Nick's holidays on Earth

#1 [No country for old men]

Très bon lancement pour la nouvelle série Marvel. Dès la première scène, le ton, le cadre et l'atmosphère sont posés. Entre espionnage, instabilité géopolitique et paranoïa de tous les instants.

Le monde est une soupière au bord de l'implosion. Quelqu'un agit dans l'ombre pour le mener à sa perte. Ce constat suffirait à expliquer qu'il ne lui faut pas des héros mais bien des espions pour arrêter le plan à l'œuvre. C'est d'autant plus le cas que les responsables sont de vieilles connaissances du plus grand espion de l'univers Marvel.

Fury revient donc sur Terre pour mener cette mission. Sa dernière ? Il y a en effet comme une impression de chant du cygne dans ce premier épisode. Fury est fatigué, vieux, démoralisé. C'est un vétéran qui a connu trop de guerres et trop de pertes, et pourtant il doit se battre une nouvelle fois. A ses côtés, Maria Hill, sa plus loyale et dévouée agente, ainsi que Talos, un ami cher et un combattant lui aussi sur la fin. Veuf, fatigué, dépassé par une nouvelle garde de Skrulls sans pitié. Au milieu d'un conflit entre deux races qu'il respecte, chaque soldat tombé, d'un côté ou de l'autre, est une nouvelle plaie sur son cœur.

Cette atmosphère crépusculaire, pour ces vieux soldats, obligés de se battre une fois de plus, démarquent nettement de ce qu'on a pu constater auparavant dans les productions Disney+ de cet univers.

La fin de l'épisode continue sur cette même ambiance, où le terrorisme triomphe, où l'on ne peut se fier à aucun visage, où les blessures émotionnelles s'accumulent pour nos héros. Une fin déchirante qui va rendre cette histoire encore plus personnelle pour Fury. [7,5/10]

#2 [Invasion is real]

Episode extrêmement convainquant. Toute son introduction est une franche réussite. Le récapitulatif des événements de Captain Marvel puis le flashback de 1997 qui nous explique par continuité rétroactive l'ascension de Fury au sein des services d'espionnage avec toute la puissance d'un réseau clandestin Skrull à sa botte. Les premières graines de cette invasion de l'intérieure, c'est lui qui les a semées ; il avait tout mis en place et son départ pour l'espace a précipité l'inévitable. Cette scène d'introduction a aussi le très bon goût de nous faire un joli tour de passe-passe, en faisant semblé de servir à introduire la genèse de Gravik, elle cache en vérité l'apparition du personnage de Varra par lequel se conclura l'épisode au temps présent.

You keep your word, I will keep mine.

La transition avec le temps présent est brutal. La place rouge est en feu, Maria est morte, Fury semble perdu. Evacué de force, il plonge dans une camionnette tandis que le spectateur plonge dans le générique oppressant, qui à travers les différents lieux de pouvoir du monde moderne nous propose une Terre bleue envahie par une vague verte et une paranoïa de tous les instants.

Après une menace esquissée dans le premier épisode, elle se dessine ici. Un million de Skrulls déjà présents, certains aux plus haut postes de pouvoir. L'invasion était réelle, mais politique et non militaire. Avec le coup d'Etat de Gravik et son projet d'apocalypse nucléaire pour rendre la planète habitable par une seule des deux espèces, la guerre est déclarée. De plus, dans l'ombre, le projet du Super-Skrull apparait (historiquement un mélange des pouvoirs des quatre fantastiques dans un seul skrull, la série s'adapte à la réalité du mcu en nous proposant un mélange différent en perspective).

Tandis que Gravik monte, Fury poursuit une descente aux enfers. La mort de Maria - sur laquelle on revient via la scène touchante du rapatriement du corps - l'a profondément touché. Il s'éloigne de ses derniers amis (Talos), se fait lâcher par ses derniers soutiens (Rhodey). On espère le voir rebondir, en tout cas, lui ne semble pas en douter.

I am Nick Fury. Even when I am out, I am in

Enfin, côté espionnage de terrain, il faut se tourner vers la fin de l'épisode. Une responsable du MI6 que les russes laissent opérer en leur sein a de quoi intriguer. Gravik qui réussit l'extraction de son agent mais à cause des manigances de G’iah choisit de l'éliminer. La fille de Talos semble ainsi avoir définitivement choisi son camp et s'en sort habilement pour l'heure dans son rôle d'agent infiltré.

Les acteurs sont un énorme point fort de la série (Samuel L Jackson impérial dans les confrontations avec Talos et Rhodey), série qui jusqu'ici repose essentiellement sur des dialogues posés et passionnants ainsi qu'une thématique d'espionnage respectée. [8/10]

#3 [Extremis]

J'écris sur l'épisode 3 avec du retard et des souvenirs moins frais. Il faut aussi dire qu'il m'avait moins enthousiasmé. Il y a des bonnes choses dedans mais trop d'à peu près et de situations incohérentes ou qui posent questions, à la manière des shows super-héroïques CW d'antan. Le gars qui programme une attaque militaire gouvernementale majeure depuis sa maison et son fils qui joue aux jeux-vidéos à côté, ça pose question. Le même gars dont tout l'entourage et lui-même sont des skrulls ça fait beaucoup. Autre moment, Talos qui ampute Gravik (sans avoir connaissance de ses capacités de régénération nouvellement acquises) et qu'on laisse partir tranquillement est aussi étonnant.

Dans le positif, on a donc une présentation de la femme de Nick Fury, bien que le véritable crush du héros sur l'épisode est sans conteste Talos. On devrait renommer la série "Secret Love" pour cette bromance.

Enfin, G'iah est intéressante sur l'épisode. La fin marque le bout de son voyage en agent double. Toutefois, nulle inquiétude à avoir, la réponse à son sauvetage nous a été donnée plus tôt.[6/10]

#4 [Renew your vows]

Comme de coutume désormais, nous progressons dans les flashbacks. Nous sommes désormais en 2012, Fury vient de sauver le monde en assemblant les Avengers. Il retrouve sa femme pour un moment romantique dans un Paris fantasmé. Cela servira de rampe de lancement à une première partie d'épisode consacrée au dilemme qui les sépare à l'heure où les skrulls se radicalisent. La scène est émouvante, la réalisation trouve une bonne idée pour semer le doute. Si ce mariage arrive un peu de nulle part, ce qu'ils en font me plait pour l'heure.

Pour la seconde moitié, Fury retrouve son Talos chéri pour une opération "Olympys has fallen". Encore une fois, la série se rate sur certains détails. Gravik attaque-t-il avec des skrulls ou des humains ? A priori des skurlls, mais dans ce cas pourquoi ne laissent-ils pas des cadavres verts, ce qui donc entrerait en contradiction avec l'objectif de faire porter le chapeau aux russes ? A moins qu'ils ne soient tous des super-skrulls, mais dans ce cas pourquoi ne pas le montrer à l'écran !!? C'est dommage car la scène commence très prenante, a des bonnes idées, mais une accumulation de facilités mêlée à une réalisation pas très inspirée rend ce final beaucoup moins marquant qu'il n'aurait dû. [7/10]

#5-6 [Dark Reign]

La fin de la série déçoit. Le 5 sert pratiquement exclusivement de mise en place pour le grand final. Puis ce dernier parait à si petite échelle. C'est correct mais malheureusement sans saveur, rushé, et le tout sert uniquement de prétexte à la suite du MCU. Suite qui semble alléchante et intéressante certes, avec un nouveau climat géopolitique tendu, une chasse aux sorcières mondiales, des Skrulls aux aguets et une nouvelle coalition secrète dont G’iah est la figure de proue et que je retrouverai avec curiosité. Mais à toujours remettre à demain une grande œuvre, elle n'arrive jamais chez Marvel semble-t-il ces dernières années. Une série à regarder sans la moindre attente, je pense que j'aurais su l'apprécier davantage sans cette envie de croire que la montagne n'allait pas accoucher d'une souris. [5/10]