La vallée des larmes

Évolution de l’œuvre de Bergman de 1973, Scenes From a marriage est une vraie belle surprise même si elle n’a a priori rien à voir avec avec cette dernière, en dehors peut-être du nom au générique de Daniel Bergman, fils dudit Ingmar Bergman qui intervient sur la série en temps que producteur exécutif.

La série est courte mais éprouvante : 5 chapitres d’environ une heure chacun dans lesquels l’écart se creuse rapidement et sûrement entre deux amants. La distance devient de plus en plus grande entre eux et on comprend vite qu’un éventuel retour en arrière ne sera pas possible. Distance que Mira (Jessica Chastain), allonge seule. Il en devient même agaçant de voir Jonathan (Oscar Isaac) se plier en quatre pour sa (quasi ex) femme et tenter de réparer quelque chose qu’il n’a même pas cassé.

L’atout principal de la série réside sans doute dans cette alchimie entre les deux personnages (mais également entre les deux acteurs, dont le duo a déjà été porté à l’écran). Leur interprétation est très juste et il n’est pas difficile de se mettre à la place de l’un ou de l’autre, tant leur jeu ne semble pas en être un. La série se prêterai d’ailleurs plutôt bien a une transposition au théâtre.

Des 5 épisodes, il en ressort quasiment 5 heures de disputes, de pleurs et d’incompréhensions. L’épisode 4 est le point culminant de la série, la convergence de lignes qui se sont dessinées 3 épisodes durant pour se rejoindre dans un fracas bouleversant.

Concernant les courtes introductions « meta », je trouve qu’elle apportent un recul nécessaire pour ne pas trop prendre a cœur le déferlement d’émotions tristes et négatives et ainsi ne pas (trop) sombrer dans un pessimisme cruel vis-à-vis des relations amoureuses. « Ouf, ce n'est qu’une fiction. »

À moins que …