Much edgy, very angst

(Selector Infected Wixoss et Selector Spread Wixoss)

Les animes, c’est aussi des adolescentes naïves prêtes à se faire torturer psychologiquement pour le plaisir du spectateur. Vous aimez ça ? Ne vous inquiétez pas, ce n’est pas à nous de cancaner sur vos penchants et dire à tout le monde que vous aimez le S&M ainsi que les petites filles... après tout, cela ne nous regarde pas !

Wixoss est une série sensée promouvoir un jeu de cartes. Vu les effets néfastes du dit jeu sur les joueuses, on pourrait en douter mais le ton sombre adopté a permis de créer un buzz assez efficace, assez pour faire parler de lui. Nous suivons dans cet anime les aventures de jeunes joueuses qui doivent suivre un crédo très simple : gagner suffisamment de matchs afin de réaliser leur souhait et ne pas perdre plus de deux fois. Wixoss ne va bizarrement pas très en profondeur en ce qui concerne les mécaniques du jeu lui-même, avec un déroulement des combats charcutés. L’objectif de l’anime n’est visiblement pas de nous montrer toutes les subtilités de son support ludique même si celui-ci reste central pour l'histoire.

Ce ne serait pas vraiment une exagération de dire que Wixoss consiste davantage à exhiber de manière théâtrale toute sa noirceur. Dans la poursuite presque désespérée de leur rêve, chaque joueuse est étouffée par leurs aspirations et respire l’angoisse. On bouffe du drama en pagaille, ramoné à fond dans notre gosier pour bien nous faire comprendre leur désespoir. Ne vous inquiétez pas des scènes paisibles, ce ne sont que de brèves pauses avant la prochaine tragédie.

On ne peut que doutez devant cette atmosphère très lourde, d’autant plus que le scénario tient sur une ligne fragile et est violemment secoué par certaines tournures débiles ainsi que par de grosses contradictions (Hitoe en fin de première moitié par exemple). Le doute n’est pas aidé pas un rythme inconsistant et certains personnages lourdingues (pas fan de la protagoniste).

Et pourtant, Wixoss s’avère très fun à sa façon. Les épisodes nous emmènent dans des twists intéressants, surprenants, et l’on se prend au jeu, au point de presque en oublier nos questions envers ce système abscons. Malheureusement, la seconde moitié de la série, Selectot Spread Wixoss, décide d’explorer ce système dans ses origines et l’intrigue qui avait déjà ses coups de mou en prend un sacré coup : exposition sur exposition sur exposition sur ... L’histoire se tient dans la mesure où l’aspect surnaturel de l’anime est présent dès le départ mais en s’égarant de la condition humaine de personnages ordinaires, l’enjeu devient moindre et on s’ennuie un peu beaucoup devant ces concepts abstraits que l’anime nous sort à la pelle. Oui ça pourra paraître bizarre mais je préférais quand ça parlait d’inceste ... dans ce cas-ci. Reste que le scénario en lui-même n’était pas mauvais et l’aspect chaotique est demeuré présent tout le long grâce à la mise en scène de psychopathes en quête de souffrance.

Wixoss, en conclusion, est un plaisir sadique mitigé, qui a quelques qualités et des moments forts mais aussi pas mal de défauts et une deuxième moitié un peu décevante. Sans ressenti particulièrement prononcé d’un côté comme de l’autre, je laisse cette série tomber dans les limbes, sans regrets de l’avoir regardé mais sans le recommander pour autant.