Depuis quelques temps, on remarque l’émergence d’une vague de série britannique optant pour des saisons courtes (entre 2 et 8 épisodes). Luther, Utopia, Black Mirror ou encore A Young Doctor's Notebook sont des exemples prenant à contrepied les séries américaines et leur narration étirée jusqu’à l’extrême.
Nouveau venu, Shetland s’inscrit dans ce courant et propose un récit revenant aux sources des séries policières.
Loin de révolutionner un genre ultra-balisé l’œuvre tire son épingle du jeu en proposant une enquête à l’ancienne. Pour rendre cela possible, on installe l’intrigue sur une île écossaise. Adieu la pollution, les immeubles à perte de vue et les technologies de pointes, ici la nature est dominante, les maisons sont isolées et la communauté est paisible, du moins en apparence.
L’intrigue avance au grès d’interrogatoires et de recherches d’éléments permettant de reconstituer les faits. On suit pas à pas l’avancé et on est ainsi impliqué au maximum dans une affaire mêlant conflit familiale et histoire de l’archipel. Le fait d’apporter un contexte historique au récit permet de donner un peu plus de profondeur.
Refusant de créer des moments d’actions juste pour accélérer le rythme, le réalisateur va même jusqu’à filmer hors champs les scènes d’agressions et de meurtres. Plus qu'une volonté de refuser toute retranscription de violence, ce choix a pour but d’amener des moments où l’émotion est palpable et où notre empathie pour les protagonistes va être payante.
On se retrouve avec une palette de personnages intéressants et dont leurs interactions constituent un point crucial du récit. On alterne donc entre avancé de l’enquête et vie privée des différentes familles.
Avec ces deux épisodes, Shetland constitue une micro-série rythmée, privilégiant une intrigue centrée sur son enquête plutôt que sur l’action qui pourrait l’accompagner. On espère retrouver nos policiers dans d’autres enquêtes et ainsi en apprendre plus sur eux.