Sailor Moon... Anime culte et polémique, qui divise autant qu'il rassemble...
Pour faire simple : les garçons auront une tendance certaine à la moquerie, due à un conditionnement remontant à l'enfance-adolescence, se résumant à "c'est pour les filles", sans y voir beaucoup plus loin... Puis il y aura les filles qui rejettent le côté girly et riront donc à gorge déployée à l'évocation de Sailor Moon (intériorisation du patriarcat ?). ... Comment ça, on sent le traumatisme de l'école primaire ?! ;)
Après ce flot de généralités et de raccourcis faciles rentrons dans le vif du sujet : pour faire simple, Sailor Moon est LA magical girl de combat et de groupe. Eh oui, le combo sentaï-magical girl était inédit jusqu'alors, devenu depuis le mètre étalon du genre.
Jouissant d'un chara-design agréable mais d'une animation, il faut bien le reconnaître, assez médiocre, Sailor Moon est néanmoins un bon petit anime qui gagne vraiment à être redécouvert. Il faut néanmoins prendre en compte la structure répétitive de l'anime: la plupart des épisodes ont le même schéma narratif (monstre du jour, combat, Moon empotée, rose de la potiche masqué et épilogue heureux) et ça peut vite se révéler lassant, j'en conviens. Sur une saison de 46 épisodes, seul 13 font réellement avancer l'histoire. MAIS ces épisodes "redondants" ne sont pas exempt de qualité pour autant. Certains sont extrêmement drôles et surtout ils développent les protagonistes, héros comme ennemis.
Sans fan service graveleux dont l'animation japonaise est gangrenée à l'heure actuelle - pas de vue racoleuse sur les petites culottes... désolé de vous décevoir -, la série met en scène des personnages avec leurs qualités et leurs défauts. OUI, tout le monde a voulu baffer Usagi/Bunny/Sailor Moon a un moment ou à un autre de la série tant elle peut être insupportablement bête mais c'est justement le point fort de la série : une très bonne caractérisation, où l'on finit par s'attacher aux personnages pour leurs qualités mais AUSSI finalement pour leurs défauts. Toutes les guerrières, sous leurs apparences archétypales, sont beaucoup plus nuancées que ce peut laisser présager le postulat de base de l'anime.
Alors oui, il y a de la nunucherie mais pas plus que dans énormément d'autres animes et il faut souligner également la présence d'un second degrés assumé et rafraîchissant, n'hésitant jamais à se moquer de son héroïne principale ou des discours à rallonge de mise en garde - second degrés qui manque cruellement à beaucoup d'autres animes (estampillés pour garçons, entre autres).
La série possède également des épisodes d'une intensité dramatique inattendue dans ce genre de programme qui relève une fois de plus l'intérêt - en règle générale les derniers épisodes clôturant la saison.
Rajoutez à ça une mythologie développée aux longs des saisons et des méchants aussi travaillés que les héroïnes et vous obtenez un excellent animé malgré les a priori qu'il véhicule. Mais pour savoir tout ça, il faut l'avoir regardé...
Il faut dépasser les premiers épisodes un peu laborieux - à partir de l'arrivée de Sailor Mars, la série trouve son rythme. Sur les 46 épisode de la 1ère saison, je n'en retiens véritablement que 25, dont seulement 13 de réellement déterminants... (comme dit plus haut)
Pour une saison 1 "accélérée" : 1, 6, 8, 10, 11, 12, 13, 14, 19, 22, 23, 24, 25, 31, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39, 42, 44, 45 et enfin le 46 ! Certains sont anecdotiques mais me font bien marrer malgré tout.
Bref, laissez une nouvelle chance à cet anime injustement décrié et qui est loin de se cantonner à un public féminin malgré la manière dont on l'a vendu en France et le conditionnement qui en a découlé...