Scooby-Doo, où es-tu ?
6.5
Scooby-Doo, où es-tu ?

Dessin animé (cartoons) CBS (1969)

Quand un chien peureux et une bande d’ados résolvent des mystères

Scooby-Doo, où es-tu ?, c’est un peu comme si une équipe de détectives privés avait été recrutée dans une classe de lycée, avec pour chef de file un chien incapable de prononcer une phrase sans que tout se termine en "ouh". Dans ce classique indémodable, la formule est toujours la même : un monstre terrifiant, une enquête pseudo-sérieuse, et à la fin, un méchant masqué qui se fait démasquer comme un candidat de télé-réalité pris en flagrant délit de fraude.


D’abord, il y a Scooby-Doo, le chien le plus peureux du monde, dont la principale méthode d’enquête consiste à fuir les fantômes tout en dévorant des Scooby Snacks et en se planquant dans des placards. Malgré ses airs de froussard, il finit toujours par résoudre l’affaire, souvent malgré lui, en trébuchant sur un indice ou en tombant sur le méchant déguisé. Scooby, c’est un peu le détective improbable, un Lassie sous acide, sauf que lui, il ne sauve pas les enfants des puits, il se fait poursuivre par des momies en carton-pâte.


Ensuite, il y a Sammy (Shaggy en VO), le hippie affamé qui pourrait passer des auditions pour un concours de mangeurs de hot-dogs entre deux enquêtes paranormales. Lui et Scooby sont les experts mondiaux de la "course sur place" : dès que le moindre bruit suspect retentit, ils s’enfuient, souvent pour finir coincés dans une situation encore plus ridicule. Leur relation est simple : tant qu’il y a des sandwiches gigantesques et des Scooby Snacks, ils sont prêts à faire face à n’importe quel monstre. Leurs interactions sont un festival de gags visuels et d’absurdité délicieusement rétro, avec une forte odeur de fromage fondu et de mystères.


Puis, on a Fred, le leader blondinet et propre sur lui, qui semble croire que chaque problème peut être résolu par la pose d’un piège aussi compliqué qu’une machine de Rube Goldberg. Fred, c’est le gars sérieux, celui qui a toujours un plan… même si, soyons honnêtes, ses pièges fonctionnent plus souvent par accident que par design. Mais bon, il a la mâchoire carrée d’un héros et le charisme d’un moniteur de colonie de vacances, alors on lui pardonne.


Daphné, elle, est souvent la demoiselle en détresse, bien qu’elle montre des moments d’ingéniosité de temps en temps. Elle est belle, stylée, et malheureusement souvent coincée dans des situations ridicules (comme se faire ligoter par un pirate fantôme ou tomber dans un trou). Mais sous ses airs de "fashionista" des années 60, elle est prête à en découdre avec n'importe quel monstre en pull synthétique.


Et enfin, Véra (ou Velma), l’intello à lunettes qui, sans surprise, résout toujours tout grâce à son esprit acéré et ses connaissances encyclopédiques. Mais soyons honnêtes, ce qu’on retient surtout de Véra, c’est sa fameuse réplique "Mes lunettes ! Je ne vois plus rien sans mes lunettes !" à chaque fois qu’elle les perd… ce qui arrive beaucoup trop souvent. Heureusement pour elle (et pour le spectateur), elle finit toujours par les retrouver, juste à temps pour démystifier le "monstre" et prouver qu'il s'agit encore une fois d'un escroc avec un masque à deux balles.


Le grand méchant, justement, est toujours une fausse créature surnaturelle : un fantôme, une momie, un monstre des marais… mais à la fin, c’est inévitablement un type louche déguisé, qui voulait soit voler un trésor, soit faire fuir les gens pour une arnaque immobilière. Chaque épisode se termine par le traditionnel démasquage, suivi du sempiternel "Et ça aurait marché, si ce n’était pas pour ces sales gosses et leur chien !". Une phrase culte qui résume tout l’esprit de la série : une bande d'ados et un chien trop gourmand qui viennent tout gâcher pour les méchants, semaine après semaine.


Visuellement, Scooby-Doo est un voyage dans le temps avec son esthétique colorée et psychédélique. Les décors sont volontairement kitsch : des châteaux hantés, des maisons abandonnées, des forêts brumeuses qui ressemblent à des décors de théâtre en carton. C’est le genre de paysage où tu peux facilement imaginer un ventriloque étrange ou un type en costume de loup-garou surgissant de derrière une porte qui grince (parce que oui, chaque porte grince dans cet univers). Le charme de l’animation rétro est indéniable, et même si les mouvements sont parfois un peu rigides, on aime ce côté artisanal qui ajoute à l’atmosphère fantomatique.


Et bien sûr, il y a l’humour. La série ne se prend jamais trop au sérieux, avec des dialogues parfois absurdes, des situations ridicules, et des gags visuels à la pelle. Entre les courses-poursuites dans des couloirs infinis, les portes qui mènent à d’autres dimensions, et les visages hilarants des personnages en pleine panique, Scooby-Doo est un pur plaisir régressif. C’est un dessin animé qui sait jouer avec le suspense sans jamais tomber dans le trop sombre, tout en gardant un ton léger et fun.


En résumé, Scooby-Doo, où es-tu ? est une série qui, malgré sa formule répétitive, parvient à captiver avec ses personnages attachants, ses mystères rocambolesques, et son humour bon enfant. C’est une aventure où le surnaturel est toujours démasqué, où l’amitié triomphe, et où un sandwich bien garni est la meilleure des récompenses après une course-poursuite avec un faux fantôme. Alors, prépare ton Scooby Snack, parce que même après toutes ces années, Scooby et sa bande sont toujours prêts à résoudre le mystère suivant avec style… et beaucoup de lâcheté.

CinephageAiguise
7

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le 15 oct. 2024

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