Septième ciel par Christine Deschamps

C'était pourtant bien parti : une histoire d'amour fou dans une résidence de personnes âgées. Voilà du disruptif ! Un sujet la plupart du temps éludé, et, quand il est traité, l'est sans aucune image susceptible de heurter la sensibilité des plus jeunes... La bonne rigolade. On mange de la nudité en tartine dans la moindre pub, et vas-y que ça gémit et que ça se tortille, mais jusqu'à un certain âge seulement, qui varie évidemment entre les hommes et les femmes, ces dernières étant priées de se bâcher comme des camions volés dès le premier relâchement minime des chairs. Or, il suffit d'écouter les personnels des EHPAD pour savoir de source sûre que la bagatelle n'en finit jamais de titiller les gens, hommes et femmes. Comme je trouve adéquat que les fictions reflètent la réalité, j'étais donc d'emblée favorable à cette passion torride entre deux personnes d'un certain âge, et ils n'ont pas choisi les plus moches. Mais même, c'était déjà un beau geste, qui se démarquait des deux protagonistes de Jeux d'enfants, jeunes acteurs maquillés pour feindre la vieillesse, qui se contentaient de s'embrasser et c'était déjà bien trop pour le public intolérant du cinéma où j'avais vu ce film. Bref. Dommage que cette histoire plutôt plaisante qui promettait des moments intéressants s'enlise assez vite, comme si les scénaristes ne savaient pas vraiment comment boucler l'affaire. Ça finit par tourner en rond, les amoureux dépriment ou boudent comme des gamins, leurs enfants adoptent eux aussi des postures caricaturales et le personnel de leur institution privée se livre à des numéros ratés et pour tout dire un peu déprimants, et les prologues au générique, qui promettaient un drame, font finalement flop. Tout part en quenelles, gentiment, y compris le petit ton enlevé du début. Au final, une série plutôt ratée malgré des personnages attachants, qui tournent en rond dans leur bocal comme des poissons rouges, finalement. Reste l'interprétation de certains acteurs, qui tranche avec les prestations discutables des autres, à vous d'apprécier lesquels...