Un english sailor débarque en catastrophe au pays de Pikachu pendant l’ère Sengoku, vous savez, la période ou les seigneurs féodaux se faisaient la guerre entre eux presque tout le temps. La série raconte les aventures du marin, et on a un peu l’impression de regarder un documentaire sur la vie au Japon. Il faut dire que les mœurs, la culture des japonais étaient bien moins connues au début des années 80 qu’aujourd’hui.
On est donc dans une logique d’immersion et de découverte, où le spectateur sera aussi largué que notre ami anglois car il n’y pas de sous-titrage des dialogues japonais, juste une voix off ou du texte apparaissant à l’écran très occasionnellement (en version originale). Alors forcément les japonais, comme on ne comprendra pas ce qu’ils disent la plupart du temps, seront un peu relégués au second plan, ce qui est un comble vu le titre. Je vous laisse deviner si la série a été bien accueillie à sa sortie au Japon…
L’histoire met en scène des personnages ayant réellement existé, dont des personnages historiques majeurs, qui seront tous renommés pour l’occasion. L’importance du capitaine Rosbif est grandement exagérée, sans pour autant que ce soit lui qui mette Tokug… Toranaga au pouvoir.
La mise en scène reste correcte pour une minisérie de l’époque, les acteurs sont plutôt bons, on sent que c’est bien documenté même si certains détails sont d’une authenticité discutable. Il faut noter que la série a osé repousser certaines limites télévisuelles de l’époque : décapitation, torture, nudité et cerise sur l’arrigato : un samouraï qui urine sur un english ! Même dans les films de Kurosawa vous n’en verrez pas !
L’histoire est avant tout une petite aventure éparse d’un homme où on zigzague d’un bout d’intrigue à l’autre : la captivité, la libération, l’apprentissage de la langue, les luttes de pouvoir des seigneurs féodaux, un faisan, une histoire d’amour, les intrigues des portugais, la prostitution, la navigation dans les mers, un tremblement de Terre, une tentative d’assassinat, une trahison… Aventure qui parait un peu vaine et futile au bout du compte.
On se retrouve alors le cul entre deux tatamis : la série est loin d’être un documentaire complet et en même temps on ne peut pas raconter une histoire assez intéressante autour d’un badaud exalté, ce qui fera que cette série, malgré ses qualités, manquera cruellement de finalité.
A réserver aux japanophiles néophytes.