Batman : Le justicier masqué
6.5
Batman : Le justicier masqué

Dessin animé (cartoons) Prime Video (2024)

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Alors oui, cette série est produite par l’affreux Jar Jar Abrams, le coresponsable de l’escroquerie LOST et le saboteur de la troisième trilogie Star Wars. Jar Jar, depuis qu’il a lu l’évangile selon saint Woke, croit qu’il suffit de respecter les quotas pour pondre un chef d’œuvre. Mais bon, il n’est pas tout seul à la tâche, et de toute façon tout ce qui sort des studios américains de nos jours respecte en général les standards DEI (diversity, equity, and inclusion).

C’est donc une série qui s’inspire de l’âge d’or des comics (1938 à 1956), qui se déroule dans une version de cette époque où le racisme, l’homophobie et le sexisme ont été gommés afin de justifier la place de certains personnages. Ce serait y aller un peu fort que d’affirmer que ça suffise à gâcher la série. Cette série n’a pas la prétention d’être un documentaire, ce n’est pas une série historique, c’est une série rétro. Ce n’est pas très dérangeant, surtout vu le genre d’énormités que l’on peut retrouver dans les comics.

Le vrai problème est que cette série est dans l’ombre de la série animée des années 90 qui reste probablement la meilleure du genre, et la comparaison entre les deux est sans appel :

  • La musique est correcte et colle bien à l’ambiance sinistre, mais elle n’est pas mémorable pour autant.
  • Niveau structure scénaristique, il y a plus de continuité entre les épisodes. C’est à peu près le même modèle que The Spectacular Spider-Man. Mais ça reste toujours une structure très classique des épisodes façon « méchant de la semaine ».
  • Les scènes d’action et l’animation sont un peu mollassonnes.
  • Les dessins sont bizarrement moins réussis malgré l’écart de plusieurs décennies entre les deux productions. Le style est un peu inapproprié. Ils font trop enfantins, les visages sont trop mignons, et pas assez réalistes et détaillés pour une série de cette ambition. Le contraste est frappant entre n’importe quel passage et le générique qui est dans un style film noir.

Les créateurs savaient très bien que ce serait un problème, alors ils ont voulu se démarquer en ayant des personnages radicalement différents, mais les changements sont globalement un peu vains et superficiels :

  • Double Face est maintenant défiguré du côté droit. Son design est moche, et les auteurs n’ont pas su réellement choisir entre faire d’Harvey Dent un chevalier blanc ou un salaud. Cette version est fade, mais elle est plus humanisée que les autres. Crédible, mais pathétique.
  • Le changement de personnalité d’Harley Quinn est réussi, mais elle est trop gentille pour être crédible en psychopathe. Sa relation avec Montoya est bâclée et ne mène à aucun rebondissement dramatique (quota ! c’est d’ailleurs la seule relation amoureuse à l’écran si on exclut les poupées gonflables de Bruce Wayne).
  • Le pingouin est devenu une femme, bizarrement ça ne m’a pas choqué. Mais ça ne sert pas à grand-chose.
  • Bruce Wayne comme Batman ne se démarquent pas dans cette version et sont sous-développés. Le douleur VO cherche trop à imiter son prédécesseur.
  • Alfred ressemble à Hercule Poirot. Pourquoi ?
  • Mais niveau innovations, on est très loin de l'infamie qu'était la série des années 2000...

La série a aussi son lot de petites maladresses :

  • Barbara Gordon qui ne se comporte pas comme une avocate. On ne part pas à l’aventure comme ça quand quitte à risquer sa carrière.
  • Deadshot qui attend trois plombes pour tirer.
  • Pingouin qui tue son fils sur une simple suspicion. Il ne faut pas confondre cruauté et stupidité.

  • Les scénarios ne sont pas révolutionnaires.
  • On retrouve à quelques reprises le côté farfelu des comics des années 60 (le canon de Pingouin, la panthère de Catwoman en pleine ville…).
  • Mais on peut noter aussi un peu d’audace ici et là, dans une série qui n’a pas peur de tuer certains personnages et de montrer un petit peu de sang. Il y a une thématique principale qui tourne autour de la lutte contre la corruption qui se fait un peu au détriment des autres thèmes.

    Pour conclure, la série est assez frustrante, elle veut faire beaucoup en peu d'épisodes. Le public cible n’est pas clair. Mais le coté rétro est appréciable et la rend agréable à suivre. Et même la série des années 90 avait eu son lot d’épisodes médiocres.

    Les bases sont posées et le potentiel est là (les futurs méchants, le Spectre ?, la Justice Society ?, quels arcs scénaristiques à venir ?). Reste à voir si les auteurs sauront prendre leurs marques pour mieux décoller.

    Lepidoptep
    7
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    le 4 août 2024

    Critique lue 209 fois

    5 j'aime

    Lepidoptep

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