Trash Land
Ayant vu la version UK de Shameless je savais à quoi m'attendre je connaissais ce bon vieux Frank Gallagher et sa famille pour moi la version US est meilleure plus inventive et aboutie, Paul Abbott...
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le 15 oct. 2020
35 j'aime
8
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Shameless fonctionne trop bien sur moi.
A l'heure où j'écris cette critique, j'en suis à la deuxième moitié de la neuvième saison, avec un visionnage de la série étalé sur environ 5 ans - au rythme de la sortie des 6 dernières saisons -
Contrairement à ce que ma note laisse entendre, j'ai conscience que la série n'est pas parfaite et qu'elle a des défauts visibles. Notamment dans certaines situations trop exagérées, ou encore certaines intrigues trop vite désamorcées et sans réelles conséquences, dans lesquelles on peut y voir de trop grosses ficelles scénaristiques.
Cela étant dit, j'aime profondément la série et son ADN. C'est donc difficile de décrire ce que je ressens, et pourquoi je l'aime tant, mais je vais m'y essayer tout de même.
Les personnages principaux, la famille Gallagher, sont très attachants. Pour moi chaque personnage a sa place dans l'histoire, qu'on l'apprécie ou non.
Il y a une véritable évolution de leur vie, de leurs choix, de leurs valeurs, même s'ils restent fidèle à leur caractère et à leurs principes moraux parfois discutables pour certains. (n'est-ce pas Franck ?)
Rarement une série n'aura suscité en moi autant d'émotions et un attachement aussi fort à des personnages de fiction. Chaque comédien porte littéralement son personnage, et à chaque nouvelle saison, c'est comme si je retrouvais de vieux amis.
Chaque épisode m'emporte, et je suis complètement absorbé par l'histoire, le rythme, l'humour noir ou encore les dialogues.
D'ailleurs parlons-en des dialogues, et surtout des relations entre les personnages. Si certains d'entre eux, surtout ceux qui gravitent autour de la famille Gallager, peuvent sembler parfois poussifs et stéréotypés, cela reste une exception qui sert le propos.
Et le gros point fort de la série, c'est clairement l'osmose des protagonistes entre eux, les membres de la famille et leurs proches.
Chaque duo de personnages a sa relation unique et privilégiée. Et malgré les drames et les disputes qui éclatent ça et là entre la fratrie ou les parents, l'amour inconditionnel triomphe toujours. C'est une vraie famille. On sent un réel soutien sans langue de bois de chacun des membres les uns pour les autres. Pas de faux semblant, c'est souvent bourrin et sans détour, et ça fait du bien.
Je ne me souviens pas de tous les enjeux majeurs que la série nous a offerts, mais les passages les plus marquants, je ne les oublierai sans doute jamais.
L'accident de l'ex petite amie de Lip qui fini tétraplégique ; le
cancer de Franck qui permet à ses fils de se rapprocher de lui malgré
le nombre incalculable de crasses qui leur a fait subir ; ou encore la
relation homosexuelle entre Ian et Mickey, une des plus touchantes
qu'il m'ait été donnée de voir.
Et bien d'autres situations de tensions et d'émotions.
La série, et toute l'histoire brasse un grand nombre de thèmes : La famille, la solidarité, la pauvreté, l'addiction, le statut social, la sexualité, la maladie, l'injustice, le handicap, l'argent, la politique, la mort... Et dans tout cet éventail, tout est à la fois traité avec profondeur et légèreté, sans jamais tomber dans un extrême. Le caractère et les opinions des personnages tempèrent parfaitement la tentation d'aller trop d'un côté ou de l'autre. Et pour moi cela constitue un autre point fort qui démarque cette série des autres.
On peut faire passer des messages forts, controversés, opposés entre eux, sans jamais tomber dans l’écueil de la morale facile ou de l'irrévérence gratuite.
Je me répète, mais pour moi le socle de la série repose surtout sur la relation des personnages entre eux, leurs évolutions respectives et communes, ainsi que dans les détails des dialogues. En effet, dans aucune autre série je n'ai retrouvé ce naturel dans les différentes discussions. Souvent posées en début ou fin d'épisode, dans la cuisine, au bar ou assis sur un escalier en train de fumer une clope ou de boire une bière. C'est fluide, et j'ai souvent l'impression d'observer de vraies personnes avec une réelle conversation. Que ce soit dans les disputes ou les moments plus détendues, les interactions sont réellement cohérentes.
Exemple de détail que j'ai vu récemment dans un épisode : Fiona entre dans le bar où elle travaille pour parler à sa sœur Debby (cette dernière a une petite fille de un an et demi). Et en entrant dans la pièce, malgré le fait que Fiona doit absolument parler à sa sœur, elle dit d'abord bonjour au bébé dans sa poussette alors même qu'il est hors champ et qu'on ne le voit à aucun moment dans la scène. Alors oui c'est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça fait tout.
En bref, je plonge dedans à pieds joint, j'oublie le temps et l'espace autour de moi, pour suivre les aventures de ces personnages hauts en couleurs. L'immersion est d'ailleurs renforcée par le fait que c'est aussi la seule série que je regarde en VF. Les voix françaises des comédiens de doublage - principalement les membres de la famille et Kev & Vivi - collent parfaitement à leur personnage. Et j'y suis clairement habitué même si la VO est très bonne.
Shameless fait définitivement parti de du top 3 de mes séries préférées, et même si les intrigues des dernières saisons sont moins fortes en émotions, je prends toujours autant de plaisir à entrer dans le monde tortueux et enchanteur des quartiers sud.
Merci Shameless, et merci à ses créateurs d'avoir mené le projet jusque là, je resterai fidèle jusqu'à l'épisode final. Et même si je peux toujours être déçu par la fin, je pense que cette possible déception n'entachera pas l'affection que j'ai pour cet œuvre.
Définitivement, c'est l'une des meilleures séries tragi-comique jamais créée, je le dis sans honte, c'est eux qui me l'ont appris.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.
Créée
le 19 nov. 2019
Critique lue 1.1K fois
7 j'aime
10 commentaires
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