Run with the Wind
7.9
Run with the Wind

Anime (mangas) NTV (2018)

Voir la série

Quand le marathon devient une philosophie de vie et que courir change plus que tes mollets

Run with the Wind, diffusé sur NTV en 2018, c’est la série qui prouve que même si l’on commence la course avec l’enthousiasme d’un koala un lundi matin, on peut finir par y trouver la passion d’un marathonien qui court après la gloire et, accessoirement, un bon repas. L’histoire suit Kakeru, un ancien coureur talentueux à l’esprit tourmenté, et Haiji, un étudiant rêveur et manipulateur (dans le bon sens, promis) qui a décidé que transformer une bande de colocataires amateurs en équipe de marathon était l’idée du siècle.


Le point de départ est simple : Haiji convainc, ou plutôt piège, ses neuf colocataires en leur faisant croire que la maison qu’ils partagent est en réalité le QG d’un club de course. La diversité des personnages est un véritable buffet de personnalités : du génie du jeu vidéo qui considère que courir est une perte de temps aux frères qui courent comme s’ils faisaient une promenade digestive après un gros repas, chacun amène son lot de répliques et de moments mémorables. On se demande rapidement si l’équipe a plus de chances de battre un record ou de finir par se rouler dans l’herbe, en train de rigoler, faute de souffle.


Là où Run with the Wind excelle, c’est dans sa capacité à donner vie à chaque personnage avec un soin qui dépasse celui de la simple caricature. On s’attache à leur évolution, non pas seulement parce qu’ils courent de plus en plus vite, mais parce qu’ils se révèlent à eux-mêmes et aux autres à travers les kilomètres avalés et les crampes partagées. L’intrigue principale, celle de participer au légendaire Hakone Ekiden, devient vite le symbole d’une quête beaucoup plus vaste : celle de la persévérance, de l’amitié et de la redécouverte de soi. C’est un peu comme si on avait mis de l’introspection dans une paire de baskets.


Visuellement, l’animation capture à merveille la dynamique de la course, le souffle du vent dans les cheveux et la tension palpable lors des compétitions. On sent presque la douleur des muscles endoloris, le poids de chaque foulée, et la satisfaction qui illumine les visages des personnages après une bonne session d’entraînement. Les paysages et les scènes de nuit où l’équipe court sous les étoiles ont un petit quelque chose de poétique qui donne envie de sortir et de trottiner, même si c’est juste jusqu’au frigo.


L’un des points forts de la série est sans conteste sa bande-son. Les musiques d’accompagnement ajoutent de la profondeur aux moments cruciaux, qu’ils soient marqués par le triomphe ou le doute. Les dialogues, quant à eux, oscillent entre l’humour et la philosophie, rappelant que même dans une série sportive, il y a toujours de la place pour un monologue sur la beauté de courir après ses rêves (littéralement et métaphoriquement).


Mais tout n’est pas qu’entraînement et discours motivants. Run with the Wind sait aussi distiller des moments légers et comiques. La dynamique de l’équipe, avec ses chamailleries et ses encouragements bancals, est un délice. Mention spéciale à Nico-chan, l’ancien fumeur qui essaie de survivre aux entraînements sans laisser ses poumons sur le bitume, et à Prince, l’amoureux des mangas qui court avec la grâce d’un escargot motivé mais qui, étrangement, touche au cœur plus qu’aucun autre.


Certes, l’intrigue prend parfois son temps, et certaines phases d’entraînement peuvent sembler répétitives, mais c’est aussi ce qui rend la progression des personnages crédible et inspirante. On apprend à apprécier le chemin autant que la destination, même si cette dernière est un marathon de plus de 200 kilomètres qui donnerait des cauchemars à n’importe qui ayant un minimum d’amour pour ses genoux.


En résumé, Run with the Wind est bien plus qu’une simple série sportive. C’est une ode à la résilience, une exploration des liens humains et de la découverte de soi à travers l’effort partagé. C’est l’histoire d’un groupe de jeunes qui, au-delà de la ligne d’arrivée, trouvent quelque chose de bien plus précieux : une raison de continuer à courir, ensemble. Si vous cherchez une série qui vous fera rire, réfléchir et peut-être même enfiler des baskets (ne serait-ce que pour aller saluer le voisin), ne cherchez pas plus loin.

CinephageAiguise
9

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleures séries de 2018

Créée

le 8 nov. 2024

Critique lue 2 fois

Critique lue 2 fois

D'autres avis sur Run with the Wind

Run with the Wind
Tanja
8

Cours !

Commençons par Kaze ga Tsuyoku Fuiteiru titré Run with the wind en France. Cet anime est adapté d’un roman de l’auteure Shion Miura paru au Japon en 2006. Tous les romans de cette écrivaine semblent...

le 7 nov. 2018

6 j'aime

1

Run with the Wind
Sokayami
9

Courir, c'est....

Il y a 4 ans, dont en 2017 , j'avais commencé à regarder cet animé. Résultat, je l'ai drop après 2 épisodes car les animés de sports n'était pas un monde pour moi. Tout comme cette animé,...

le 4 oct. 2021

3 j'aime

2

Run with the Wind
Bladeal
7

Point de vue theorique (no spoil)

L'anime ne fait pas que soulever des questions, il y répond sans s'imposer, de façon délicate, en laissant les personnages s'exprimer. Ces questions peuvent être évoquées pour n'importe quelle...

le 8 avr. 2019

3 j'aime

Du même critique

Hippocrate
CinephageAiguise
8

Quand le stéthoscope pèse plus que l’épée et que la garde devient une épopée

Hippocrate, diffusée sur Canal+ en 2018, c’est un peu comme si Urgences avait passé six mois en stage intensif dans un hôpital français en pénurie de personnel, où l’humour noir se mélange aux...

le 8 nov. 2024

2 j'aime

Genèse - Superman, tome 1
CinephageAiguise
7

Superman en jean, mais pas encore en puissance

Genèse - Superman, tome 1, c’est un peu comme voir un super-héros au tout début de sa carrière, encore en rodage : prometteur, parfois maladroit, mais pas tout à fait à la hauteur de son S...

il y a 6 jours

1 j'aime

D’argent et de sang
CinephageAiguise
7

Quand les billets font plus mal que les balles

D’argent et de sang, c’est comme un polar financier qui aurait décidé de s’habiller en thriller haut de gamme. Canal+ nous plonge dans une histoire où le crime ne se passe pas dans les ruelles...

il y a 8 jours

1 j'aime