Pourquoi les deux premiers épisodes produisent-ils une impression désastreuse durable ? C'est très simple, cela tient en quelques mots : Dieu que l'actrice principale est mauvaise ! Il faut du temps pour s'accoutumer à ses mimiques outrancières et à sa dégaine adolescente, qui éclipsent absolument tous les autres aspects de cette série, au demeurant dotée de vraies vertus. Heureusement, à partir de l'irruption de Fiona, personnage retors campé avec aplomb par la Kalinda de The Good Wife, les choses s'emballent et on peut mettre un peu de côté la fascination mêlée de répulsion qui avait jusque là tout phagocyté. Les autres acteurs sont plutôt bons, pourtant. Et l'histoire ne démérite pas spécialement. En prime, le format très court est un véritable atout; on n'a pas le temps de se lasser, et la tension dramatique de chaque fin d'épisode contraint le scénario à un dynamisme assez bienvenu. Je souligne aussi le personnage épatant d'une taxidermiste peu conventionnelle, incarnée par la réalisatrice elle-même. Et je passe sur une fin catapultée sans grand ménagement et grevée d'invraisemblances spatiotemporelles gênantes, parce que, malgré tout, la dernière impression est plutôt bonne. Il faut quand même que je revienne sur les dérives immatures du personnage féminin principal, qui interpelle grandement : m'enfin, tout de même, peut-on réellement proposer un profil psychologique pareil comme étant plausible voire sympathique ? En est-on vraiment là de l'autre côté de l'Atlantique, dans la mise en scène de ses réactions quotidiennes, comme pour un one person show permanent et vain ? Je tiens à exprimer mes craintes sur la contagion possible de ces clowneries indignes... J'étais déjà plutôt allergique à la dictature de l'émotion, mais si elle plus elle s'accompagne de gesticulations grotesques et de distorsions faciales simiesques, là, je dis carrément non. L'héroïne donne l'impression de s'adresser en permanence à un public de cirque, trop disposé à applaudir à ses moindres réactions, comme s'il lui fallait des témoins constants à ses irruptions émotionnelles infantiles. Que du coup elle semble provoquer et outrer pour obtenir de silencieux applaudissements. Usant. Et aux antipodes des performances d'acteurs qui m'enthousiasment le plus, généralement tout en retenue et en subtilité. Bref, à bas le grotesque et vivement un retour à des relations humaines un peu dignes et matures...