L'histoire est vraiment intrigante et amenée avec beaucoup de subtilité. Les personnages sont dessinés en profondeur, d'une grande complexité. Les convictions, les contextes familiaux, les tempéraments, l'état psychologique se mélangent de manière explosive et l'on voit l'impossibilité de certaines relations. Sauf que l'amour, les sentiments dépassent ces barrières morales. C'est bel et bien un Romeo et Juliette, à ceci près que dans cette fiction l'amour entre les deux jeunes protagonistes n'est jamais vraiment assumé. Il explique les revirements, plutôt que l'inverse, là où dans la pièce de Shakespeare c'est l'amour qui tissé d'un fil particulier les intrigues annexes. Après l'épisode pilote d'une remarquable puissance et beauté (la photographie, la lenteur, les silences, les rondes de rennes), la série traine un peu des pieds avec des rebondissements pas toujours pertinents. On sort à l'univers d'un univers fictionnel réaliste mais poétique, pour aller vers une sorte de conte qui finit bien. Et cette concession endommagé le reste de la série qui se noie dans les bons sentiments (la soeur qui veut manifester pour faire plaisir et qui se blesse au point d'être quasi paralysée, le mea culpa de l'université, l'internement de la mère...). Une phrase du dernier épisode résume cependant l'intérêt de la fiction : ce que l'université est censée être comme lieu de contradiction, de débat, d'innovation, de réflexion. Et derrière, ce que faire société implique de compromis, d'empathie et d'échanges compréhensifs entre plusieurs points de vue.