Le triangle amoureux qui tourne plus mal qu’un Soap à minuit (et plus cruel qu'un quiz raté)

School Days, c’est ce genre d’anime qui commence comme une comédie romantique classique, où tu te dis : "Oh, encore une histoire de lycée avec des triangles amoureux et des déclarations maladroites". Mais ce que tu ne vois pas venir, c’est que cet anime a décidé de brûler toutes les règles du shôjo classique pour plonger dans un marécage de drames sentimentaux, de trahisons dignes d’un soap opéra... et d’un final qui te fait dire "Mais qu’est-ce que je viens de regarder ?"

L’histoire suit Makoto Itou, un lycéen au cœur tendre mais un peu à côté de ses pompes, qui tombe amoureux de Kotonoha Katsura, une fille timide et douce. Jusque-là, rien d’extraordinaire : c’est le bon vieux coup du gars maladroit qui essaie de conquérir la fille parfaite. Mais rapidement, l’intrigue prend un virage pas franchement romantique avec Sekai Saionji, une autre lycéenne et amie de Makoto, qui décide non seulement de l’aider à sortir avec Kotonoha, mais aussi d’entrer dans la compétition pour le cœur de Makoto. Voilà le triangle amoureux classique qui semble s’installer... sauf que School Days n’a rien de classique.

Ce qui suit, c’est une succession de choix de Makoto qui passent de "Mais pourquoi tu fais ça, Makoto ?" à "Tu veux qu’on te déteste, c’est ça ?" Le garçon, plutôt que de naviguer délicatement dans ce triangle amoureux, décide de foncer droit dans le mur, enchaînant trahisons, mensonges et comportements douteux. Si au début tu espérais un peu de romance avec des hésitations adolescentes mignonnes, tu réalises vite que Makoto est plus un antihéros qu’un héros, et que ses décisions ne mènent qu’au chaos. Le gars est un peu comme une grenade dégoupillée lancée dans une salle de bal : tout explose autour de lui.

Visuellement, School Days est plutôt classique : des décors de lycée, des personnages aux visages expressifs mais tout à fait dans la norme de l’animation de l’époque. L’esthétique n’a rien d’exceptionnel, mais elle fait le job. Là où la série se distingue, c’est dans sa capacité à créer du malaise. Le contraste entre les visuels assez doux et la noirceur de l’intrigue qui évolue peu à peu crée une ambiance presque oppressante. Chaque nouvel épisode devient un pas de plus vers un abîme sentimental.

Les personnages féminins, notamment Kotonoha et Sekai, passent de rivales amoureuses un peu naïves à des figures tragiques, chacune gérant mal ses sentiments face à Makoto, qui semble faire tout ce qu'il peut pour compliquer leur vie (et la sienne). Et plus on avance, plus tu te dis que l’anime prend un malin plaisir à détruire tout espoir de rédemption. Tu sais qu’il n’y aura pas de happy ending tout rose, mais tu n’es pas préparé pour la manière brutale dont tout va déraper.

Parce que oui, School Days est surtout connu pour son final qui prend un virage à 180 degrés. Si tu pensais que l’histoire allait se conclure avec une déclaration d’amour gênante dans un coucher de soleil cliché, tu es à des années-lumière de la vérité. Le dénouement est choquant, brutal, et laisse un goût amer, comme si l’anime avait voulu te punir d’avoir espéré un peu de douceur au milieu de tout ce drame.

Cela dit, School Days n’est pas sans défauts. Le principal problème, c’est que l’on finit par détester presque tous les personnages. Makoto, bien sûr, accumule les mauvais choix jusqu’à devenir insupportable. Il passe de personnage principal maladroit à un protagoniste que tu as envie de secouer violemment. Sekai et Kotonoha, quant à elles, perdent toute complexité pour devenir des stéréotypes de filles en compétition pour l’amour d’un gars qui ne les mérite pas. Le manque de profondeur psychologique rend leurs réactions parfois difficiles à comprendre ou à supporter.

Le rythme de la série est aussi un peu inégal. Les premiers épisodes donnent l’impression d’une romance lycéenne banale avant que le drame ne s’accélère et que tout ne s’effondre sur lui-même. On passe de scènes plutôt lentes à des moments de tensions extrêmes, ce qui peut désorienter. L’évolution des relations est tellement précipitée que cela en devient presque irréaliste, avec des personnages qui changent d’attitude en un clin d’œil, juste pour le choc.

En résumé, School Days est une série qui commence comme une comédie romantique légère avant de sombrer dans le drame psychologique et les intrigues sentimentales tordues. C’est une sorte de soap opéra cauchemardesque où chaque décision empire la situation, jusqu’à un final choc qui laisse les spectateurs bouche bée. Si tu cherches une romance douce et mignonne, passe ton chemin. Mais si tu es prêt à affronter le chaos émotionnel et à voir une histoire d’amour se détruire sous tes yeux avec autant de subtilité qu’un train déraillant, School Days pourrait te captiver. Mais attention, l’amour peut vraiment faire mal...