32 ans plus tard, le digne successeur de Batman La Série Animée

Grand fan du héros depuis 30 ans, ayant découvert l'univers grâce aux films de Tim Burton et The Animated Séries enfant, Batman Caped Crusader était le projet autour du personnage qui me hypait le plus depuis des années.

Pourquoi cela me diriez-vous ?
Revenons-en au tout début, lors de l'annonce de la série en 2021.
Le projet a été présenté comme la suite spirituelle et une réinvention moderne de la série culte des années 90, avec Bruce Timm de retour, épaulé par Matt Reeves et JJ Abrams. A ces beaux noms s'ajoutent également Ed Brubaker et Greg Rucka, auteurs entre autre de la saga de comics renommé Gotham Central.
Avec un tel casting, difficile de ne pas être emballé !

L'idée est de faire un Batman encore plus sombre qu'a l'époque, cette fois-ci en reprenant les codes de l'âge d'or des comics, revenant aux sources du mythe et plaçant la série dans les années 1940 jusque dans le design des personnages. Le Chevalier Noir reprenant ainsi un costume similaire a sa première apparition dans Detective Comics 27 de 1939, tout comme Catwoman et sa tenue vintage violette, Alfred a son look rondouillard des tout débuts et Clayface s'inspire de sa première version en bande dessinée, Basil Karlo.

Mais Caped Crusader ne se contente pas d'être un hommage au Golden Age, la série se permet aussi de réinventer l'univers et sa galerie d'ennemis comme Harley Quinzel dépeinte ici très différemment de ces précédentes itérations et non lié au Joker, ou encore le Pingouin qui opère ici un changement majeur dès l'épisode pilote.

La 1ère saison comporte 10 épisodes d'une durée classique de 25 minutes environ qui lui confère un rythme assez soutenu. Le style de l'animation est dynamique et similaire a Batman TAS avec un mélange de 2D et de 3D qui passe bien a l'écran, particulièrement lors des jeux d'ombres. Les scènes d'actions sont bien mises en scènes et l'on retrouve toujours cette ambiance art-déco à Gotham qui sied si bien a l'univers du Chevalier noir.

Dés le générique rétro stylisé en noir & blanc, nous retrouvons une tonalité qui évoque le film noir, et où l'aspect polar et enquête sera assez prononcé. Un des points forts de la série, qui, globalement, s'adresse a un public plus adulte que sa devancière, Bruce Timm ayant moins de restrictions qu'a l'époque, il va plus loin dans le coté sombre et violent. Mieux encore, la série arrive a distiller dans certaines séquences une vraie profondeur, un ton émotionnel et mélancolique, voir pessimiste qui sied parfaitement a cette nouvelle adaptation et qui montre son ambition. Les différents protagonistes sont complexes, bien développés et ne sont pas simplement des gentils ou méchants.

Nous sommes dans les premières années du héros et j'ai beaucoup aimé sa caractérisation. Solitaire et associal, avec uniquement Alfred comme allié et se servant de son alter ego, Bruce Wayne, comme un masque et une couverture assez maladroite, on constate alors vite que sa véritable identité est Batman et uniquement Batman. Un Batman détective, perçu encore comme une légende urbaine, loin de ces gadgets High Tech, un retour aux sources pour une vision old school qui personnellement me plait beaucoup.

Si aucun épisode jusqu'ici ne m'a autant marqué qu'un Heart of Hice ou Perchance to Dream pour ne citer qu'eux, certains arrivent a sortir du lot comme Kiss of Catwoman, centré sur la relation entre la chauve souris et la femme-chat mais qui nous plonge aussi dans la psychée de Bruce.
Tout au long de la série, non retrouvons des figures connues, comme Barbara Gordon, Rupert Thorne et les personnages du GCPD occupent une place importante, James Gordon mais également Renee Montoya, où encore Flass et Harvey Bullock montrées ici comme des policiers corrompues.
Autre élément essentiel de la mythologie, Harvey Dent, luttant contre la mafia de Gotham, et qui constitue un vrai arc narratif et le fil rouge de la saison.

Il n'est pas facile de passer après un classique qui a traversé les générations, pourtant Batman Caped Crusader réussit a insufflé une vibe nostalgique tout en parvenant a trouver sa propre voix.

Mature, respectueux du matériel original mais possédant aussi sa propre patte en amenant des idées nouvelles, nous avons là une excellente suite spirituelle d'un chef d'oeuvre intemporel. Sans être aussi iconique que son ancêtre, la série a le potentiel pour devenir une des meilleures productions sur le personnage en animation, mais également une nouvelle référence pour les années à venir.

Un beau cadeau d'anniversaire pour le personnage qui fête ces 85 ans cette année !