L'anime dans toute sa cruauté
School Days, anime ayant fait énormément parler de lui du fait du culot qu'il a fait preuve en exposant des points de vues si osés. Datant de 2007, il est tiré d'un jeu vidéo de simulation de drague du même nom, et il comporte douze épisodes. Voilà pour les présentations, dans cette critique nous essaierons avec une approche méthodique de déceler les éléments qui se cachent derrière cette œuvre qui dénonce un tas de problématiques de manière explicite.
I.) Le triangle amoureux.
Commençons alors par le plus gros de la critique qui est la trame de l'histoire. Makoto est un lycéen ordinaire qui est secrètement amoureux de Kotonoha qui prend la même ligne de train que lui pour se rendre au lycée chaque matin. Kotonoha est aussi amoureuse de lui mais du fait de sa timidité elle n'ose pas faire le premier pas, chose que n'ose pas faire Makoto non plus. Et c'est à ce moment-là que Sekai étant la troisième antagoniste, va tout arranger pour que les deux puissent sortir ensemble. Assez pour le synopsis, là n'est pas le but d'autant plus qu'il est très bien fait sur la fiche de l'anime. Mais je vous donne ce début d'histoire pour mettre en place la base de la réflexion que nous allons étoffer plus tard. Il est donc question d'un triangle amoureux car il se trouve que Sekai est aussi amoureuse de Makoto, ce qui constitue les rouages même du scénario. Car en effet tout part à partir de là, et tout tourne autour de ce problème que le personnage principal masculin n'arrivera pas à régler. Il sera tout simplement perdu et fera un amalgame entre ces sentiments et ses pulsions sexuelles, la barrière entre les deux il ne la distinguera pas. D'où la première problématique concernant la sincérité de nos sentiments, car Makoto aime sincèrement Kotonoha et ce du début à la fin, mais les tentations incessantes dont il sera livrer vont le déstabiliser. Et c'est dans ce stade là que l'anime peut se montrer cruel envers le spectateur, car nous sommes exacerbés de voir les choix de Makoto qui affectent les choix des autres personnages, ce qui amène des tournures dans le scénario de plus en plus dramatiques. Mais le piège est de condamner Makoto, car ce personnage est le jouet de son propre destin, victime et bourreau, il est responsable de tous les malheurs et pourtant il n'est à l'origine d'aucun de ces malheurs, juste victime des vices de toute les filles présentes autour de lui. En effet, si Makoto et Kotonoha auraient été seuls, tout ce scénario n'aurait pas eu lieu. Le véritable fautif n'est donc pas Makoto, mais plutôt son manque de maturité sur le plan amoureux accompagné d'une recherche de soi propre à l'adolescence.
II.) L'univers des jeunes adultes.
Je voudrais signaler un détail important que peu de personnes remarquent, aucun adulte n'est dessiné dans cet anime. On entend certes rarement le professeur ou la mère de Kotonaha parler mais jamais ils apparaissent à l'écran. Les seules acteurs sur scène sont lycéens (et les petites sœurs des personnages) témoignant un monde où les adolescents sont livrés à eux-mêmes, telle une mini civilisation où les citoyens sont immatures et désemparés face à leur propre manque affectif. C'est là la deuxième problématique soulevée ici, étant le malaise que partagent tous ces adolescents alors qu'ils veulent tous avoir une première approche avec l'amour, chose qu'ils n'obtiendront pas car victimes de leur impatience. Surtout dans le cas de Makoto, c'est son impatience qui a été la première cause de ces malheurs, reflétant parfaitement l'immaturité de l'adolescent pour gérer ses sentiments, il choisit la facilité lui apportant le plaisir dans l'immédiat. Autant dire que cette facilité n'apporte en rien de vrais sentiments mais juste des histoires d'un soir qui ne vont en fait que le désorienter dans son fastidieux travail de remise en question, notamment du point de vu sentimental. On pourrait donc en déduire que le comportement exécrable de Makoto n'est que le reflet d'un adolescent perdu entre ses désirs et ses sentiments, chose qui est accentué par un environnement malsain qui le met en proie à la tentation.
III.) La réalisation.
L'anime datant de 2007, les graphismes ne sont pas époustouflants mais sont tout de même corrects, en gros ce n'est pas moche mais ça ne fait pas rêver non plus. L'OST n'est pas particulièrement bon non plus, pas suffisamment présent pour être mémorable. L'opening ne m'a pas séduit, mais les ending sont vraiment de qualités, changeant en fonction des épisodes. Si vous avez envie de le visionner, je vous conseille vivement de le regarder en VOSTFR et surtout pas en version française car les voix françaises sont selon moi incompatibles avec les personnages, en gros elles sont totalement ratées. Sinon la réalisation est de qualité, certes développée de manière simple, mais vous aurez compris que le gros point fort de School Days se trouve dans la psychologie de ses personnages.
Conclusion
School Days peut déplaire pour des raisons compréhensibles, il sort totalement des normes morales qu'on a l'habitude de montrer à la télé, et il fait extrêmement mal du fait du malaise qu'il crée chez le spectateur. Cependant il reste une réussite dans son originalité, avec du recul j'ai beaucoup apprécié cette œuvre qui m'a transporté dans un monde ô combien cruel, mais cruellement similaire au nôtre.