Je vous préviens d'entrée, ça va spoiler.
C'est mon deuxième anime "harem" donc je n'ai pas la culture nécessaire pour pouvoir les comparer aux autres oeuvres du genre donc je ne vais pas entrer dans les "quelle fin inattendue, aux antipodes de ce qu'on voit habituellement !" Mais c'est pas forcément un mauvais point puisque j'ai pu suivre School Days sans avoir à faire des comparaisons à chaque passage, j'ai pu l'apprécier en tant qu'unité.
Adapté d'un Light Novel qui a eu une bonne réputation au Japon, School Days est le genre de cas qui ne laisse personne indifférent. Y a qu'à voir les autres critiques déjà présentes sur le site qui le concernent, on passe de l'adoration à la punition divine.
L'histoire nous montre un jeune lycéen (Makoto) qui est épris d'une fille de son bahut (Kotonoha) mais qui est trop timide pour l'aborder et suite à un délire de portables avec une camarade (Sekai), elle lui propose de l'aider à se rapprocher de son amour. Pourquoi ? Bah on sait pas vraiment en fait, en tout cas au début de l'intrigue.
Avant de continuer de parler un peu du reste de l'histoire, je tiens tout de suite à donner mon point de vue sur Makoto. Sur beaucoup de critiques que j'ai pu lire, je trouve qu'on met pas assez en avant la psychologie des personnages et surtout celle du héros. Le seul qualificatif que la plupart des gens ont en pensant à Makoto c'est que c'est un bâtard (ou synonymes du mot) bref un antihéros bête et méchant mais y a-t-il vraiment que ça à tirer du perso ?
Evidemment non car la force de School Days c'est d'avoir plutôt bien traité de l'approche de ce fameux apprentissage quand la libido fait surface dans nos corps purs et Makoto en est le premier "atteint". Sérieusement, reprenez le début de l'intrigue : Makoto ne demande rien à Sekai vis à vis de Kotonoha il se satisfait de la regarder au loin tous les jours... C'est elle qui le pousse vers ces choses nouvelles et qui finira par le précipiter dans la tombe. Parce que je suis désolé mais Makoto n'est pas l'enfoiré du siècle non plus, il ne manipule personne pour arriver à ses fins. A pratiquement chacun de ses rapprochements avec les filles de l'intrigue, ce sont elles qui vont vers lui pour une raison X ou Y qui n'est pas forcément de coucher certes mais lui ne demande rien la plupart du temps. Sérieusement, si vous aviez l'occasion de vous faire aborder par plusieurs filles alors que vous commencez à découvrir votre sexualité ET qu'en plus elles se "donnent" à vous vous refuseriez ?? Bon j'ai conscience que cette question tout le monde ne peut pas y répondre mais imaginez quoi.
Mais évidemment il s'agit pas d'être l'avocat du diable et de défendre corps et âme Makoto, il a aussi ses vices. Il profite de la situation notamment en esquivant toute forme de responsabilité quand des situations gênantes lui tombent dessus et fait preuve d'un certain mépris envers les sentiments d'autrui à la fin. Mais la mèche a été allumée au préalable et avec cette proximité qu'il aura toujours + avec les autres protagonistes il finira lui-même piéger par ses propres désirs, incapable de se retenir de cette nouvelle drogue qu'il a appris à connaître.
Et on suivra ces petites intrigues jusqu'à la fin de l'anime qui a beaucoup fait parler comme je l'ai dit au début. J'ai été moi-même un peu surpris par la tournure des événements dans le dernier épisode...
Malheureusement, il y a quelques défauts dans School Days qui ne peuvent me faire vraiment apprécier la bande à Makoto.
Déjà il y a des personnages secondaires vraiment inutiles au récit : Sawanaga et Hikari.
Sawanaga c'est le pote de Makoto mais il sert à rien... Et comble de l'inutilité cosmique : Il est suggéré qu'il y a eu un rapprochement entre lui et Kotonoha (alors délaissée) mais ça n'a aucune putain d'incidence sur l'histoire. Et Hikari c'est un des nombreux persos féminin mais son rôle est vraiment étrangement défini : D'abord amoureuse de Sawanaga, elle finit par coucher avec Makoto probablement attirée par toute la testostérone qu'il a emmagasiné en quelques semaines. Mais là encore ça n'a pas vraiment d'incidence sur le récit à part montrer que Makoto ne maîtrise vraiment plus son activité sexuelle. Tiens d'ailleurs parlons-en, si Makoto c'est un enfoiré, c'en est pas une elle ?
De manière générale les persos de School Days sont relativement creux. Ils n'ont pas vraiment de traits de caractère, c'est lisse au possible. Ils ne sont caractérisés que par leurs actions finalement, sinon on ne sait rien d'eux. Vous allez me dire qu'on s'en fout dans le fond mais ça la fout un peu mal quand on peut pas s'attacher à qui que ce soit dans une oeuvre.
Y a aussi la fin que je trouve pas terrible. Elle est pas mauvaise, et surtout elle a le mérite de surprendre un peu avec les deux filles qui deviennent psycho mais elle ne me satisfait pas. J'ai beaucoup parlé de cette relation difficile à la sexualité de Makoto qui est le coeur de l'anime et de le voir mourir des mains de Sekai, qui est celle qui a déclenché tout ça au final, je trouve presque que c'est maladroit. Au final avec cette fin, on retient surtout le côté débauche sexuelle en faisant pas mal l'impasse sur la psychologie du perso et je trouve ça dommage.
Bon après le light novel se déroule de cette façon : dans les bad endings il est possible de voir mourir Makoto par Sekai ou Kotonoha et ils ont juste respecté l'oeuvre jusqu'au bout avec la fin sanglante.
Bref pour résumer cet énorme pavé dont je suis surpris moi-même de l'avoir rendu aussi consistant, je retiendrai surtout de School Days que les enjeux sont plutôt réalistes et bien traités, je me suis totalement mis à la place de Makoto pendant la première partie de l'anime car je suis passé par ce genre de réflexions : est-ce que je l'aime vraiment ou est-ce que j'aime la sensation de la toucher ?Quelques scènes par-ci par-là valent aussi le coup d'être vues. A condition de ne pas vous arrêter à son apparence d'anime mièvre et fade.