amateur de fantasy et de science-fiction. L'idée n'est pas mauvaise mais c'est un peu abordé de façon niaise et en complet décalage avec l'environnement des personnages. Il arrive que leurs réactions soient invraisemblables et certaines résolutions sont tirées par les cheveux.
Par ailleurs, les dialogues sont parfois bien lourdingues et mal amenés. Des répliques ne sont là que pour expliquer un élément suggéré parfaitement compréhensible mais ajouté comme si le spectateur n'est pas assez intelligent pour comprendre seul. Cela sonne faux et anéanti parfois toute la tension de la scène en cours.
Sous-thèmes : outre l'histoire principale certes bancale mais sympa, les thèmes secondaires sont vraiment bons : les relations amoureuses, le rapport adulte/enfant, la violence domestique, la famille monoparentale, les croyances et la spiritualité, la détermination de la vie repose sur le destin ou les choix, le leadership, l'adoption...... Cela reste survolé et ils ont parfois mal dosé l'intrigue principale et les sous-thèmes mais je pense que toutes ces thématiques font la force de ce genre de série.
Mise en scène : série pour ado oblige, les relations amoureuses sont très présentes dans les intrigues contées mais nous sommes dans les années 2000, le tout est abordé avec beaucoup de pudeur et de chasteté. Et franchement, ce n’est pas plus mal quand je vois les séries d’aujourd'hui (le reboot en fait partie) : du sexe et de la vulgarité à tous les étages. Alors oui, Roswell première génération est sûrement un peu trop prude et pas très réaliste mais à choisir, je crois qu'il ne faut pas expliciter autant les relations intimes pour des séries destinées à un jeune public.
Autre chose, les jeunes de la série ont beau avoir 16 ans et vivre chez leurs parents, ça n'a pas l'air d'être anormal qu'ils passent la plupart du temps la nuit dehors sans que ça n'inquiète personne. La vraisemblance en prend ici un sacré coup.
LES PERSONNAGES
Max et Liz : le duo principal. Bizarrement pas du tout mes personnages préférés. Ils sont même carrément énervants. Premièrement, l'actrice Shiri Appleby aka Liz (narratrice de l'histoire) surjoue énormément, sans compter sur le doublage qui n'aide pas du tout (vraiment c'est une catastrophe la VF de ce perso), deuxièmement le personnage de Jason Behr aka Max est souvent antipathique. Il sourit une fois tous les 6 épisodes et le côté "faites ce que je dis mais ne faites pas ce que je fais" est insupportable. Oui c'est le roi, c'est un leader, mais c'est un mauvais leader. Et je ne pouvais pas m'empêcher d'être "team Michael" lors de leurs nombreuses prises de bec.
En ce qui concerne leur relation, c'est drôle, mais au revisionnage, cette histoire m'a fait penser à Twilight (ce n'est pas un compliment) parce que les deux love story souffrent des mêmes défauts. Max et Liz s'aiment, c'est un fait, c'est dit, c'est répété. Pourquoi ? Ben on sait pas, ils sont attirés l'un par l'autre et point. Leur relation n'est pas du tout travaillée et les seuls problèmes qu'ils rencontrent sont le fait d'autres personnages : Kyle, Tess, le père de Liz.... Finalement, ça ne raconte rien. Rien n'évolue, d'ailleurs même leurs personnages n'évoluent pas (Liz peut-être qui sort de son rôle de fille bien sage mais ce n'est pas très subtil). Au final, leur relation est la moins captivante de toutes. Comme dans Twilight, les personnages secondaires sont infiniment plus intéressants.
Michael et Maria : les deux meilleurs amis. Michael (Brendan Fehr) est sans doute celui qui bénéficie du meilleur développement. Son histoire est touchante : mal aimé et maltraité dans sa famille d’adoption, vivant dans une caravane moisie avec un homme violent et alcoolique, il est impulsif, méfiant et maladroit dans ses rapports avec les autres. Comparé à Max qui a un environnement confortable, une belle maison, des parents aimants et qui lui reproche sans arrêt son attitude (antipathique vraiment!), Michael est celui qui veut le plus connaitre ses origines et retrouver sa famille car il ne se sent pas à sa place à Roswell (sur Terre même) avant de finalement être le seul à vouloir rester et accepter sa condition d'humain. C'est sans compter sur sa relation avec Maria (Majandra Delfino), fille fantasque et hypersensible. Les deux se chamaillent souvent, peinent à se comprendre mais ont une vraie complicité. Cette histoire d'amour est dans ce sens plus réaliste que celle de Max/Liz car justement imparfaite. Maria est la seule à finir par craquer en disant qu'elle ne veut plus être impliquée dans les histoires extraterrestres (ce qui peut se comprendre) et à se poser des questions, etc.... Bref, on a un vrai développement de personnages avec ce couple qui apporte également une bonne dose d'humour.
Isabelle : la figure féminine du trio extraterrestre interprétée par Katherine Heigl, je ne vais pas écrire autant que pour les autres mais pour résumer, son personnage est un des plus intéressant et évolue réellement mais le tout est souvent balayé au profit des autres personnages ou de l'intrigue.
Les Valenti : personnages récurrents. Antagonistes pendant la première saison, alliés pour les deux suivantes. J'aime beaucoup le père et le fils mais ils sont aussi les protagonistes les plus sous-exploités de la série. Et c'est regrettable.
CONCLUSION
Roswell est une bonne série pour ados, un peu naïve, parfois niaise, assez ringarde. Cependant, elle n'a aucune prétention et reste en cohérence avec le public visé. Les séries pour ados à présent sont trop destinées à un public adulte. Personnellement, je suis contente d'avoir grandi avec ce genre de séries. Son potentiel a été gâché par une mauvaise écriture et une fin, certes qui conclue l'histoire, mais qui n'est pas à la hauteur de ce qu'on pouvait espérer. Alors 6/10 est une note attribuée en fonction de son contexte : les séries des années 2000 qu'on a adoré.
Un gros Big Up pour le générique interprété par Dido, "Here with me" :)