Sabagebu pourquoi ? Sabagebu comment ?
D'une certaine façon Sabagebu peut être appréhendée comme une éloge à la diversité créative qu'une équipe en roue libre peut produire, une ode à la création alambiquée seul miroir de l’hystérie collective à laquelle notre société et surtout la société nippone est en proie.
Et pourtant l'esthétique n'a rien de fantasque et se permet de suivre à la lettre le cahier des charges soumis aux "animés génériques que toi même tu sais que ça aura un peu de succès en surfant sur la vague comme les autres". On passe de l'étudiante la plus âgée qui officie en tant que chef de meute, la simili loli, la mutique aux soliloques quasi inexistants en passant par l'éléphantesque mammaire propre aux animés pour finir par une héroïne qui n'a rien de très originale. On oublie pas la mascotte aussi anormale que quinteuse et qui malheureusement ici ne fera pas forcément vendre beaucoup de produits dérivés bien qu'elle puisse trouver un certain public je le sais.
Et pourtant tous ces personnages à l'apparence lisse sont funambulesques à souhait, la chef est dérangée, la mutique fan de cosplay et un peu dérangée, la loli masochiste, l'éléphante naïve (bon là par contre aucun effort le personnage est nul mais apportera le lot de fan service auquel tout animé de ce genre à besoin), le personnage principal est dépravée et sadique ce qui fera d'elle la parfaite Jerry du duo comique qu'elle forme à ses dépens avec la loli Tom. Et enfin la mascotte qui sous ses airs de personnages désintéressé est juste un gag sur pattes.
A la manière d'un tableau de Pollock l'animé s'évertuera à présenter avec moult fulgurances et d'actions amphigouriques que chaque actions réalisées sans vocation finira par trouver une réponse cabalistiques du spectateur envers le résultat proposé.
Chaque épisode se veut la représentation certes érodée mais toujours prenante d'une étoile filante, le calme plat de l'introduction parfois agitée dans le ciel tantôt assez éclairée tantôt rassasié d'encre se laissant aller à laisser pour quelques secondes dans un espace temps dilué les quelques lueurs écarlates de l'étoile filante.
L'éclat se fait alors sentir et les émotions du spectateur, poupard finissent par jaillir au travers de vigoureuses levées de zygomatiques. Malheureusement rien n'est éternel et comme l'étoile filante les émotions se diluent finalement une fois la fulgurante lumière perdue dans l'obscurité, alors l'épisode s'achève et les étoiles fixes reprennent leur place pour que le spectateur oublie en un éclair qu'il vient d'être le témoin de la naissance et la destruction de ce qu'il a aimé ne serait-ce qu'une seconde.
Sabagebu n'a ni vocation ni désir d'être, Sabagebu est le résultat d'une hypothermie avancée, des troubles de conscience.